Lecture théâtrale comme vecteur de sauvegarde de la culture
Regards

Lecture théâtrale comme vecteur de sauvegarde de la culture

La première soirée des cycles de lecture trimestrielle mis en place par la compagnie Théâtre Acclamations a eu lieu ce 18 avril 2023 dans l’enceinte de l’espace culturel le foyer du Renouveau Endogènes sis à Wayalghin.

 

La lecture a porté sur la lettre d’Amadou Hampaté Ba (1900-1991) l’humaniste, écrivain et ethnologue malien, qui a adressé à la nouvelle génération dans une lettre touchante qui est tout aussi pertinente aujourd’hui.

Cette lecture est une invite à la jeunesse à maintenir la cohésion sociale, tout en restant debout pour affronter, vaincre ensemble les obstacles de la vie. « Jeunes gens, derniers-nés du vingtième siècle, vous vivez à une époque à la fois effrayante par les menaces qu’elle fait peser sur l’humanité et passionnante par les possibilités qu’elle ouvre dans le domaine des connaissances et de la communication entre les hommes. La génération du vingt et unième siècle connaîtra une fantastique rencontre de races et d’idées. Selon la façon dont elle assimilera ce phénomène, elle assurera sa survie ou provoquera sa destruction par des conflits meurtriers… »

Selon l’initiatrice du projet de lecture cyclique, Safourata Kaboré, artiste comédienne, membre de la Compagnie Acclamations ; il est impératif de créer des lieux de rencontres spécifiquement liés à la parole et à la littérature. « Au regard du contexte sécuritaire et culturel que le Burkina Faso traverse, les espaces de rencontres et d’échanges manquent d’où l’urgence pour moi de mettre en place ces cycles de lecture. Le choix du thème s’est fait sur le caractère central de l’identité africaine ancestrale qui évoque l’éducation et la culture, que nous avons en Afrique et même dans le monde qui nous aide à constituer une humanité forte… »

Dans sa lettre, Amadou Hampaté Ba interpelle la jeunesse africaine à rester soi-même, toujours à l’écoute des autres qui sont notre reflet. « Certes, qu’il s’agisse des individus, des nations, des races ou des cultures, nous sommes tous différents les uns des autres. Mais nous avons tous quelque chose de semblable aussi, et c’est cela qu’il faut chercher pour pouvoir se reconnaître en l’autre et dialoguer avec lui. Alors nos différences, au lieu de nous séparer, deviendront complémentarité et source d’enrichissement mutuel ».

Odile SANKARA, Présidente des RECREATRALES

« C’est cette lettre qu’il nous faut lire pour notre 1è lecture parce que ; Amadou Hampaté Ba est le père de la pensée africaine. C’est un grand homme qui a fait de l’éducation son cheval de bataille. L’éducation de nos enfants doit se baser sur notre culture. Cette lettre doit être lu par toute la jeunesse africaine et en particuliers celle burkinabè » affirme Odile Sankara, Comédienne metteur en scène et Présidente des Récréâtrales.

C’est une lecture matérialiser par des acteurs du théâtre tels que : Ali Kiswendsida Ouédraogo dit Doueslik ; Tony Ouédraogo ; Emmanuel Mbaide Rotoubam (Tchad), Safourata Kaboré et Tim Winsé dans le but d’insuffler un nouveau vent au théâtre burkinabè.

L’Arc-à- bouche et la Kora étaient de la partie jouée par l’artiste musicien Tim Winsé qui estime que la sauvegarde de la culture se fait à travers les instruments de musique, lesquels en Afrique traditionnelle sont indissociables à la vie de la communauté.

N’douonmou Aïda

   

 

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