Relancer le court-métrage
Suite au «Concours deux meilleurs scĂ©narios» qui avait lancĂ© en 2020 par les structures Films 21 et Luna Film, la jeune Chef opĂ©ratrice Floriane Zoundi avait Ă©tĂ© classĂ©e premiĂšre. Elle vient de bĂ©nĂ©ficier de lâaccompagnement technique et financier pour le tournage de son court-mĂ©trage. OXYGENE MAG Ă©tait sur le lieu du tournage le 7 avril 2021 du cĂŽtĂ© de Saaba.
«Jâapprends beaucoup, non seulement pour la scĂ©narisation oĂč il y a eu beaucoup dâĂ©critures ensuite Ă la rĂ©alisation oĂč je dĂ©couvre des choses pratiques que je ne connaissais pas» Affirme Floriane Zoundi, jeune rĂ©alisatrice diplĂŽmĂ©e de lâISIS. Câest elle qui a Ă©tĂ© laurĂ©ate du «Concours deux meilleurs scĂ©narios» lancĂ© par le cĂ©lĂšbre rĂ©alisateur/producteur burkinabĂš Adama Roamba des Films 21 et Luna Film.

Tout est parti du constat quâAdama Roamba Ă©tant lui-mĂȘme, un chevronnĂ©, voire un jeune pionnier des films court-mĂ©trages au Burkina Faso pour avoir glanĂ© de nombreux prix Ă travers le monde. Il est parti du constat que les jeunes cinĂ©astes burkinabĂš ne tournent mĂȘme plus de bons films. Il nâest pas passĂ© par quatre chemins en affirmant ceci : «Câest un constat dĂ©solant et je suis pas le seul Ă le faire. Le Burkina Faso a baissĂ© de niveau en matiĂšre de cinĂ©ma. Surtout, on ne sait pas sur quelle base les jeunes travaillent. Alors que ; qui dit Court-mĂ©trage, dit lâantichambre du Long-mĂ©trage. Les jeunes apprenants aujourdâhui sortent directement du jour au lendemain au long-mĂ©trage alors quâils ne maĂźtrisent mĂȘme pas le B A Ba, ni de la scĂ©narisation, ni de la direction dâacteur ; bref aucune notion de cinĂ©ma ! Ce qui fait quâon se retrouve avec des films qui nâont ni tĂȘte ni queueâŠEn rĂ©alité ; les films ne ressemblent Ă rien ! Alors que quand on fait un film, câest aussi et surtout pour dĂ©fendre les couleurs nationalesâŠÂ »

Câest la raison pour laquelle, le prix du meilleur scĂ©nario lors de la 25Ăšme Ă©dition du FESPACO en 2017 pour son film «La forĂȘt de Niolo» a dĂ©cidĂ© dâaccompagner les deux meilleurs scĂ©narios de court-mĂ©trages. Un concours quâil avait lancĂ© grĂące Ă sa structure Films 21 et ses partenaires oĂč dix-sept (17) scĂ©narios ont postulĂ©, pour aprĂšs en retenir deux par une commission de cinq experts.

Adama Roamba fait partie des rĂ©alisateurs BurkinabĂš qui ont beaucoup travaillĂ© dans le court-mĂ©trage. Ces films ont remportĂ© au Burkina Faso et ailleurs, des centaines de trophĂ©es Ă travers le monde.  «Aujourdâhui, câest dommage que lâon se retrouve comme membre du jury dans un festival en Europe ; on nâa aucun court-mĂ©trage en compĂ©tition ! Les collĂšgues me demandent pourquoi il nây a plus de court-mĂ©trage burkinabĂš. Je leur rĂ©ponds : eh ben, le niveau a baissé ! Les jeunes en fait ; ne veulent plus travailler» renchĂ©rit-il.

Dans le court-mĂ©trage de Floriane de onze minutes (11) quâelle a provisoirement intitulĂ© «RĂ©silience», Adama Roamba intervient comme Directeur Artistique du film. Câest aussi une forme de transmission en encadrant cette jeune rĂ©alisatrice. Selon lui, on pourra enfin voir des produits cinĂ©matographiques de court-mĂ©trage assez dignes pour reprĂ©senter le Burkina Fao Ă travers le monde.

