Le documentaire “Le taxi, le cinéma et moi,” réalisé par Salam Zampaligre du Burkina Faso, nous plonge dans l’extraordinaire parcours de Drissa Touré, un personnage hors du commun. Tour à tour ouvrier, chauffeur de taxi à Ouagadougou, puis cinéaste autodidacte de renom, sa trajectoire fascinante nous interroge sur la manière dont un artiste ayant atteint les sommets du succès international peut aujourd’hui faire face à l’obscurité et à l’indifférence.
Ce documentaire soulève une question intrigante : comment un cinéaste dont les œuvres ont été acclamées dans les festivals de renommée mondiale se retrouve-t-il confronté aux difficultés de la vie, sans que cela ne suscite une attention générale ?
Un moment marquant du film est lorsque Drissa Touré, chauffeur de taxi, croise Sembène Ousmane, qui lui offre une précieuse leçon de vie en partageant son propre passé en tant que docker à Marseille avant de devenir un écrivain et cinéaste célèbre.
En tant que jeune réalisateur, le protagoniste pose des questions essentielles sur l’avenir du cinéma africain, confronté à des défis tels que la production, la distribution, et la formation. Il met en lumière la précarité dans laquelle vivent de nombreux cinéastes africains plus âgés. Il appelle à l’attention des autorités pour la création d’un Fonds de soutien aux cinéastes.

L’histoire de Drissa Touré, portée par une passion inébranlable pour le cinéma malgré les obstacles, illustre les hauts et les bas de l’industrie cinématographique. Le réalisateur Salam Zampaligre, fort de son expérience dans la production audiovisuelle et sa formation internationale, offre une perspective unique sur le parcours singulier de Drissa Touré. Son documentaire “Le taxi, le cinéma et moi” incite à réfléchir sur les réalités du monde de la création cinématographique tout en rendant hommage à un talent méconnu mais extraordinaire.
NDOUONMOU Aïda