Robert Ilboudo (Centre Sinignansigui) : « Malgré l’absence de financement… »
Tapis Rouge

Robert Ilboudo (Centre Sinignansigui) : « Malgré l’absence de financement… »

Robert IlBOUDO, fondateur du Centre Sinignansigui de Zagtouli, créé en 2011. Cette structure se consacre à aider les personnes en situation difficile. Il accueille principalement des femmes et enfants, tout en menant plusieurs activités pour améliorer leur bien-être.

Quelles sont les principales fonctions de votre centre ? 

Avec les femmes, nous mettons en place des activités génératrices de revenus telles que la production de beurre de karité, de Soumbala, la couture, la teinture et le tissage. Nous leur offrons également des formations artistiques. Quant aux enfants, nous organisons des parrainages et nous leurs proposons des activités artistiques telles que ; la danse, le théâtre, la musique, l’élevage et le jardinage. De plus, nous assurons leur hébergement au sein du centre.

Notre population cible est constituée de femmes et d’enfants. Initialement, nous nous occupions uniquement des enfants, mais nous avons réalisé que le bien-être d’une femme peut influencer directement au développement d’un enfant. Si une femme se trouve en situation de précarité ou d’insécurité, cela aura inévitablement un impact sur ses enfants. C’est pourquoi nous avons décidé d’aider ces femmes, car nous pensons qu’en agissant ainsi, nous pouvons attaquer le problème à sa source.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans le centre depuis sa création ? 

Depuis la création du centre, nous avons rencontré plusieurs difficultés majeures. Tout d’abord, nous étions initialement installés dans des maisons que nous louions pour accueillir les enfants. Malheureusement, certains bailleurs de fonds ont rencontré des difficultés à comprendre notre travail associatif, ce qui nous a poussés à créer notre propre centre à Zagtouli. Au sein de ce centre, nous faisons face à des difficultés pour nourrir les enfants, assurer leur prise en charge sanitaire et garantir leur scolarisation. Ce travail est un véritable sacerdoce, car il a même fallu vendre nos biens personnels, tels que des meubles, des mobylettes et des engins, pour maintenir le fonctionnement du centre.

Quelles sont vos principaux objectifs ?

Nos principaux objectifs au sein du centre culturel sont axés sur l’éducation culturelle. Nous croyons en son pouvoir de contribuer au bien-être de l’enfant, de construire sa personnalité et de favoriser son épanouissement pour qu’il devienne un citoyen exemplaire, capable de contribuer positivement à sa nation. Pour les femmes, nous savons que le stress est souvent la source des problèmes au sein des familles. En leur offrant des activités culturelles épanouissantes, nous pouvons les aider à trouver un équilibre et à renforcer les liens au sein de leur communauté.

Quel message avez-vous à l’endroit des autorités du pays ?

Nous souhaitons lancer un appel aux autorités du pays ainsi qu’à la population en général de soutenir nos actions. Lorsque nous parlons de soutien, il ne s’agit pas seulement d’une aide financière, car depuis notre création, nous n’avons reçu aucune subvention de l’État. Nous savons que certaines associations, qui réalisent moins d’actions que nous, bénéficient de subventions importantes que nous n’avons pas. Nous espérons également pouvoir approcher les autorités de la transition afin d’explorer les possibilités d’accompagnement. Nous les invitons également à venir visiter notre centre, afin de constater les efforts que nous déployons et d’évaluer comment ils pourraient nous soutenir. Parmi les formes de soutien nécessaires, nous soulignons notamment la scolarisation des enfants, l’accès à l’alimentation, aux vêtements et aux soins de santé.

Nous tenons à exprimer notre gratitude envers le magazine oxygemag.info, qui nous accompagne depuis le début de nos activités en nous offrant une visibilité médiatique. Nous remercions également tous ceux qui nous soutiennent et nous encourageons la population à venir nous rendre visite. Car chaque visite compte et constitue une source d’encouragement précieuse. Enfin, nous espérons que la paix reviendra au Burkina Faso pour permettre à notre travail de se développer encore davantage.

 Ndouonmou AÏDA 

Gisèle Belem 

Nagalo Renaud

 

 

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