Marché du Film à Cannes : Le FESPACO va jouer sa partition
Edito Point de vue Regards Tapis Rouge VIP Zoom

Marché du Film à Cannes : Le FESPACO va jouer sa partition

Né en fin des années 50, le Marché du Film à Cannes est un rendez-vous incontournable des professionnels du cinéma. Chaque année pendant le Festival, c’est un véritable centre des Affaires internationales qui s’installe dans la Croisette derrière le Casino et le vieux Port. Cette année, le FESPACO compte jouer sa partition avec la présence du nouveau Délégué Général du FESPACO Alex Moussa Sawadogo, renforcée par la présence de son chef hiérarchique, la Ministre de la Culture des Arts et du Tourisme Dr Elise Foniyama ILBOUDO/THIOMBIANO (Une première dans le festival). Votre magazine OXYGENEMAG.INFO s’est rendu sur le site du marché pour réaliser sa petite enquête.

 

Le Marché du Film à CANNES, est le plus grand Rendez-vous de l’année de l’industrie du Film dans le monde. C’est le point de convergence. Rendez-vous compte ; plus de 12 500 professionnels avec environ 1687 d’acheteurs sur un total de 5518 sociétés sont présents.

En effet, pour être plus concret ; pour le cas de figure du Festival de Cannes, on a plutôt à faire à un salon qui a attrait au festival de films internationaux. Ce qui n’est pas par exemple le cas de tous les marchés, à l’instar du FESPACO avec son MICA. Le Marché International du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (MICA) est un espace de rencontre qui vise essentiellement ; les diffuseurs, les télévisions, les responsables de festivals dans le but de promouvoir les œuvres africaines en les offrant des services qui peuvent être comparables aux standards du Marché international. Ceci dans le but de mieux valoriser les œuvres produites par les créateurs africains.

Mais, au sein du Marché du Film à CANNES, cette année, le nom de l’Afrique est peu prononcé. En se baladant dans une Cinquantaine de stands des structures cinématographiques, le drapeau d’aucun pays africain ne flotte,  ni dans le grand bâtiment du Village international, ni au bord de la plage sur les chapiteaux. La crise sanitaire ou encore le décalage de la date serait-il pour certains une des raisons ? Mais, les échanges virtuels par des vidéos conférences entre les professionnels africains et mondiaux se font au sein du Marché à CANNES. Lors de notre visite, nous l’avons constaté.

Toujours est-il que quand on rencontre par exemple les Maisons de productions Israéliennes, espagnoles, Italiennes ou même Européennes (dans le cadre de l’Union Européenne), l’Afrique n’est pas à l’ordre du jour. «…nous sommes intéressés à venir tourner en Afrique, mais, il serait mieux d’avoir une garantie auprès des institutions locales du pays. De nos jours, dans un tel marché, des rencontres s’organisent sur rendez-vous. C’est de plus en plus difficile de croiser des réalisateurs, sans au préalable nouer des contacts virtuels » Affirme Sophie de Italian Pavi Film.

Ce qui revient de façon redondante lors de nos échanges ici concernant le marché africain, c’est la crise financière. Il ne peut y avoir de marché sans marchand. La crise de la production selon certains, s’est opérée parallèlement à la fermeture des salles de cinéma. Aujourd’hui de nombreux pays dans le continent, n’en possèdent presque plus. Ce marché dans les salles n’est plus assez lucratif. D’autres formes d’amortissement économique se trouvent maintenant dans les ventes de vidéo/DVD, les chaînes de télévision, les plateformes de VOD, Internet ou la téléphonie mobile. Mais, selon RUJA FILMS, cette méthode de diffusion dans les salles  reste toujours très efficace. «L’argent que le spectateur verse au guichet sert certes à faire vivre la salle et son personnel, mais également, celui qui a commercialisé le film, le distributeur. Puis ce dernier en reverse à son tour une partie au producteur afin de rémunérer son travail, celui de l’équipe du film, pour lui permettre de financer de nouvelles œuvres. Donc à mon avis, il faut rouvrir les salles. Cette méthode sera toujours efficace.»

En Afrique, deux pays néanmoins, sortent du lot : l’Afrique du Sud qui demeure le seul pays à posséder une industrie fortement structurée et le Nigéria, grâce à son dynamisme certes assez atypique, mais qui arrive à se positionner malgré le désintérêt de l’Etat.

C’est en ce moment que le FESPACO «Nouvelle version», préconisé par Moussa Alex Sawadogo et toute son équipe peut entrer en jeu. C’est la raison pour laquelle, en créant au niveau de la Section Artistique, le «FESPACO PERSPECTIVES» dans le cadre des innovations de cette biennale africaine ; c’est une passerelle qui s’ouvre grandement vers l’avenir du cinéma aussi bien pour les réalisateurs et les producteurs. Idem au niveau de la Section Professionnelle  avec le «FESPACO PRO» dont l’objectif sera de soutenir l’ensemble des maillons forts de la fabrication cinématographique, allant de la conception à la sortie du film. C’est donc une véritable refondation qui est en train de s’opérer à Ouagadougou.

Raison pour laquelle, la conférence de presse du FESPACO du lundi 12 juillet de 16h30 à 18h à la Plage du Gray d’Albion est très attendue ici à CANNES.

Hervé David HONLA

 

 

X