Jordana Foppa de Star Kids : «Un enfant qu’on forme est un intellectuel qu’on gagne»
Point de vue

Jordana Foppa de Star Kids : «Un enfant qu’on forme est un intellectuel qu’on gagne»

Jordana Brouta Foppa est la promotrice de Star Kids. Puisque c’est d’elle qu’il s’agit dans cet article, elle est chef d’entreprise. Elle a été journaliste et présentatrice pour la radio Nostalgie et la télévision BF1. Oxygene Mag est allé à sa rencontre pour évoquer le projet Star Kids qui bat son plein en ce moment. Créé en 2018 ce concours d’éveil et développement personnel destiné aux enfants fait déjà couler beaucoup d’encre et de salive en Afrique.

 

Présentez-nous votre parcours ?

J’ai fait la communication à l’Université, même si au départ j’ambitionnais faire la médecine. La réalité m’a démontré que je ne suis pas faite pour ça, ou du moins je me suis rendu compte que ce n’était pas mon métier. Donc j’ai bifurqué pour finalement faire la communication avec une licence en communication à l’Université de Douala. Aussi, j’ai fait une formation à Paris en Production Audiovisuelle et en Technique de Production Radio et Télé. Précisément à l’Académie Audiovisuelle de Paris et au Studio Ecole de France. Je suis à la fois entrepreneur et productrice télé

Qu’est-ce qui vous a amené au Burkina Faso ?

Je me sens bien ici, tout comme je me sens bien à Paris. C’est pour ça j’ai du mal à choisir. Je suis partagé entre la France et le Burkina que j’aime beaucoup. Au détriment du Cameroun qui est chez moi. Donc c’est parce que j’aime tout simplement le Burkina.

D’où est venue l’idée de créer Star Kids ?

Ce que les gens ne savent pas, est que Star kids est un vieux programme. Il a d’abord commencé à la radio. Et après la radio, il est passé à la télé et a évolué au fil des années. Star kids date de… si on veut véritablement voir la genèse du projet, 2013-2014, à la radio Nostalgie à l’époque ! Radio Légende et aujourd’hui un programme télé. A l’époque ça s’appelait autrement. Le but c’est d’apporter aux enfants une opportunité qu’on n’a pas ; c’est de les former dans les métiers de l’art, le développement personnel, les métiers culturels. Tous ces métiers sont fortement négligés en Afrique. C’est accessible aux enfants qui ont un certain moyen mais pas pour tout le monde en fait. Ce n’est pas tout le monde qui, peut prendre des cours de musique parce que ça coûte cher, ni des cours de chants et autres. Donc c’est pour pouvoir rendre ces métiers accessibles et détecter des talents.

De la radio Nostalgie à la Télévision BF1

Qu’est-ce que les enfants peuvent selon vous apporter dans la société ?

Je dirais tout. Tout simplement parce que les enfants sont les adultes de demain et il faut leur donner suffisamment de clés pour améliorer l’avenir. Car comme disait Amadou Hampate Bâ, un enfant qu’on forme est un adulte qu’on gagne. Alors il vaut mieux qu’on lui donne tout de suite les clés pour construire son avenir, celui de son entourage et de la nation entière. Parce qu’un adulte qu’on gagne, ce n’est pas que pour sa famille mais la nation entière.

Quel est le rôle des parents dans ce concours ?

Le premier rôle du parent, c’est la nécessité de réaliser à quel point il peut être important pour un enfant d’acquérir ces compétences et d’avoir ces capacités. Certains parents se disent que faire la musique c’est rater sa vie tout simplement. Alors que c’est faux. Donc c’est le premier rôle des parents. Mais également d’encadrer les enfants. Quel que soit  la qualité que l’enfant peut développer, si son proche entourage ou ses parent ne l’aident pas à recadrer, encadrer et se développer, il est difficile pour lui de s’en sortir tout seul. Quel que soit ce qu’on va lui apporter, il aura toujours besoin de ses parents pour aller toujours plus loin.

“Les enfants sont les adultes de demain et il faut leur donner suffisamment de clés pour améliorer l’avenir”

La particularité de ce concours c’est le développement personnel, qu’apporte-t-il à l’enfant ?

Le développement personnel, tout comme à l’adulte, apporte aux enfants une infinie possibilité. Il permet à l’enfant de réaliser son propre potentiel, de lui donner confiance, et des clés pour construire sa vie. C’est une formation que tout individu devrait avoir, enfant comme adulte, parce que ça transforme la vie de celui qui le reçoit, le motive et lui apporte énormément.

Combien d’enfants sont déjà inscrits ?

On a actuellement à 454 candidatures.

Tous de nationalité burkinabè ?

