Epouse, mère de famille, porteuse d’eau, technicienne de surface, ménagère, commerçante, cultivatrice, on la voit partout et surtout, la première à se lever et la dernière à dormir.
Au Burkina Faso, l’artiste TANYA les appelle des « HEROINES » pour plusieurs raisons :
Quand vous faites un périple Ouaga-Bobo-Dioulasso-Banfora ou autres en regardant de temps en temps la brousse burkinabè, vous aurez parfois le sentiment que ce pays est uniquement peuplé de femmes. Elles incarnent le dynamisme d’un pays où 70% des ressources proviennent des zones rurales.
L’accès à l’éducation est loin d’être une règle au Burkina Faso. Trop d’obstacles se dressent aujourd’hui, en particulier en milieu rural. Au-delà du poids des traditions, s’est ajouté l’extrémisme violent. C’est encore plus vrai pour les filles qui peuvent être placées assez jeunes comme ménagères ou qui fourniront une aide précieuse à la maison. C’est ce à quoi la jeune icone de notre musique s’attèle à infirmer dans son album « Héroïne ».
Aujourd’hui, Tanya passe pour être l’espoir de toute une jeunesse féminine qui voudrait compter d’abord sur elle-même en pratiquant les mêmes activités que les Hommes. Surtout faire de l’école, le socle de l’émancipation de la Femme burkinabè. Dans un pays où le taux d’alphabétisation est très faible ; on espère que la tendance va s’inverser un jour. C’est pour cette raison que les artistes à l’image de Tanya s’y investissent en se prenant pour exemple. Diplômée en communication/markéting et Anglais, elle a choisi de s’investir dans la musique pour, d’abord passer le message aux jeunes et spécifiquement aux filles.
Dans l’environnement rural par exemple, le sort de la femme est peu enviable voire lamentable. Levée avant le jour, elle parcourt des kilomètres, parfois plusieurs fois par jour pour aller puiser de l’eau qu’elle ramènera ensuite sans moyen de transport. 30 à 40 litres d’eau sur la tête. En plus au retour, elles transportent du bois de cuisson pour ensuite s’occuper du repas du soir pour toute la famille. Sans oublier que la jeune femme doit allaiter en même temps, l’enfant qu’elle porte sur le dos. Au-delà de ça, elle doit être productive. C’est-à-dire aller vendre quelques légumes tôt au marché si le temps lui reste.
Scruter le parcours de Tanya peut être des sources de motivation surtout pour les jeunes qui sont confrontés au monde du travail. Elle a d’abord mis les études en avant puis ensuite, au fil de son parcours, le désir de se lancer dans le showbiz et la musique en particulier commençait à prendre le dessus. Déjà avec ses diplômes en poche, il ne lui restait que de choisir sa voie. D’autant plus que l’auteure de « Hopaaah Family » est sans ignorée que l’accès au monde du travail est extrêmement restreint pour les femmes. Surtout sa représentation est aussi faible qu’à l’école et on ne la retrouve que dans quelques administrations. Bref, la discrimination et les stéréotypes dont les femmes font l’objet dans la société est aussi superposable sur le monde du travail.
Dans son tube « Héroïne » elle dit ceci : « … Ta place est au foyer et non à l’école, tu es née pour servir et tu n’as rien à dire. Ecoute ma fille ; ne fait pas les mêmes erreurs que moi… »
Des tubes pour galvaniser la jeune fille à prendre son destin, en fonçant, sans faire les mêmes erreurs que sa mère.
TANYA nous prépare une soirée spectaculaire mémorable le 12 novembre du côté du Stade Municipal. Une véritable communion doit se produire autour de la cause de la Femme burkinabè, des PDI, de l’unité, de la paix, de la cohésion sociale et du patriotisme.
Le 12 novembre au STADE MUNICIPAL de OUAGADOUGOU !
Hervé David HONLA