Le Complexe Stress Out à Ouaga 2000 dirigé fondé par Izouma Sidibé est surtout réputé par le contenu de son programme artistique et musical. Les week-ends un orchestre donne des spectacles hallucinants devant un public avertis et cosmopolite. Certains viennent certes pour apprécier les chansons d’anthologie, tout en ingurgitant du vin, champagne, de la bière etc. Mais, celui qui a particulièrement marqué notre rédaction, c’est un batteur du nom de Jérôme Ouoba. Extrêmement timide, c’est à peine il remue ses lèvres dans sa bouche pour s’exprimer. Mais par contre ; c’est un jeune maniaque de la batterie. Nous sommes allés à sa rencontre.
Jérôme Ouoba est un artiste musicien batteur qui est né dans un environnement d’instrumentistes. Depuis la ville de Fada au secteur 5, sa famille baigne longtemps dans les orchestres de chorale et les prestations dans les églises. C’est principalement son frère ainé Roger Ouoba lui-même guitariste, qui, discrètement à l’insu de leurs géniteurs qui refusaient qu’ils fassent la musique, que Jérôme a véritablement appris à jouer à la batterie.
Son frère ainé décide alors de l’emmener à Ouagadougou en 2009 afin de le mettre en contact avec le regretté batteur émérite Ablo Zon. Ce dernier lui inculqua les vraies notions de cet instrument pour finir par lui dire de prendre son destin en main. « …Je passais des journées simplement à voir jouer Ablo Zon, car j’adorais sa façon de jouer » Explique le jeune Jérôme. C’est finalement en 2011 qu’il décida effectivement de prendre son destin en main, en optant comme métier : « Batteur ».
Il commença à flâner dans les bars dancing où l’on ne jouait que de la musique en live avec la présence des orchestres. Il se frottera progressivement aux autres musiciens, pour finalement et contre tout attente, s’assoir derrière une batterie lors du spectacle de Patrick KABRE en 2014. « Certes Patrick KABRE m’avait demandé de jouer dans son spectacle, mais, j’avoue qu’il n’était pas encore convaincu à cette époque que je pouvais tenir une batterie ». Suite à ce spectacle, le jeune Ouoba tomba sous le charme de nombreux musiciens et orchestres qui le courtisait de partout. Il a participé au succès des spectacles des artistes comme Zidass, Awa Boussim, Alif Naaba, Duden J et bien d’autres…
La batterie dans un orchestre a toujours amélioré l’ensemble de la coordination. Notamment en accentuant sur la concentration. L’ensemble de ces éléments tels que : la grosse caisse, les cymbales, la caisse claire marque le tempo. C’est également un instrument qui fait respirer la musique. Car elle annonce les changements dans la musique, notamment au niveau des passages de refrains à couplets. C’est ce que l’on appelle les breaks. Ils donnent plus de vie au morceau.
C’est dans ce sens que le jeu de Jérôme Ouoba avec cet instrument fascine le public pendant ses prestations ! C’est tout un spectacle à lui tout seul. Quand on le voit jouer, ça donne de l’appétence. Ses prestations au complexe le Stress Out se passe de tout commentaire. « Pour moi, la batterie rend le personnage discipliné et c’est lui qui communique avec les autres. Par conséquent, celui qui exerce ce métier doit être très posé et honnête » Affirme Ouoba.
Ce groupe qui joue toutes les fins de semaine au Stress Out est né de la volonté de l’artiste DUDEN J. C’est d’abord avant tout l’orchestre établi par DUDEN J puis ensuite, l’équipe a décidé de se mettre au service de ce cadre culturel luxueux.
Quant aux revenus d’un musicien au Burkina qui pratique ce métier, Jérôme affirme qu’il vit bien de son métier et il ne fait rien d’autre que ça. « Je ne me plaint pas ! Le métier de batteur me nourrit largement si bien que je ne peux pas exercer un autre métier pour le moment » renchérit-il.
Sa passion pour la batterie va même au-delà ! Jérôme nourrit le rêve tous les jours, d’être l’ambassadeur au Burkina de la marque YAMAHA. « C’est mon plus grand rêve. Ça peut paraitre fantomatique, mais j’y crois. Je voudrais aller rencontrer au Japon les responsables de la maison YAMAHA pour demander à être leur représentant. J’y crois fermement et j’y arriverai. Si les autres musiciens des autres pays le sont, pourquoi pas moi ! » conclut-il
Voilà un jeune musicien aux grandes ambitions !
Hervé David HONLA