Bransonka-Bra Hamed OUATTARA : L’Art au service du développement
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Bransonka-Bra Hamed OUATTARA : L’Art au service du développement

La célèbre grande avenue Tansoaba récemment rénovée abrite depuis une quinzaine d’années, la bastide de l’artiste plasticien, designer Bransonka-Bra Hamed OUATTARA. Normalement, ce nom devrait sonner sur nos oreilles en guise de respect et d’admiration à l’image de Picasso. Mais hélas, malheureusement beaucoup de nos compatriotes, mêmes certains journalistes critique d’Art burkinabè, ne le connaissent pas.  

Au détour d’un ralliement entre les faubourgs de la capitale burkinabè Saaba et la Patte d’Oie, j’ai décidé de faire escale dans son manoir artistique, juste le temps, d’avoir les dernières actualités de ce férus des arts recyclés.

Non loin de la station SOGELB après avoir dépassé la mairie de Boulmiougou, c’est une immense paillote soutenue par des poutres en bois de brousse qui vous confirme que vous êtes bel et bien à l’atelier d’Art contemporain Bransonka-Bra Hamed OUATTARA. Une grande enseigne noire perchée sur cette paillote vous le témoigne.

C’est un Bransonka-Bra toujours au four et au moulin que j’ai rencontré dans son bureau administratif bien aménagé par des meubles en matériaux locaux, dans un design des plus maniaques ! Son atelier respire l’Art dans toute sa splendeur, même le stylo à bille est un objet d’art.

C’est avec une grande surprise que cet artiste m’a accueilli dans des bureaux aux fauteuils en fer forgé sur des barriques d’hydrocarbures. On dirait que plus il prend de l’âge, plus Hamed se rajeunit. Dans ses dreadlocks qui s’agitent de partout sur sa tête et couvrant parfois son visage allongé, je redécouvre un artiste plein de vie, riche intellectuellement et surtout qui possède de la suite dans les idées.

Ce jour-là, il m’a avoué qu’il est finalement en train de sortir de l’auberge. Il vient d’entrer dans le cercle très fermé des artistes designers les plus capés dans la planète. Son marché est beaucoup Américain, Canadien Scandinave. L’Europe et la France ne sont plus ses principales niches d’échanges, de marché et de d’exposition. Il a brisé le mythe de la langue et surtout, il a trouvé une voie plus lucrative dans l’Art contemporain. Pendant qu’il me contait son parcours en me précisant ses centres d’intérêt dans le domaine de l’Art contemporain, il paraphait des contrats avec son transitaire venu le rencontrer pour expédier des tonnes d’objets d’Art aux USA par avion.

En intégrant des galeries les plus célèbres du monde aux USA, notre compatriote est désormais inscrit dans le catalogue des illustres artistes designer de la planète. Mais il avoue que le chemin a été rude et long. 20 ans de recherche, 20 ans d’engagement personnel, 20 ans de sacrifice financier et enfin 20 ans création. Aujourd’hui, il est le seul artiste designer burkinabè qui été interviewé par le célèbre et mythique journal américain le NEW YORK TIMES.

Précurseur des objets utilitaires faites à base de barils de pétrole dans des couleurs primaires, Bransonka transgresse les frontières continentales en faisant la Une dans des meilleures galeries internationales, avec des achats de collectionneurs importants à travers le monde. Ces barils de pétrole retranchés, martelés et retravaillés, sont conçus dans son vaste studio où il emploie une dizaine de jeunes assidus.

Possédant cette capacité de transformer le métal récupéré à un produit design fonctionnel, artistique, que ce soit une table de bureau ou une armoire de collection en édition limitée, il contribue activement à la protection de l’environnement et au recyclage de la société, toute activité confondue.  Ce membre fondateur de Design Africa Réseau a participé à une centaine d’expositions à travers l’Afrique, l’Europe, l’Asie. De Londres au Musée d’Art Moderne d’Alger en passant GUILD à Cape Town, le Design Gallery en Afrique du Sud, le Design Miami / Basel sa réputation etc. Il est aujourd’hui une figure de proue dans la conception africaine contemporaine.

Selon lui ; L’art a un rôle à jouer dans le développement de l’Afrique et du Burkina en particulier. C’est pour ça qu’il voudrait se lancer dans un nouveau projet qui est celui de bourlinguer à travers les universités, les écoles professionnels, les conférences et autres médias pour offrir des masters class retransmis en ligne sur des thématiques liés à la situation nationale et panafricaine où l’Art et la Culture peuvent apporter des solutions.

C’est tout édifié que j’ai pris congé de ce kobold de la Culture en général et de l’Art contemporain en particulier, tout en espérant, qu’il sera régulièrement coopté pour son expertise et son savoir-faire au service de la Nation et de la jeunesse en particulier.

Hervé David HONLA

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