Organiser un festival à l’image du MEETING MUSICAL qui a eu lieu du 10 au 11 mars dernier au terrain Wayalghin du Newton, il était primordial de déterminer la thématique sur la quelle cet évènement était basé.
A vue d’œil, pour ceux qui y ont assisté, le MEETING MUSICAL acte2 avait pour principal corolaire, « La musique live par les artistes burkinabè et pour les burkinabè »
Il est indubitablement reconnu que la musique burkinabè est une valeur marchande. Si de nos jours, un promoteur peut rassembler plus 25 000 âmes dans un espace de 200 m2 en 48h avec 18 artistes en live et se faire un max d’argent et d’économie, c’est une preuve palpable que, pour une capitale comme Ouagadougou, le dynamisme économique généré par la musique est synonyme de création de valeur dans de multiples domaines. Il stimule la création d’emploies même à temps partiel il développe l’industrie du spectacle, l’art et renforce l’image de marque des créateurs.
Au-delà de la performance individuelle des auteurs compositeurs pendant ces deux jours, nous pouvons aussi saluer celle des musiciens. Du bassiste Zembass au percussionniste Mickael Ouangrawa en passant par la voix suave de la choriste Monia, tous ont apporté une touche professionnelle à ce festival. L’honneur reviendra également à la structure ADONIDJA qui avait la lourde tâche d’assurer la partie technique (Back line, lumière, son et animation).
Il va sans dire que le MEETING MUSICAL a brillé avant tout, par la qualité du rendu des spectacles, malgré la pléthore des artistes annoncés pour rien que deux jours. Ce festival de musique aura permis pour nombres de leads vocaux de se mesurer devant un public averti. Tenir en haleine, pendant 30 à 45 mn en live, un public exigeant et connaisseur venu pour la plupart déceler les lacunes ou les performances des artistes ; c’est un challenge qui a été relevé.
Il y a lieu néanmoins de faire quelques observations :
– Le site est réservé pour la pratique du sport. Ce qui réduit les performances de nos athlètes
– 60% du public présent sur le site avaient moins de 18 ans
– L’accès sur le site du festival n’était scrupuleusement délimité. Prévoir des barrières hermétiquement fermées si possible avec un pass d’entrée (payant)
– Les stands n’ont pas été suffisamment bien aménagé pour éviter la divagation des badauds et autres flâneurs.
– Trop de concours ou de challenges des MC. Pour deux jours de festival, pourquoi faire défiler autant de présentateurs de cérémonie ? Aucun MC en langues vernaculaires
– Le nombre pléthorique des artistes programmés n’a pas permis à certains de mieux s’exprimer.
– Beaucoup d’artistes jouaient en regardant la montre et certains ont été obligé de bâcler à contre cœur leurs prestations, notamment Hamed Smani, Donsharp Debatoro…
– La montée tardive (21h30-22h) des artistes programmés sur la scène a alourdi le conducteur et le travail de la régie.

Après deux éditions, le MEETING MUSICAL (M.M) doit passer à une vitesse supérieure en mettant plus en avant ; le professionnalisme et non la camaraderie. Qui ne joue pas au M.M qui veut mais qui mérite ! C’est à la méritocratie que les artistes doivent être sélectionnés. Vaudrait mieux avoir six à 8 artistes musiciens burkinabè pour les deux jours de festival. Cela permettrait aux uns et aux autres de bien se préparer et surtout de nous distiller des prestations dignes de ce nom.
Aujourd’hui, arriver à tenir en haleine le public burkinabè pendant deux jours pour danser et vibrer sur les rythmes locaux en live ; il y a cinq ans ça ne faisait pas au Faso.
LECHAT !