Il fallait être un désenchanté pour imaginer ou souhaiter un seul instant, que le concert « PAIX et UNITE » le 18 novembre 2023 sur le terrain du camp fonctionnaire accoucherait d’une souris. Les prévisions ont largement dépassé les attentes du concepteur Salif Kiékiéta dit Smarty.
Premier constat positif : Les hostilités ont commencé à l’heure prévue 21h par les amis et collègues du rappeur qui avaient en partage la même thématique sur le « vivre ensemble », « l’unité » et « la paix » : Tourou, Limachel, Simon ou encore Sana Bob pour ne citer que ceux-là, ont planté le décor dans un espace bondé de monde vêtu tous de blanc. Le site du concert était encerclé de presque 500 m de rayon. Pour y assister au spectacle, il fallait, soit garer son véhicule ou son engin à deux roues à 500 m du terrain du camp fonctionnaire. Pire encore ; celui qui n’avait pas le moindre blanc sur ses vêtements était considéré comme un « paria ». Ils s’éloignaient volontairement du site pour ne pas être considéré comme un intru.
Oubda Eliezer sur les platines, la structure Hope Musiks assurait la régie sonorisation tandis que la scénographie a néanmoins pensé aux personnes âgées et personnalités diplomatiques en érigeant à leur endroit, des gradins de part et d’autre de la gigantesque scène. SMARTY fait partie des célébrités burkinabè qui possèdent des admirateurs et fans de toutes les générations. Ainsi donc, 80% du public était debout face à la scène à l’image des spectacles conventionnels grandeurs natures d’Europe, des USA ou encore des festivals huppés en Afrique.
C’est toute simplicité et efficacité que le KUNDE D’Or a fait son entrée sur la scène à 22h, à la suite d’une introduction magistrale du MC Jacky El FENO. Pas un tube n’est étrange à son public, pas même les enchainements. Les fans éprouvaient du plaisir à deviner quelle chanson viendra après l’autre. C’est en chœur qu’ils ont entonné pendant une heure et demi d’horloge, une vingtaine des tubes de son immense répertoire dans la joie et l’allégresse. Certains ont transformé le terrain du camp fonctionnaire en un vaste auditorium où beaucoup comme Abdoulaye DIALLO du CPNZ, sont venus avec toute sa famille déguster les grands classiques du transfuge du groupe Yeleen.
C’est un concert qui aura rempli toutes les attentes, tant dans sa thématique initiale que dans la mobilisation et surtout dans le rendu artistique de l’auteur. Premier du genre mais pas le dernier. Désormais des « CONCERTS PAIX et UNITE » seront désormais institués chaque année à la même période mais avec d’autres artistes internationaux.
Il serait néanmoins judicieux que SMARTY améliore davantage ses modes de prestations. Pourquoi pas, un scénario magistral pour son entrée en scène ? C’est assez monotone et élémentaire à chaque fois qu’il fait son entrée dans ses propres concerts. Pour une célébrité de sa trame, il doit créer le buzz, faire rêver ou encore faire waouh ! Généralement Smarty monte timidement et descend timidement dans ses concerts comme un facteur.
De tous les artistes chanteurs burkinabè, Smarty serait le meilleur profil à affronter les grandes salles européennes en concert unique. Il possède une forte notoriété en France et dans le milieu rap. Il a gravité et virevolte encore dans ce cercle des tourneurs en France. Les médias le connaissent, il a fait des collaborations avec plusieurs artistes français. Surtout, il est fortement connu dans la communauté de la diaspora africaine. Quoi donc de plus normal pour lui, d’oser affronter le Palais des sports de Grenoble de 12000 places, le Zénith Strasbourg Europe de 13000 places ou encore le Hall Tony Garnier de 17 000 places à Lyon. Pourquoi jouer toujours aux artistes burkinabè pessimiste ?
Hervé David HONLA
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