Le Centre de Développement Chorégraphique (CDC-la TERMITIÈRE) a abrité, ce vendredi 20 janvier 2023, le spectacle du jeune chorégraphe Serge Daniel Kaboré dans la capitale Burkinabè, dénommé “ÉTRANGER CHEZ SOI”. Un spectacle d’environ 30 minutes qui traite des sujets d’actualités, notamment l’insécurité dans le sahel et sa répercussion sur la population avec plus de 2 millions de déplacés internes.
“Étranger chez soi” est un projet de pièce chorégraphique de la compagnie Tiengré.
Il met en scène un jeune homme, Adama obligé de fuir sa zone de confort, son village pour se réfugier en ville suite aux exactions de la bande des Hommes Armés Non Identifiés ( HANI ). Il est alors considéré comme un étranger dans son propre pays puisqu’il se retrouve en ville et le regard indifférent de ses concitoyens le font souffrir. Sur scène, le jeune homme construit un château de sable et les crépitements d’armes des hommes armés l’emmène à partir, lui faisant croire que la vie est une illusion.
La prestation poursuit le film de son aventure car avant son départ, il alla dans la case sacrée et implore l’aide de ses ancêtres et des divinités dans sa langue mooré dans l’espoir que ceux-ci veillent sur lui tout au long de son périple. En sortant de la case, il croise une dame voilée qui tenait une calebasse rappelant qu’il partage sa misère avec d’autres troupes ethniques car la dame voilée parle le dioula et Birifor. La tristesse se fait beaucoup sentir dans leurs échanges. Une rencontre qui semble guider par la voix des ancêtres méritants sollicités par l’héritier.
Malgré le contexte inattendu, le jeune homme arrive à destination sain et sauf (en ville ). Sorti indem d’une mort certaine, le jeune homme rend hommage aux ancêtres et aux divinités qui ont accepté guider ces pas dans une expression corporelle melancolique devant les menaces des HANI, l’émotion d’un rescapé etc. Cette danse chorégraphie mélangée de danse urbaine et contemporaine traduisant la tristesse et la solitude.
Entre autres faits sociaux, à travers sa prestation, le chorégraphe dépeint les tares de la société notamment la délinquance juvénile, la recherche du gain facile, la corruption etc. Un autre fait interpellant les burkinabè etait cet appel à planter des arbres à travers ce gamin arrosant un arbre pour stopper l’avancée du désert dans son pays le Burkina Faso et de préserver l’environnement car les arbres aussi sont des êtres vivants. Vingt plantes ont été déposées dans les gradins avec des messages différents inscrits sur des bouts de papier. On pouvait lire je suis. . . prend soin de moi et arroses moi.
À la fin du spectacle Serge Daniel Kaboré a donné les plantes aux spectateurs en les demandant d’en prendre soin.
“Désormais, j’utilise mon art pour dépeindre la société, délivrer des émotions, partager mes opinions sociopolitiques et économiques, illuminer ce qui ternit dans l’ombre et participer à une meilleure prise de conscience. Ces dernières années, le Burkina Faso comme beaucoup d’autres pays du Sahel fait face à une insécurité grandissante qui endeuille trop de familles. Par cette pièce, je rends hommage aux victimes directes et indirectes, aux personnes déplacées et j’invite l’humanité à plus d’humanisme. Je m’inspire de la peinture, de la vidéo, de la poésie et surtout de mon imagination pour dire mon propos”, a-t-il déclaré le danseur chorégraphe Serge Daniel Kaboré.
Une première étape de recherche a été faite à Ouagadougou du 06 au
23 juillet au Parc Urbain Bangrweogo.
Cette pièce a pour ambition d’allier la danse à la musique et à la poésie.
Chorégraphie : Serge Daniel Kabore
Interprétation : Mohamed Ouedraogo
Parolier : Tony Ouedraogo , Dabré Harouna (Dabross)
Chant : Rama Koné
Lumière : Hamado Sawadogo
Scénographie : Yssouf Yaguibou
Costume : Adjara Samadoulgou
Photos :Daddy Mboko
Conseiller artistique : Noël Minoungou
N’douonmou Aïda