Aboubacar SANGA (SG du Collectif WEKRE) : « YIRWA » accueille deux pays invités
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Aboubacar SANGA (SG du Collectif WEKRE) : « YIRWA » accueille deux pays invités

Du 01 au 07 mai 2023 se tiendra à Bobo-Dioulasso la biennale des arts visuels dénommé ” YIRWA ”. En effet ce projet s’inscrit dans une volonté de redynamiser le secteur des Arts Plastiques dans la ville de Bobo-Dioulasso qui est la capitale de la Culture du Burkina Faso. À l’occasion, OXYGENE MAG s’est entretenu avec le Secrétaire Exécutif du Collectif WEKRE, Entrepreneur Culturel régisseur général de projets à la base, Aboubacar Sanga principal initiateur du projet. 

 

Comment WEKRÉ est né ? 

WEKRE est une initiative qui est née sur la base d’une inspiration. Pendant la covid19, j’ai fait un accident et j’étais à la maison pendant au moins 45 jours. L’idée m’est venue de m’intéresser aux Arts Plastiques et j’ai approché Christophe Sawadogo pour en parler. Il a trouvé cela bien vue que dans le domaine des arts plastiques, il n’y a pas de promoteur d’événements en tant que tel. La plupart sont portés par des artistes. Pour lui c’était bien vue que cela pourrait apporter plus de visibilité et de promotion au secteur. Voilà comment l’idée est née.

Parlez-nous de WEKRE.

« Wékré » est un terme mossi qui signifie en français « Eclosion ». C’est la dénomination choisie par les professionnels des arts graphiques et plastiques qui ont pris l’initiative de s’unir pour faire connaître leurs créations et surtout, faire vivre leur art. On a choisi le nom « Wekré » pour faire quelque chose de plus authentique et original. Les plasticiens sont des gens qui vivent parmi nous ici, ce sont ceux-là même qui peignent nos réalités. Ce secteur existait déjà en Afrique avant que les gens ne le voient sous un œil occidental. La sculpture existe en Afrique depuis des millénaires. « Wékré » est un nom de chez nous qui reflète nos réalités. Aussi c’est un secteur méconnu par nos populations, alors il fallait le promouvoir. Notre objectif était de faire connaître nos artistes plasticiens par notre population. Voilà pourquoi nous avons choisi de faire nos activités dans des endroits où tout le monde passe.

Le Collectif Wekré c’est une association de jeunes burkinabè qui travaille à la promotion des arts plastiques, le marché d’art contemporain fait également partie de nos activités. Il y a également la biennale des arts visuels de bobo ” Yirwa ” qui est en Dioula, le projet incubateur des jeunes pour le développement des arts plastiques aussi qui est une série de formation en critique d’art et gestion des galeries.

Aboubacar SANGA, SG du Collectif WEKRE

 

Qui est à habileté à prendre part à la biennale des arts de Bobo-Dioulasso ” YIRWA” ?

Après WEKRE à Ouagadougou, pour moi c’était une obligation de tenir une activité à Bobo-Dioulasso parce que Bobo est la capitale Culturelle du Burkina Faso. Après le succès de la première édition de WEKRÉ, J’ai reçu la visite de M. Abou Traoré, l’un des plus grands sculpteurs du Burkina Faso, qui est venu de Bobo-Dioulasso pour nous soutenir. Dans nos échanges, nous avons pensé à faire également une activité à Bobo-Dioulasso. « Yirwa », pour sa 1ère édition regroupait juste les artistes sculpteurs de la région des hauts bassins. Comme « Wekré » ; « Yirwa » est entrain de grandir puisqu’il s’ouvre à l’international. Nous avons deux pays invités d’honneur pour cette biennale dont le Mali et le Sénégal pour dire que tout le monde peut prendre part à « Yirwa ». Cela se passe par appel à candidature et il y a un comité de sélection mis en place qui fait la sélection des artistes. Notre objectif est de travailler à la promotion des artistes africains et booster leur carrière.

Quelles sont les disciplines qui seront représentées ?

On aura le body painting ou la peinture corporelle qui sera faite en performance, le design, la sculpture, la photographie et la peinture.

 

 

Un tel projet demande des partenaires techniques et financiers, est-ce que vous en avez eu ?

Au Burkina Faso aujourd’hui, la plupart des difficultés, c’est la mobilisation des ressources avec tout ce qui se passe au pays. Certaines personnes trouvent que c’est plus important de s’occuper des personnes déplacées internes que d’investir dans l’événementiel culturel. Mais nous on se dit que la culture c’est tout ce qui nous reste quand on a tout perdu. Il n’y a pas de raison de laisser notre Culture mourir. Si on ne continue pas à mener des activités artistiques les artistes burkinabè risquent de devenir des PDI. Certes on a des difficultés à mobiliser des ressources, mais on essaie de récolter des fonds pour pouvoir tenir nos événements. À WEKRE nous avons un principe, le manque de moyens ne doit pas nous empêcher de tenir nos activités. Il y a toujours des stratégies pour organiser un évènement. Par exemple l’exposition va se tenir au ciné « Djimbi ». On a signé un partenariat gagnants-gagnants avec eux car eux aussi ont besoin de visibilité. On a eu un accompagnement qui nous permet de louer un bus. Aussi, l’Institut français de Bobo Dioulasso nous offre leur espace pour les panels

Rendez-vous à Bobo-Dioulasso du 1er au 7 mai

 

À quelques jours de cette deuxième édition, où en êtes-vous pour les préparatifs ? 

 Nous sommes à 75% pour les préparatifs parce que le lieu de l’exposition est connu, la sélection des artistes a été faite. Les artistes sont également disponibles et prêts.

Ndouonmou AÏDA

 

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