Fush Alpha est un artiste chanteur et un entrepreneur burkinabè de son vrai nom à l’état civil Ousseni KOEFFI. L’actualité de ce jeune artiste talentueux est la récente sortie de son tout dernier single intitulé « Tond Béni foo ». Une chanson dans laquelle l’artiste rend hommage au Président de la Transition Ibrahim Traoré pour l’espoir qu’il a redonné aux burkinabè dans cette guerre contre le terrorisme. Reçu en entretien ce 20 avril 2023, Fush Alpha nous reviens sur sa récente sortie du Single et de son rêve pour le Burkina Faso.
- Votre chanson “Tond Béni foo” a fait intervenir le Président de la Transition dans la voix et le clip. Pourquoi avoir opté pour ce choix ?
La chanson lui rend déjà hommage. C’est une œuvre qui essaie de retracer un peu de façon subtile les actions qu’il a mené pour redonner espoir à tous les burkinabè. Je me suis dit que faire cette chanson du début jusqu’à la fin seul, ce n’est pas juste parce qu’il a posé des actes. Il a dit aussi des paroles très fortes qui ont marqué les burkinabè donc pourquoi ne pas commencer avec ses paroles d’espoir et terminer avec celles plus fortes. Il a dit que sa mission est que chaque burkinabè puisse retrouver son. Lorsqu’on écoute la deuxième partie c’est vraiment fort pour quelqu’un qui comprend, il saura vraiment que ce monsieur veut faire de bonnes choses pour le pays.
- Avez-vous eu l’aval de ses proches ?
Je peux dire que j’ai fait cette chanson sans vraiment consulter. Je me suis dit c’est un personnage public. C’est un Chef d’État c’est vrai, pour son rang, il fallait une autorisation, mais je me suis dit aussi que ce n’est pas une chanson pour l’invectiver. J’ai pris le risque d’aller sans autorisation, mais dès que la chanson est sortie, il y a certains qui sont proches de lui qui m’ont contacté, pour me dire qu’il a apprécié et cela a coïncidé avec une note de la Présidence qui disait qu’il était interdit d’utiliser l’image du Président pour faire des activités. Moi j’ai eu peur parce que la note est sortie vers 16h et le clip devrait sortir vers 17h. Je me suis dit que je lance ! Ce qu’il va arriver ; à la limite on va m’interpeller ou me dire de supprimer. Les jours qui ont suivi un de ses proches que je ne peux pas citer, m’a contacté pour traduire la satisfaction du Président.
- Les paroles sont interpellatrices. Quelle est la substance du message ?
La substance du message est que ; beaucoup de gens pensent que c’est une chanson que j’ai fait dans une connotation griotique. Pourtant ce n’est pas cas. En faisant la chanson, je n’ai pas fait d’« attalakou » comme on peut le dire. Je n’ai pas fait des éloges du début jusqu’à la fin. J’ai dit qu’il est venu au moment où les burkinabè n’avaient plus d’espoir. Au moment où ils ne croyaient plus qu’on allait s’en sortir. Donc la substance même du message, c’est de dire ; « Monsieur le Président vous nous avez redonné de l’espoir. Vous nous avez permis de croire qu’on peut sortir de cette crise et on est derrière vous. Ne vous inquiétez pas sur le plan national et international il y a des opposants. Il y a des gens qui veulent déstabiliser votre régime. Moi je fais partie de ces personnes qui sont derrière vous et je pense que nous sommes les plus nombreux ». J’ai prononcé une phrase galvanisante dans ce tube : « Tant que vous resterez fidèle à vos promesses, ce combat on va le mener ensemble ! » c’est vraiment la phrase clé.
- En tant qu’artiste musicien, comment appréhendez-vous la situation sécuritaire au Burkina Faso ?
Déjà, je suis parmi les personnes les plus touchées comme toute la population. Nous sommes beaucoup touchés par la situation sécuritaire parce que je peux dire 60 à 75% de nos gombos étaient surtout dans les zones attaquées aujourd’hui. Mes contrats à Ouaga étaient plutôt destinés aux petites activités, de mariages, les festivals… Actuellement je vois que les choses sont en train de se rétablir. On voit à travers les publications officielles que telle ville a été libéré, certaines populations sont réparties chez elles. Les réseaux téléphoniques ont été rétabli ici etc. Je vois un aspect positif que nous sommes en train de sortir de cette situation. Franchement j’appréhende cela de façon positive. Mais avant l’arrivée du Président, je faisais partie des plus pessimistes. Même à l’arrivée du Président Ibrahim Traoré, je me suis dit qu’on a eu beaucoup de coup d’état. Un coup d’état de plus, n’était pas rassurant, mais les semaines qui ont suivi, j’ai commencé à analyser positivement les choses. Je suis convaincu que d’ici deux ans, on pourra juguler cette crise. Soyons simplement résilients et donnons de la force à nos FDS et VDP.

- Parlant d’espoir dans votre chanson, quelle espérance placez-vous en Ibrahim Traoré ?
L’espoir qu’on place au Président Ibrahim Traoré est très grand. Au-delà de son âge, de son ethnie, sa religion ; c’est un burkinabè. On vit des choses même en rêve, on ne pensait vraiment pas vivre cela au Burkina. Terrorisme, déplacés internes, le Burkina était vraiment hors de tout ça. La chanson exprime clairement ce que la majorité des burkinabè ressentent. Chaque burkinabè porte un espoir très fort au Président.
- Depuis la sortie de ce vidéogramme, quel bilan à mi-parcours dressez-vous ?
Le bilan est positif. Avant la sortie de ce clip, j’avais mis une petite pause sur mes activités, car je suis également un entrepreneur, j’ai d’autres activités. J’avais fait une petite pause sur ma carrière pour pouvoir me concentrer dessus au regard de la situation du pays. Mais depuis la sortie de ce clip, je peux dire franchement que le vent est en train de changer de direction. Plusieurs personnes me contactent, des fans qui me croisent en circulation. C’est un nouveau type de fans parce que mes fans étaient beaucoup de jeunes, mais maintenant je vois des personnes âgées qui m’approchent qui me disent que je leur ai redonné espoir. J’ai transmis le message comme il se devait.
- Vous vous lancez dans une pléthore de singles. Votre prochain album n’est plus d’actualité ?
Le prochain album devrait même sortir au premier trimestre 2023 mais en fonction la situation sécuritaire nationale, j’ai dû réaménager mon programme. Car cela ne sert à rien de sortir surtout qu’il y a trop de bruits. Les gens n’ont même la tête à la fête ni à la musique actuellement. J’ai juste décalé, j’attends de consulter mon staff en fonction de la situation si on pourra positionner l’album. On voit pleins d’albums qui sortent actuellement qui passent inaperçus. Le paradoxe est que, présentement les artistes burkinabè sont plus inspirés qu’avant en termes de qualité de clip et de tube. Mais malheureusement, cela tombe sur une situation malheureuse
- Pour terminer, comment selon vous en tant que musicien entrevoyez la fin de cette crise ?
Je me permet de rêver je me dis dans quelques mois 100% des villages des villes burkinabè seront libérés des terroristes ! C’est mon rêve et en même temps, ma vision de l’avenir du Burkina.
Gisèle BELEM