Réaliser une émission en direct et de surcroit, des prestations d’artistes féminins en live dans un plateau de télévision au Burkina Faso, ça relève, soit d’un exploit ou d’un parcours de combattant.
Il est largement admis que la production télévisée est une activité difficile et laborieuse. Cependant, la technologie à bon marché et une main d’œuvre qualifiée peuvent permettre de réaliser de belles prouesses. Presque toutes les télévisions peuvent accéder à la notoriété et surtout à une forte audience, à condition de travailler durement et de faire preuve de persévérance, de rigueur et de professionnalisme.
Ce qui s’est déroulé hier (1 avril 2023) à la Télévision BF1 n’était pas un vulgaire ou triste poisson d’avril ; C’était bel et bien de la compétence qui s’exprimait au vu et aux yeux de millions téléspectateurs burkinabè et du monde !
La télévision BF1 venait de réaliser l’une des rares prouesses dans nos chaînes de télévision ! réaliser une prestation en direct et en live (Tout le back line complet) de cinq artistes en live avec des interludes d’entretien en direct, sans la moindre fausse note. Impossible de faire fi de ça !
La troisième édition l’évènement « BF1 WOMAN’S CLIPS AWARDS » qui consacre à travers les votes des téléspectateurs, le meilleur clip des femmes artistes burkinabè organisait sa grande apothéose cette nuit-là. Et pour la circonstance, l’équipe technique s’est fortement mobilisée sous la direction d’Oumar KONE avec surtout une perspicacité érudite du réalisateur très taciturne qu’est Zacharia OUEDRAOGO. Il s’est entouré des meilleurs techniciens de son, de lumière, de cadreurs et surtout de philanthropes présentateurs talentueux que sont : Stéphanie ZONGO et Guy Serge AKA
C’est en cinq heures d’horloge que Zacharia et toute son équipe ont installé tout ce back line impressionnant. Un challenge d’autant plus ardu, car l’émission LTS (La Télé S’amuz) partait en congé ce samedi à 13h. Il a fallu donc installer tout le décor, le matériel son et lumière, faire la balance des quatre finalistes du concours à savoir Fleur, Nourat, Ella Nikiéma, Natou Baswidga et la DJ ATNA. Chaque artiste possédait une équipe de musiciens distinctes. Ce qui sous-entend que, les balances étaient également différentes voire opposées. Grâce à la pugnacité d’un technicien se son panafricain qu’on ne présente plus en l’occurrence Oubda Eliezer ; appelé pour ces grands rendez-vous, ils ont avec Bernard, féru de la régie lumière, offert un direct éclatant et sans excoriation.
Dans une discipline taillée sur mesure, chaque artiste qui montait sur le plateau, avait quinze minutes de prestation pour ensuite immédiatement se prêter aux questions éloquentes de Stéphanie ZONGO. Cette parfaite synchronisation permettait aux musiciens d’interagir sur scène et surtout de passer le relai au prochain artiste dans les coulisses sans empiéter les règles du direct. Ce qui permettait aussi à Guy Serge ADA se préparer son speech de lancement avec la plus grande dextérité avant qu’on ne lui redonne l’antenne.
Une telle émission ne pouvait pas aussi bien réussir sans la qualité et le talent des acteurs notamment les artistes musiciens en compétition. Chacune a su parfaitement jouer sa partition tout en respectant le cahier des charges de la télévision BF1. Natou a donné exactement ce qu’on attendait d’une jeune cantatrice obnubilée par la présence scénique. Fleur quant à elle, a démontré une fois de plus aux jeunes artistes qui aspirent à faire une carrière resplendissante comme elle, que tout passe par la justesse d’une voix impeccable et une bonne harmonie avec son orchestre. Ella Nikiema est venue confirmée tout le bien qu’on pense d’elle en matière de live et d’animation. Elle a été celle qui aura fait danser presque tout le public dans les coulisses y compris les invités d’honneur tels que la présidente de l’ABFAM Mai Lingani et celui de l’AMPM, Ibrahim ZERBO. Accompagnée des deux plus grands instrumentistes du Burkina Faso notamment, Zembass et Max Solo, la PCA 2022 a répondu à ceux qui avaient encore des appréhensions quant à la qualité des prestations des artistes chantres dans de tels évènements. La représentante du FEMUA 2023 au Faso, NOURAT et LIONS en a profité pour nous donner un avant-gout d’Abidjan dans une ambiance plutôt décontractée. NOURAT a été plutôt très joviale et même très relaxe pendant l’émission. Montant même sur le plateau avec ses collègues pour danser aux rythmes des platines de la DJ ATNA. Comme quoi ; quand NOURAT se rappelle de sa petite enfance bouillonnante, personne ne peut l’arrêter.
Grâce aux votes des téléspectateurs, NATOU Baswidga s’adjuge le trophée de la BF1 WOMAN’S CLIPS AWARDS 2023 avec plus de 36 000 suffrages exprimés. Dommage que seul CANAL+ BURKINA et BONNET ROUGE représenté par le très virevoltant Boureima Maïga sur le plateau ont sponsorisé cette magnifique compétition qui met surtout en exergue la musique burkinabè et gente féminine. Une telle émission de téléréalité devrait voir les partenaires se bousculer aux portes du service commerciale de la Télévision BF1.
Parvenir à réaliser un tel direct avec des artistes musiciens en live dans un temps littéralement convenable de 3h, avec un matériel pas aussi d’appoint comme ceux des chaînes occidentales, il faut saluer la jeunesse dynamique de cette télévision.
Hervé David HONLA