Olive Lembe Kabila : Une épouse audacieuse
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Olive Lembe Kabila : Une épouse audacieuse

Elle fait partie des personnalités congolaises les plus influentes du pays. Epouse de l’ancien Président de la République Démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila, Marie-Olive Lembe Kabila incarne aujourd’hui l’espoir de tout le peuple congolais. Femme humanitaire, Femme d’affaire, Femme pieuse, Femme industrielle, elle ne passe pas inaperçu dans son pays. Pourtant, le parcours de cette dame née à Kailo dans la province du Maniema, n’a pas été de tout repos. OXYGENE MAG retrace l’odyssée de celle qu’on surnomme « Mama Olive ». D’où vient son courage, sa foi, sa fortune ? Son époux Joseph Kabila est-il derrière cette immense notoriété ?

 

Une enfance chambardée

Marie Olive Lembe est exactement née le 29 juillet 1975 à Kailo dans la province de Maniema en République démocratique du Congo. C’est la fille de Barnabé Sita Kinsumbu de la tribu Yombe au Congo-Central et de Léonie Kasembe Okomba, Anamongo du Maniema. Son père alors ingénieur de mines d’or au centre minier de Kalima au Kivu décède en 1980. Sa mère épousa plus tard Camille Adam, un Belge et collègue de son père. La société des mines du Kivu adopte légalement ses enfants du défunt. La famille d’Olive s’est donc recomposée avec de nombreuses frères et sœurs. Donc deux frères (Coco et Niwel) et deux sœurs (Nono et Dina) du côté de son père. Et deux frères (Thierry et Jean-Paul) et une sœur (Stéphanie) du côté de sa mère.

Olive fera ses études de 1982 à 1987 à l’école primaire à Mushindi et le secondaire de 1987 à 1992 à l’Institut Maendeleo de Goma. Elle décrocha un diplôme d’Etat, option Pédagogie Générale. Les frères et sœurs se dispersent ainsi qua sa mère. Ils partent en Belgique et Olive restera au Congo. Pour donc « survivre », elle se lance dans le commerce des produits agricoles du Kivu. Notamment, le maïs et du haricot. Contre tout attente, les affaires d’Olive prospèrent et elle arrive de surcroit à exporter ses vivres jusqu’à Kinshasa. Sa principale clientèle est l’armée. Non seulement elle était solvable, mais en plus, Marie-Olive arrivait à écouler ses produits auprès des officiers réputés du pays.

Joseph KABILA était dans les parages

1997 est l’année du coup de foudre entre le Commandant des Forces Terrestres Joseph Kabila et la commerçante Marie-Olive Lembe. Ils se marièrent en 2006 au moment où Joseph Kabila était devenu Président de la RDC. Mais entretemps, ils eurent deux enfants : Sifa en 2001 et Laurent-Désiré en 2008 (Deux ans après son mariage).

Femme apolitique ?

Difficile de l’affirmer ou de l’infirmer. Toujours est-il que Olive a toujours joué la conseillère de l’ombre de son époux. Mais elle n’a jamais affiché ou déclaré publiquement vouloir se lancer en politique. Elle n’est membre ni du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) ni du Front Commun pour le Congo, la plateforme politique que dirige Joseph Kabila.  Pendant que son époux était aux commandes du pays, elle se faisait logiquement appeler « Première Dame ». Depuis que époux est parti, elle affiche fièrement son nouveau nom et statut de « Première Dame Rurale »

Les raisons de son engagement

Olive Lembe la consacre la majeure partie de ses activités à des programmes caritatifs. Très actives dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’agriculture. « Mama Olive » s’est investie notamment dans la construction d’écoles et d’hôpitaux, dans la distribution de kits scolaires et dans l’aide aux femmes agricultrices. Ces activités lui ont valu le surnom de « Maman wa roho » qui signifie (femme de cœur, en swahili).

Tout serait partie à la suite de son commerce fructueux de légumes pour ensuite fonder l’ONG « Initiative Plus OLK », autrement dit Initiative Plus Olive Lembe Kabange. C’est une organisation non gouvernementale de droit congolais qui œuvre dans plusieurs secteurs, dont ; l’éducation, la santé, l’agro-alimentaire, le logement social et l’humanitaire.

C’est en 2014, qu’Olive Lembe Kabila se lance dans un vaste chantier de construction d’écoles techniques, industrielles et professionnelles, avec l’objectif de permettre à la jeunesse de son pays d’acquérir de nouvelles compétences pratiques pour faire face à la demande du marché de l’emploi qui devient de plus en plus concurrentiel. Elle a aussi lancé les travaux pour la construction de la nouvelle cathédrale du diocèse de Goma. En juin 2020, elle initie un autre chantier, cette fois-ci, c’est la construction d’hôpitaux ultramodernes et bien équipés. Le premier hôpital, baptisé Centre hospitalier Initiative Plus (CHIP), est situé dans la commune de la N’sele à Kinshasa, dans la cité Maman-Olive-Lembe-Kabila.

Dans de nombreux pays, la question du nationalisme et de l’appartenance à la patrie provoque de plus en plus des exclusions et des conflits xénophobes sanglants. La RDC est souvent confrontée à des soubresauts qui gravitent autour de la « congolité ». Ce qui risquerait d’enliser davantage le Congo. « Maman wa roho » est montée au créneau pour éveiller les consciences de ses compatriotes en ces termes tirés d’un magazine de la capitale : « …si moi je me permets de parler, c’est parce qu’involontairement, je me suis retrouvée leader d’opinion quand-même parmi les femmes du Congo. Joignons-nous chers compatriotes, unissons-nous. Des querelles inutiles, des rejets, de choix soi-disant de congolité et consorts, ça ne nous amènera nulle part. Ça risque de provoquer notre chute encore une fois. Et pourtant, nous avons déjà pris un très bel élan avec tout ce que mon mari Joseph Kabila Kabange a consenti comme sacrifice, de façon à ce que nous en arrivions là. Nous n’avons pas besoin de reculer. Je pense que le peuple congolais dans son entièreté est d’accord avec moi… ».

Famille Kabila ; le Robin des bois congolais ?

Parfois accusé à tort ou à raison que la famille Kabila aurait piller le pays et les ressources du Congo ; la population aujourd’hui ne jure que par l’épouse de Kabila. Au regard des sorties quotidiennes par médias interposés demandant « pardon » ou le « retour » de Kabila au pouvoir, il néanmoins important de circonscrire les biens de la famille Kabila.

Certains politologues congolais n’hésitent pas à qualifier la cartographie budgétivore des investissements des Kabila édictée par certains pays occidentaux, de « tentative de diabolisation des Kabila ». La famille Kabila aurait plutôt investi en RDC dans le but exclusif de contribuer au rayonnement économique du pays. Contrairement à certains leaders africains qui ont investi ou dissimulé leurs butins en Occident.

Hervé David HONLA

 

 

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