Les lampions de la 27è Edition du FESPACO vont s’éteindre dans 24h à Ouagadougou. Les colloques et débats ont permis de cerner plusieurs aspects qui freinent substantiellement le développement du cinéma francophone. L’un des facteurs clés, c’est le financement, certains pays ont institutionalisés des fonds spéciaux alloués pour leur cinéma. Mais le Burkina Faso, n’en possède pas. Pour certains, c’est l’une des solutions palliatives. D’autant plus que la Ministre de la Culture des Arts et du Tourisme, Docteur Elise Foniyama Ilboudo/Thiombiano en a longuement parlé dans les colloques et médias.
L’adoption d’un décret qui pourrait fixer les procédures d’aide à la production cinématographique, à la numérisation et à la modernisation des salles de cinéma serait l’une des pistes que les gouvernements africains de chaque pays pourraient explorer, notamment le Burkina Faso. Certes, d’aucuns parlent de fédération des compétentes, mais il faudrait au préalable définir clairement une politique financière du cinéma.
Le Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT) bien qu’étant est un établissement public de l’Etat est doté d’une autonomie de gestion. Mais à la limite des moyens financiers alloués. Une cagnotte infime allouée à une dizaine de filières, quel pourrait être la part bénéficiaire du cinéma ? Pour un appel à candidature d’un montant de 500 millions, le cinéma à lui seul, prendra plus de 80%.
En plus le FDCT intervient dans deux grands secteurs ; culturel et touristique. Quel accompagnement financier et technique conséquent pourrait assurer le développement des industries culturelles et touristiques ?

Madame la Ministre de la Culture des Arts et du Tourisme, n’a en aucun cas, dévié la question, à chaque fois que les professionnels et les journalistes l’accostaient : « L’industrie du cinéma africain fait face aujourd’hui à plusieurs défis conjoncturels, tels que l’amincissement des guichets de financement et la fermeture des salles de cinéma. Au niveau du Burkina, l’Etat a toujours considéré le cinéma comme une priorité nationale et il continue à le matérialiser dans les actions » Affirme Dr Elise Foniyama Ilboudo/Thiombiano. Justement ; l’action forte serait de créer un Fonds pour le cinéma. Ce que Foniyama n’exclut en aucun cas. Bien au contraire, elle serait une fervente militante.
Dans d’autre pays, le financement du cinéma a évolué. En plus des fonds par Etats, on parle beaucoup de coproductions. Les producteurs s’associent pour financer les films. Le Sénégal est encore plus précis ! La ministre Burkinabè avait d’ailleurs pris ce pays pour exemple. Le Fonds de Promotion de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle du Sénégal (FOPICA) fonctionne depuis 2014. C’est à la faveur d’une loi de l’Assemblée nationale en 2002, qu’il a été créé. Et les décrets ont été promulgués en 2004. Mais c’est finalement en 2013, qu’une décision a été prise pour alimenter le fonds d’un milliard en cette époque. Aujourd’hui, il est passé à trois milliards F CFA.
Le processus peut paraitre long, mais il faut qu’on y arrive.
Hervé David HONLA