12 juin 2021-12 juin 2022, cela fait une année que le 5è album « So Wok » a vu le jour. C’est l’opus qui aura connu plus d’audience. En célébrant, le 18 juin du côté de l’Espace de la Femme à Gounghin, son premier anniversaire, le Prince aux pieds nus a voulu témoigner sa reconnaissance à son public de tout âge. « So WOK » passe pour être un album intemporel et intergénérationnel. Le public bigarrer qui a fait le déplacement en témoigne.
Très anxieux à la fois par la météo du soir et de la présence du public, le KUNDE D’Or 2014 affichait néanmoins, une attitude optimisme et en pleine forme. « Je suis en super forme. Ça se voit non ?! » affirme Alif Naaba à notre reporter dans les loges de la place de la Femme érigés pour la circonstance.
En effet, ce spectacle annoncé pour le 12 juin dernier avait été reporté pour cause de pluie. Le samedi 18 juin était donc la grande apothéose pour ce Prince de Konkistenga qui souhaitait sincèrement remercier ce public qui a accepté unanimement « SO WOK ». Un travail d’orfèvre de reconquête et de son public, notamment, la tranche la plus jeune. Longtemps considéré comme un artiste élitiste, qui ne jouent que sur des scènes huppées en Europe et en Afrique, « SO WOK » est venu regagner le cœur de son public qui l’a fait grandir.
Chanteur, guitariste, auteur/compositeur, producteur, Alif Naaba fait partie des artistes burkinabè les plus capés de son pays. Il a écumé toutes les grandes scènes nationales et réalisé des collaborations avec des artistes internationaux dont le dernier en date Ismaël Lo. Le cinquième album « So Wok » sortie le 12 juin 2021, est une mosaïque de thématiques bien enlevées qui gravitent autour de la spiritualité, la migration, l’espoir, l’Amour, l’hospitalité… C’est donc un « long parcours » parsemé de fusion de résidences artistiques et d’aventures ; d’où le titre éponyme « So Wok ». Sept années donc qu’Alif Naaba est au-devant de la scène après l’opus « Yiki »
« So Wok » est composé de 17 titres aussi harmonieux les uns les autres. On peut citer entre autres ; « M’Dawa » chanté avec Ismael Lo, « M’Tenga », « Tall Rinda », « Poko », « Kiiba » en collaboration avec Smarty ou encore « Guess ». 80% des tubes de cet album sont connus des burkinabè et même chantés en chœur. L’auteur a dû le constater le 18 juin dernier du côté de l’Espace de la Femme.

Le public avait assiégé les lieux progressivement au point où les maquis et gargotes disposés aux abords de l’espace, n’avaient plus de chaises. Certains préféraient s’assoir sur les caisses de boissons pour ne pas manquer au spectacle. La touche fraternelle est venue des jeunes collègues artistes ; tels que Fleur, Cheezy et Amzy… Ils sont montés tour à tour sur scène pour entonner leurs œuvres en soutien à leur aîné.

C’est par un tonnerre d’applaudissements et de cris stridents que le directeur de la « Cour du Naaba », a été accueilli sur la scène en compagnie de son orchestre au grand complet. 25 mn plongées uniquement dans les anciens grands classiques de ses 4 derniers albums chantés en chœur par la foule, avant d’adresser un « bonjour ». Entre les anciens tubes et ceux de « So Wok », Alif Naaba a davantage profité de cette osmose avec « son » public, pour les faire apprendre d’autres titres figurant dans ce dernier opus. Un interlude satirique avec l’irruption sur la scène de Moussa Petit Sergent et Amidou Ledoux dans le tube « Poko » a davantage renforcé ce climat bon enfant qui y régnait déjà. Avec une complicité légendaire de son orchestre, il a passé en revue, les chansons d’anthologie avant de marquer des breaks pour rendre hommage aux FDS et aux familles des victimes et déplacées internes qui traversent des moments pénibles suites aux attaques terroristes. Des partenaires comme ONE BIERE et CANAL+ avec l’appui de technique de SALEM SONORE, sont venus admirablement relever l’éclat de cet anniversaire spécial.
« SO WOK » restera l’opus qui aura bénéficié d’un appui communicationnel exceptionnel jamais réalisé au Burkina Faso. Ce qui lui aura également permis de réorienter sa politique artistique axée sur une industrie musicale endogène.
Hervé David HONLA