Non, on a des Ivoiriens, des Togolais, des Guinéens, des Maliens et bien d’autres nationalités.

Quelle est la chronologie de cet événement ?

Comme toutes les années, on commence par une conférence de presse qui est passée. Suite à cela, il y a eu les enregistrements, qui ont été bloqué le 1 er juin. Après les enregistrements, on fait des présélections en ligne pour organiser un casting. Ensuite on aura les formations à partir du 20 juin dans plusieurs modules, que sont, les arts de spectacle, le développement personnel, les techniques d’écriture, l’art oratoire, l’éco-citoyenneté. A l’issue de la formation on organise une grande compétition et le but c’est de designer les meilleurs, de les récompenser devant tout le public et les accompagner dans la réalisation de leurs projets de leur choix. Ces projets peuvent être scolaires, entrepreneuriales ou artistiques.

“On aura les formations à partir du 20 juin dans plusieurs modules”

Le casting est prévu pour le 5 juin à l’Institut Français, en quoi consistera-t-il ?

Le casting consistera à sélectionner en amont les personnes qui vont bénéficier de la formation et qui pourront entrer en compétition.

La finale étant prévue pour le 17 décembre, comment les enfants seront pris en charge ?

Déjà on regarde plusieurs aspects. Est ce qu’ils ont fini la scolarité ? Est ce qu’ils ont d’autres engagements dans leurs territoires d’habitations. Après avoir évalué tous ces aspects, on regarde s’il faut les déplacer ou pas. Il ne faut pas négliger qu’il y a aussi l’aspect sécuritaire. Si l’enfant se trouve dans une zone ‘’jugée dangereuse’’, on déplace l’enfant pour le former à Ouagadougou. Les formations sont organisées sur Ouagadougou, Tenkodogo, Bobo et Ouahigouya. On déplace les enfants en fonction de leurs zones géographiques, pour les enfants qui sont dans les zones difficiles d’accès et autres. Ils sont pris en charge dans tous les sens du terme, transport, hébergement, la nutrition de l’enfant et de l’accompagnateur majeur.

Des célébrités comme Mariah Bissongo apportent leur éclat au concours. Tout comme….

Quelles sont les difficultés majeures que vous rencontrez dans l’organisation ?

Les difficultés qu’on rencontre actuellement restent la recherche de financement et des partenaires. Ça c’est la première difficulté. La deuxième difficulté, qui est celle qu’on a à peu près résolu, je dirai c’est de convaincre les parents du bienfait du projet. Je pense que les parents commencent à comprendre. Quand on réalise qu’on est parti de 35 candidatures à la 1er édition, pour passer à 75 à la 2ème, 100 à la 3ème pour arriver à 450 et plus aujourd’hui. Donc c’est un problème qui est à moitié résolu. C’est aussi dans la logistique, la réalisation du projet en lui-même, parce que c’est un projet qui est nouveau au BF. On n’a pas forcement des techniciens qui ont eu l’habitude d’un tel projet. On est obligé de s’adapter et d’avancer ensemble. Mais on peut dire qu’on s’améliore.

…Serge Bethsaleel

Qu’est-ce que les lauréats gagneront et quel sera le suivi ?

Déjà à l’issu du concours, le lauréat peut gagner jusqu’à 2 millions de FCFA, s’il est à la fois désigné vainqueur par le public et le jury. Hors mis ça, les finalistes ont respectivement 500 000 FCFA pour le 2ème, 400 000 FCFA pour le 3ème et 300 000 FCFA pour le 4ème  et les lots de nos différents partenaires. Hors mis ça, il y a l’accompagnement, les formations, qui sont déjà une aubaine. Les cours de développement personnel coûtent extrêmement chers. La formation elle-même est déjà un cadeau et en plus de cela, il y a l’accompagnement dans la réalisation des projets pour les deux gagnants. Un du jury et un du public. Je peux citer par exemple celui de l’année dernière, Ali Diallo, qui a été le vainqueur du public que nous accompagnons actuellement dans la réalisation d’un projet entrepreneurial et également dans sa production n musicale. Car il souhaite sortir son premier album. Nous l’accompagnons dans la production déjà et dans sa propre formation et développement, mais aussi pour tout ce qui est communication et management.

“…Le ou la lauréate peut gagner jusqu’à deux millions…”

Quelles sont les perspectives pour star kids.

Les perspectives sont d’arriver à l’étendre sur le territoire burkinabè. Pour cette édition on l’a fait, on  a permis à tous les enfants de participer aux formations. A court termes, j’entends par là 2025 tout au plus, l’ouvrir sur d’autres pays et permettre aux enfants d’autres pays de pouvoir participer aux formations, mais aussi d’avoir accès au même avantages que les enfants du Burkina Faso.

Yenntéma Priscille

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