Le musée national est un établissement public à caractère scientifique et culturel. Il est situé dans la capitale du Burkina Faso. Cet établissement regorge d’énormes potentialités tant sur le plan culturel qu’artistique.
Le musée national du Burkina Faso a été créé précisément le 13 novembre 1962. Depuis 2002, il est érigé en un établissement public de l’Etat. A sa création, le musée n’occupait pas le site actuel. Il était logé au sein du lycée Nelson Mandela, anciennement appelé cours normal des jeunes filles. Après cela, le musée a transité dans les locaux du lycée Boogodogo, avant de retrouver le site actuel en 2004. Il est doté d’une direction générale, d’un conseil d’administration et d’un conseil scientifique et culturel. C’est un musée de type ethnographique. C’est-à-dire qu’elle a pour vocation de collecter, de conserver et de diffuser le patrimoine culturel, les objets qui ont servi dans le vécu quotidien des différentes communautés.
La composante et la constitution des collections conservée jalousement dans le musée
Dans la grande salle de réserve du musée national plus de 15 000 objets représentent le patrimoine culturel de la soixantaine d’ethnies qui peuple le Burkina Faso. Au sein de cette collection, il y a des objets utilitaires, des parures (de femmes comme hommes, de reines comme rois), et du textile. «Vous savez que dans chaque communauté, il y a une manière de s’habiller, et elle se distingue à travers l’art vestimentaire. Donc nous avons le textile de certaines communautés, des ustensiles de cuisine, des écuelles, des assiettes anciennes » explique Rasmata Sawagogo épouse Maiga, directrice générale du musée national de Ouagadougou.

Aussi, le musée laisse voir des objets cultuels notamment les masques, les statuettes et des pierres tombales. Il y a également des objets issus des fouilles archéologiques de certains sites, car le musée est en partenariat avec l’université, notamment le laboratoire d’archéologie de l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. A l’heure actuelle le musée ne dispose que de deux salles d’exposition de 200 mètre carrés. Mais en plus des deux salles le vestibule d’accueil est souvent utilisé pour certaines expositions temporaires.
« Comme toutes les directions en début d’année nous concoctons un programme d’activité »
Quand est-il des activités que le musée mène ? «Comme toutes les directions en début d’année nous concoctons un programme d’activité qui est validé par le conseil d’administration. Donc, comme les autres années nous asseyons d’organiser des expositions temporaires, pour cette années 2021, nous comptons organiser 4 expositions temporaires. Nous en avons organisées deux et il reste deux plus une grande exposition dites majeur, qui sera dédiée à la communauté senoufo. En plus de ces expositions les directions techniques mènent au quotidien des actions de conservation, de gestion des objets et de restauration des collections, pour prolonger leur durée de vie. Nous organisons également des conférences publiques. En outre, nous accompagnons certaines communautés qui, viendront à demander l’espace du musée, pour l’organisation de leurs journées traditionnelles ou culturelles, à travers des expositions des activités culturelles ».
En plus ; le musée a lancé un concours pour la conception d’un logotype et la proposition d’un slogan, toujours dans l’optique de rendre le musée plus visible et pour mieux communiquer.

La construction de 11 habitats qui représentent 11 groupes ethniques du Burkina
Ce projet est actuellement en cours au sein du musée. C’est le fruit d’une collaboration avec une personne de bonne volonté, en la personne de madame Apolline Traoré, qui est l’ambassadrice du musée. Elle est réalisatrice et nous explique en quoi consiste sa mission en tant que ambassadrice du musée national : «Ma mission est d’abord de valoriser le musée au niveau national et international. Il y a beaucoup de culture dans ce pays et je pense que le musée est l’endroit où on peut réunir toutes cette culture et diversité. Le musée a beaucoup d’espace mais malheureusement il n’est pas exploité. Ma mission est aussi de trouver des partenaires, pour pouvoir investir dans le musée et le valoriser. C’est ma mission et mon combat. Ma première réussite (et j’espère au cours des 5 années à venir que je pourrai continuer à valoriser l’espace qui est exposé ici), c’est la construction de 11 habitats qui représentent 11 groupes ethniques du Burkina. Sur les réseaux sociaux on a déjà commencé une campagne avec les tenus traditionnels de ces 11 groupes. Certaines sont exposées ici au musée ».
Elle a touché des partenaires qui ont été sensible et qui accompagne la réalisation des habitats traditionnels qui au terme contribueront à renforcer l’offre muséal. Chaque partenaire à investit dans la construction d’une cases. Déjà 6 cases sont en construction. Coris Bank, l’un des partenaires a donné son accord pour investir dans la construction de l’une des cases.
Les défis actuels du musée
Au musée, il y a un grand espace qui n’est pas encore exploité. Le défi est donc d’exploiter cet espace. Il y a aussi le défi de trouver des financements selon l’ambassadrice du musée. Pour cela il faut arriver à convaincre les partenaires pour investir dans le musée. C’est une entité qui relève du ministère de la culture, certes, mais qui est indépendant par son fonctionnement.

