Réinsertion sociale en France : Issa A. OUEDRAOGO investit les prisons
Live

Réinsertion sociale en France : Issa A. OUEDRAOGO investit les prisons

Si l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité est un processus dont la finalité est de favoriser la contribution individuelle et collective à la construction d’un monde solidaire et durable, alors il faut intégrer les modalités et principes d’intervention dans les lieux clos, notamment les Maisons d’Arrêt et de Correction.

Certes la contrainte première est la limitation de l’espace d’expression et d’action, mais la richesse et le gain se trouvent dans la prise de conscience. Quelle posture doit adopter l’animateur pour que se produise cet échange réciproque de savoirs ? Comment inculquer à une personne incarcérée la joie et la volonté de se reconstruire ? C’est ce à quoi le chorégraphe international burkinabè Issa Aimé OUEDRADOGO s’y attèle depuis déjà deux ans en France.

Issa Aimé Ouédraogo est un chorégraphe professionnel qui possède plus de 25 ans d’expériences dans la danse contemporaine. Formé au Burkina Faso grâce au célèbre Souleymane Badolo, Issa a fondé la Compagnie Tènè initiatrice du festival de danse « Les Deux terres » qui est à sa 7è édition cette année. Auteur d’une dizaine d’œuvres contemporaines qu’il a présenté en Afrique et en Europe, ce chorégraphe habile réside à Cannes où il dispense de nombreuses formations au sein des structures professionnelles, des écoles et autres… Toujours entre deux avions pour des représentations, ce natif Nédégo au Burkina Faso encadre également les personnes en situation carcérale dans la danse. Un projet qui a pris corps il y a trois ans. Aujourd’hui, les différentes structures pénitentiaires sollicitent son expertise pour des ateliers de formation. Notamment à Nice où les apprenants ont salué son passage qui « leur a redonné espoir, changé leur univers et ouvert d’autres perspectives ».

Issa Aimé OUEDRAOGO

 

Ce projet selon Issa est ambitieux. « La prison demeure cet endroit où les corps se cristallisent et les esprits se renferment, car les espaces sont clos et la mobilité est circonscrite. Mais grâce à cet atelier de danse, les corps cessent de se recroqueviller et les esprits s’ouvrent. Il y a le retour de l’harmonie et un sentiment d’être utile. On apprend une autre discipline qui apporte un sentiment de liberté et de confiance en soi » précise Issa Aimé Ouédraogo.

Grâce à ce projet, Issa est convaincu que les détenues vont se présenter au monde sous un autre visage.

Hervé David HONLA

 

X