« DJAFOUL STAFF est d’abord une famille ». Dixit Badra.
Regards

« DJAFOUL STAFF est d’abord une famille ». Dixit Badra.

Pourquoi beaucoup de verbiages, de bagous et de parlottes autour de ce groupe qui, sur le plan spectacle n’existe plus ? Mais à travers la toile et surtout les plateformes, ils battent certains records et sont parfois au centre des escarmouches.

 

OXYGENE MAG a voulu en savoir plus en allant à la rencontre de leur lead vocal Idrissa OUEDRAOGO dit Idriss ou Badra. Celui qui parle le moins parmi les deux autres que sont, Cobnaba et Kenzo. A la suite de notre entretien avec Idriss, il en est ressorti que le groupe revient dans une création qui fera tâche d’huile dans la cité !

 

L’odyssée de ce groupe prend forme dans les années 90 quand ils étaient encore à l’école. A cette époque, la fierté diaspora battait encore son plein dans la capitale burkinabè. Quand tu étais diaspo, les jeunes t’enviaient et quand il y avait de l’animation, ce sont les diaspos qui faisaient le show avec leurs instruments à percussion tels que le Djembé ou encore les maracas. Grâce à leur bruitage, ils ont bourlingué à travers l’Afrique pour soutenir le 11 national les Etalons, jusqu’à se retrouver au Sénégal et même au Nigéria.

Au regard de leur notoriété grandissante, ces jeunes, environ une vingtaine, ont décidé de joindre l’utile à l’agréable en morcelant leur groupe pour former en 1998, le groupe CP1 (Conseils au public 1) composé de quatre chanteurs. C’est là qu’ils enregistrèrent un premier tube baptisé « Zamakalele » qui figurait sur la compilation « Ouaga Ya Ouana » avec des groupes comme Attentat, l’artiste Adèle Rouamba qui aujourd’hui ne mâche pas ses mots à l’émission « APERO » de la Télévision Nationale en tant que chroniqueuse vedette et également Djédji DIAO, une mignonne jeune artiste de l’époque qui a fait fureur plus tard en solo.

“C’est quand le quartier Zangouétin a disparu que Djafoul Staff a commencé à se disloquer… » affirme Badra

 

Finalement de quatre personnes, CP1 revient à Trois et adopte le nom de DJAFOUL STAFF et dans la foulée font la connaissance d’un mécène Renard Vanié qui, après la compilation, il leur demande enfin de réaliser un album dans la dynamique Zouglou. « …C’est Renard Vanié qui a demandé que l’on change notre nom au moment de la sortie de notre premier album. Pendant un mois, on a remué les méninges pour chercher un nom du groupe sans suite. Au final Renard Vanié nous a attribué le nom de Djafoul Staff » affirme Badra du groupe.

“…Ce groupe est vu comme étant le précurseur du Zouglou au Burkina Faso” Badra

 

C’est ainsi qu’à partir de 2001 le groupe portera donc le nom de Djafoul Staff. Composé finalement de Kenzo, Badra et Cobnaba. C’est un cocktail de musique Zouglou aux rythmes locaux moaga qu’ils mettront sur le marché discographique et distribué par la nouvelle maison Seydoni Production. L’album s’appellera « Meleki on se fout » » composé de six titres et sera exploité entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Quelques détours à Abidjan, mais, au final, c’est Ouagadougou qu’il ont choisi pour redynamiser leur carrière. La véritable galère artistique s’installera ; le clip connaîtra des faux départs dans sa réalisation, problème de diffusion, précarité des concerts, absence d’une équipe managériale professionnelle, Kenzo était rentré entre temps en RCI pour des raisons familiales etc. Bref une petite descente aux enfers commença.

Walib Bara entrera en lice dans l’équipe dirigeante du groupe

 

C’est dans cet engrenage que Walib Bara entrera en lice dans l’équipe dirigeante du groupe, d’abord en tant que manager. Dans une forme de planification méthodique, le décollage proprement dit du groupe prendra deux bonnes années. Puis s’en suivront quelques spectacles aux évènements tels que ; le Tour du Faso, les NAK (Nuits Atypiques de Koudougou) la SNC (Semaine Nationale de la Culture) ou encore Top Vacances Culture. « …le groupe a fonctionné de 2000 à 2003 jusqu’à la levée du quartier Zangouétin ; Ce quartier est pour nous, comme les poussins chocs le disent : le quartier c’est batanikro. Le fief de DJAFOUL STAFF c’était Zangouetin. C’est quand le quartier a disparu que Djafoul Staff a commencé à se disloquer… »

C’est ainsi que COBNABA trouve une opportunité en 2006 et s’envole pour la France où il y réside jusqu’à présent. Le groupe plus tard a tenté à maintes reprises de se recomposer sans suite. Mais néanmoins en 2009, ils ont essayé de refaire surface avec un single intitulé « C’est l’Afrique ».

Loin de vouloir vraiment baisser les bras, contre tout attente, le groupe resurgit en 2010, malgré les distances avec un single intitulé « LIWASSA ». Clopin-clopant, il tente des sorties satiriques, parfois officieuses mais concrètement, les mélomanes s’interrogent sur l’existence exacte encore de ce groupe.

Mais Badra à travers de cette réponse, nous apporte quelques éclaircis : « Djafoul Staff hors musique d’abord, est une famille ! Kenzo, Mobio et Badra, c’est avant tout la fraternité. C’est une famille avant d’être un groupe de musique. C’est un groupe qui ne peut pas disparaitre et qui ne peut pas non plus abandonner la musique. Ce groupe est vu comme étant le précurseur du Zouglou au Burkina Faso. Souvent quand on veut lâcher, il y a les jeunes qui nous motivent à reprendre le flambeau. Djafoul Staff est éternel. Bientôt vous allez entendre parler de DJAFOUL STAFF ! »

La phrase est donc sortie : DJAFOUL STAFF revient ! Mais comment ?

Tout en saluant au passage la reconnaissance des jeunes artistes burkinabè qui font du Zouglou, Badra à remercier au passage le groupe Campus Ambiance à travers Sébastien Banou qui a affirmé ceci : « Si le groupe Djafoul Staff n’avait pas existé, Campus ambiance ne serait pas dans la musique ». Il a salué des artistes comme Bibich Sérénité, MTY La merveille, Parent, Faso Zouglou, Berenger le Perroquet etc. qui redonne les lettres de noblesse du Zouglou au Burkina Faso.

” nous avons concocté un tube dédié à la paix au Burkina Faso qui sortira bientôt”

 

En effet, les coulisses d’un retour imminent sur la scène de DJAFOUL STAFF a été confirmé par leur lead vocal Badra :

« Jacob de Djafoul Staff avait séjourné au Faso, il y a quelques jours. Nous trois réunis, nous avons donc décidé de mettre en place une chanson pour soutenir l’effort de paix au Burkina Faso à travers l’union des artistes Zouglou du Burkina Faso. Lors des exactions en Côte d’Ivoire, les artistes aussi avaient fait idem. Si à travers nos chants, nous arrivons à réussir ce pari de la paix au Faso, ça sera une victoire pour le peuple burkinabè. J’ai donc contacté les petits et amis Zouglou et ensemble, nous avons concocté un tube dédié à la paix au Burkina Faso qui sortira bientôt. Le tube se nomme « Effort de paix ». Il est chanté par six artistes ; Faso Zouglou, les Parents, Berenger le Perroquet, Sanfo Plus et Badra de Djafoul Staff ! Il a été produit par Jacob Sawadogo en France ».

Hervé David HONLA

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