En outre, la directrice nous confie qu’il y a assez d’affluence. Notamment pendant les périodes de mars-avril-mai. «Cette période coïncide avec les congés scolaires et le temps de la chaleur. Les gens veulent toujours mettre le nez dehors. Aussi, les élèves mettent à profit leurs congés pour visiter le musée. Les scolaires de la capitale et même d’autres provinces » dit-elle. Aussi, après cette période, il y a la période d’après l’hivernage, vers le mois octobre, de novembre et décembre, les weekends et les jours fériés. La directrice ajoute aussi que les statistiques montre que les burkinabè s’intéressent de plus en plus à la chose culturelle et visite de plus en plus le musée. Mais ce n’est toujours pas assez. Le musée a mis en place l’année passée un réseau de communicateurs, pour qu’ils puissent accompagner les activités du musée.
Mot de la directrice du musée à l’occasion de la journée international des musées
«Aujourd’hui, c’est le 18 mai journée dédiée à la célébration des musées. Pour cette année le thème tourne autour de l’avenir des musées : se rétablir et se réinventer. Chaque année il y a un thème. Je saisi l’occasion pour lancer un appel à toutes les bonnes volontés de vraiment avoir un regard sur le musée national du Burkina Faso, afin qu’il soit à notre image. Parce que vous savez que le Burkina est reconnu être jeune terre de culture et d’hospitalité. C’est en cela que nous devons avoir un regard plus particulier envers le musée national ; on dit que c’est l’union qui fait la force, le musée existe depuis 1962 mais quand on fait un calcul 59 ans après, l y a beaucoup de questionnement. C’est vrai qu’il y a des efforts qui ont été faits mais, beaucoup reste à faire pour que le musée National soit vraiment à notre image, nous vous remercions pour d’avoir pensez à nous et profiter vous demander de porter notre voix sur la face du monde pour que toutes bonnes volontés. Nous sommes ouverts à toutes les critiques et observation et à tout soutien. C’est ça le musée, il a aussi un côté social. Donc toutes personnes qui est épris de culture et qui veut voire le musée national rayonner peut déjà prendre attache avec la direction générale pour qu’on puisse échanger sur des projets au grands bonheur du musée ».
Yenntéma Priscille
Apolline Traoré tourne en zone de turbulence
En marche de la visite du musée, nous avons posé une question à la réalisatrice productrice sur son voyage de repérage de son cinquième film en zone de conflit.
«Je suis très heureuse d’avoir fait cette mission parce que je suis allez effectivement dans une zone risqué. Mais une chose est claire bien qu’il soit risqué il y a quand même des gens qui vivent là-bas. On ne peut pas rester à Ouagadougou et dire que là-bas c’est risqué et on n’y va pas. Comment ceux qui vivent au quotidien dans ces zones font. J’ai cherché des lieux pour tourner mon film. Des lieux qui concerne mon pays et son histoire ce qui s’y passe. Et le choix, s’était soit de partir dans un autre pays, cherche un dessert, un pays plus sécurisé pour parler d’une histoire de mon pays, ou d’être courageuse et essayer d’aller, rester sur mon territoire pour parler de cette histoire. J’ai eu un appui extraordinaire de l’armé. Ils m’ont rassuré. Il n’y pas de risque zéro. Où qu’on soit, tout peut arriver. J’ai pris le risque, parce que je suis patriotique. Il était important pour moi de trouver des lieux ici au Burkina pour mon film. Je suis très heureuse d’avoir osé et pu faire. On me l’avait déconseillé. »
P.Y.