Dans le cadre de son projet avec les détenus dénommé ” VAGUES DES AÎLES ” dont la restitution est prévue pour le mois de septembre, votre magazine s’est entretenu le mercredi 03 Août 2022 dans les locaux du journal avec un ex footballeur OLIVIER KISWINDSIDA GANSAORÉ, reconverti en danseur interprète chorégraphe/concepteur.

Qu’est ce qui t’a emmené dans la danse ?
Je suis danseur déjà parce que je suis destiné à l’être. Mon père était un danseur et champion de lutte traditionnel. Il dansait avant le début de la compétition. J’ai hérité ça de lui. Toutes les activités que j’ai eu à mener, il n’y a que la danse qui m’a permis de me sentir à l’aise.
Comment tes parents ont perçu cette discipline ?
Ma famille ne s’est pas opposée. J’ai un peu vécu seul surtout lorsque j’ai pris la décision de devenir danseur. Je vivais avec mon grand frère qui m’a beaucoup accompagné et soutenu.

Quelle est la différence entre un danseur et un chorégraphe ?
Tous les chorégraphes ne sont pas des danseurs. On peut monter une chorégraphie avec des personnes qui ne sont pas des danseurs. Le chorégraphe est un sociologue, un psychologue. Il est en quelque sorte le grand cuisinier qui peut faire une bonne sauce avec les ingrédients nécessaires.
La chorégraphie est une discipline abstraite. Comment peut-on la comprendre et l’interpréter dans un spectacle ?
Tous les arts ont quelque chose de particulier. La chorégraphie traite une histoire avec comme outil, le geste et le mouvement. La spiritualité aussi est prise en compte puisque chacun parle de son vécu selon les choses auquel il est sensible. Le but de la chorégraphie n’est pas forcément de comprendre mais de savoir interpréter le spectacle de danse. L’idée est de vraiment toucher les gens par le spectacle qu’on écrit dans la chorégraphie par des gestes et mouvements simple.
Quelle est votre particularité qui diffère des autres ?
Ma particularité est que je contribue positivement à l’évolution de ma société. Dans mes créations, j’utilise beaucoup le langage des signes. Je travaille beaucoup avec les détenus, car pour moi, il n’y a que le corps qui est en prison mais l’esprit est libre. Ma particularité c’est aller dans des endroits où les autres n’ont pas l’habitude d’y aller.
Pourquoi les chorégraphes préfèrent créer leur propre compagnie ?
Il y a des chorégraphes qui préfèrent travailler avec d’autres personnes ou d’autres compagnies aussi. Cela dépend de ce que l’on veut faire.

Tu es pourtant jeune pourquoi avoir laissé le football (un sport qui rapporte) pour la danse ?
Je me sens nettement mieux dans la danse. J’ai également joué au football, mais je préfère la danse car c’est également du sport. La danse me permet de m’épanouir.
Ton spectacle “rotation interrompu” joué pendant le confinement. Quel a été le retour ?
(NDLR : sourire) Malheureusement, l’idée n’est pas allée loin parce que ça été fait dans le cadre du COVID. L’objectif visé était de voir comment ce petit virus a mis fin à toutes les activités (voyages, cinéma, théâtre, concerts).

Quels sont tes rapports avec les autres structures, compagnies, et le cercle des arts vivants ?
C’est en causant avec les artistes musiciens et humoristes que j’arrive à avancer. Pour dire que les partages d’expériences sont les meilleurs dans le milieu culturel et artistique. Aujourd’hui je travaille avec des comédiens, des artistes chanteurs. Je suis membre du comité artistique du cercle des arts vivants.
De façon générale qu’est ce qui manque encore à la danse au Burkina Faso ?
Nous les jeunes devraient travailler à relever le niveau de la danse burkinabè sur le plan national et international. Nous devons œuvrer pour que notre société voit l’impact positif de la danse de façon sociale et économique.
Les jeunes sont en train de prendre la relève peut-on dire que les aînés vous accompagnent ?
Oui les aînés nous accompagnent. Moi particulièrement je suis content de mes aînés. Le CDC la Termitière est une compagnie qui a été créé par des aînés comme SALIA SANOU, La compagnie de danse de IRÈNE TASSEMBEDO, la compagnie ANKATA qui est à bobo Dioulasso créé par AIMÉ SERGE COULIBALY sont des preuves que nos aînés nous accompagnent.
Des projets ?
Oui ! Mon projet avec les détenus dénommé ” VAGUES DES AÎLES ” dont la restitution est prévue pour le mois de septembre.
N’DOUONMOU AÏDA