La CEDEAO au FESPACO : « Il est temps qu’on arrête de nous faire dicter notre histoire par les autres » Dixit Pr Fatou SOW FARR
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La CEDEAO au FESPACO : « Il est temps qu’on arrête de nous faire dicter notre histoire par les autres » Dixit Pr Fatou SOW FARR

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est présente une fois de plus à cette 28è biennale à travers une forte délégation conduite par la Professeur Fatou SOW SARR, Commissaire en charge du Développement Humain et des Affaires Sociales et de la Commission de la CEDEAO. Lors de l’ouverture de stand CEDEAO au MICA Elle s’est appesantit sur le rôle de la Culture africaine à travers le cinéma.

 

« Cinémas d’Afrique et la Culture de la paix » tel est le thème principal de cette 28è édition du FESPACO avec comme pays invité d’honneur le Mali. Cette problématique interpelle particulièrement la CEDEO dans ce sens que cette institution est présente au FESPACO depuis 1993. En plus de la subvention qu’elle donne à chaque édition pour aider l’organisation, la CEDEAO offre également quatre prix. Notamment ; un prix pour l’intégration. Un prix pour la meilleure réalisatrice doté de 10 millions. Un prix de l’intégration d’une valeur de 15 millions de F CFA, le prix spécial du meilleur plus jeune réalisateur de film d’école d’une valeur de 2 millions de F CFA et le prix spécial du meilleur plus jeune comédien ou comédienne d’une valeur de 1 million F CFA.

En effet, cette organisation s’est dotée d’une politique culturelle sous régionale efficace dans le but de contribuer au développement socio-économique durable et à l’intégration régionale. Elle s’est donc investit dans la promotion de la diversité culturelle et des industries culturelles et créatives. En accompagnant le cinéma africain à travers le FESPACO, la CEDEAO voudrait placer la Culture africaine au centre du débat. Pour la Commissaire en charge du Développement Humain et des Affaires Sociales de la Commission de la CEDEAO, la Professeur Fatou Sow SARR ; « la Culture joue un rôle déterminant dans le projet de société que la CEDEAO veut bâtir pour une Afrique unie ». Elle estime que c’est à travers un projet commun que l’Afrique trouvera le destin qui est le nôtre.

Professeur Fatou SOW SARR, Commissaire en charge du Développement Humain et des Affaires Sociales de la Commission de la CEDEAO

Elle a également saisie cette opportunité pour rendre hommage à Sembene Ousmane « Qui était un combattant pour l’Indépendance de nos Etats, un combattant pour la Culture et un visionnaire »

Le FESPACO n’est plus tout simplement une histoire du Burkina, mais c’est aussi l’histoire de notre sous-région de l’Afrique en général. C’est la raison pour laquelle, sur l’épineux dilemme de distribution des œuvres cinématographiques en Afrique et notamment dans l’espace CEDEAO, Fatou SOW SARR reste très optimiste ; « La CEDEAO travaille à ce qu’au niveau sous-régional, que nous ayons une stratégie commune pour résoudre l’ensemble de ses questions-là ».Il est donc prévu une rencontre au sein de cette biennale avec l’ensemble des professionnels du cinéma, pour traiter spécifiquement de la question de la distribution. « Nous comprenons l’enjeu qu’il y a aujourd’hui dernière la production cinématographique.  C’est une question de projet de société afin que le cinéma soit renforcé comme dans d’autres domaines de la culture. Quand Leopold Sédar Senghor disait que le Culture est au début et à la fin, on ne le comprenait pas assez bien. Mais aujourd’hui, nous sommes convaincus que la Culture aura une grande mission à jouer dans le concert des Nations, non seulement pour les rentrées de devises mais pour aussi placer notre vision. Il est temps qu’on arrête que notre histoire soit dictée par les autres. Nous avons une richesse extraordinaire, nous devons l’imposer et prendre notre part pour ne pas laisser les autres s’en accaparer. Aujourd’hui, tout le monde se retourne vers l’Afrique, même pour des questions culturelles, mais les retombés et les bénéfices vont à d’autres. Il faut que travaillons à changer cette donne ». Conclut-elle.

Hervé David HONLA.

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