Ce film a bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien financier de lâEtat burkinabĂš Ă travers le Fonds Covid-19 que pilotait le Fonds de DĂ©veloppement Culturel et Touristique (FDCT) dirigĂ© par le son Directeur GĂ©nĂ©ral Alphonse Tougouma. Pour un premier accompagnement, la production a Ă©tĂ© gratifiĂ©e dâun financement de seize millions (16 000 000 FCFA). AprĂšs la proclamation des rĂ©sultats, ce film a bĂ©nĂ©ficiĂ© de cinq propositions des versions de scĂ©nario. Pour un budget de 50 millions, le projet a dans un premier temps, perçu un premier financement de 16 millions. La finalitĂ© se fera en France et ils espĂšrent recevoir dâautres financements pour la post production.
«On aurait voulu que le montant de financement de 16 millions soit un peu plus Ă©levĂ©, mais câest dĂ©jĂ quelque chose. LâintĂ©rĂȘt du projet est que ; non seulement on sĂ©lectionnait des court-mĂ©trages, mais ces projets ont Ă©tĂ© retravaillĂ©. Nous sommes trĂšs heureux de savoir que ce projet est portĂ© en tournage. A la commande, on ne sâattendait pas quâil arrive Ă ce niveau. Je salue le travail des Films 21 et Luna Film» affirme le DG du FDCT, Alphonse TOUGOUMA.

Les jeunes rĂ©alisateurs issus de la grande Ă©cole de lâISIS mĂ©ritent aussi et surtout lâaccompagnement dâune telle structure. «Ce projet permettait surtout aux jeunes rĂ©alisateurs de faire leur premier pas dans la profession, en commençant par le court-mĂ©trage. Je me rĂ©jouis quâon prenne ces jeunes scĂ©naristes quâon les porte Ă maturitĂ© en les aidant dans la production. Je suis heureux que câest un produit de lâISIS, cette Ă©cole de cinĂ©ma que nous aimons tous». RenchĂ©rit le DG du FDCT.
Le film traite dâun sujet dâactualitĂ© en lâoccurrence le terrorisme. En effet, lâun des terroristes a Ă©tĂ© transportĂ© dâurgence chez un botaniste installĂ© dans ce village. Sa famille a perdu la vie suite Ă une explosion de mine posĂ©e par les terroristes. Il a mĂȘme Ă©tĂ© surnommĂ© «Docteur» parce quâil arrivait Ă soigner certains malades. Il y a eu une attaque oĂč les deux terroristes ont Ă©tĂ© blessĂ©s et ils ont dĂ©barquĂ© chez lui afin quâil les soigne. Ryan (Docteur), ce mĂ©decin botaniste vit un drame, car sa famille avait sautĂ© sur une mine artisanale et depuis, le temps ne sâarrĂȘte plus pour lui. Il continue de faire son travail, car câest la seule issue pour lui de garder espoir et de faire son deuil. Le rĂŽle du Ryan est incarnĂ© par lâun des acteurs de théùtre et de cinĂ©ma compĂ©tents du Burkina Faso, Noel Minoungou. Il a jouĂ© dans plus plusieurs piĂšces de théùtre et films, notamment le tout dernier «Maouloud» du rĂ©alisateur Tchadien Emmanuel.

Ce court-mĂ©trage de Floriane est tournĂ© avec cinq acteurs et actrices et une trentaine de techniciens. De la rĂ©alisatrice Ă la maquilleuse en passant par le premier assistant, lâingĂ©nieur de son, le perchman, le cadreur, lâassistant et surtout le chef machiniste et son assistant jusquâau dĂ©corateur, costumier etc. tous Ă©taient prĂ©sents et assidus sur le plateau du tournage, sous la conduite imparable du producteur.
Pour avoir également fait des formations Ă lâInstitut IMAGINE de Gaston KABORE, Floriane Zoundi se dit une fois de plus grandement honorĂ©e, car elle vit sa passion. «Câest aussi pour moi, une façon dâentrer dans le cinĂ©ma professionnel. Câest-Ă -dire faire un court-mĂ©trage de maniĂšre professionnelle. Ensuite ; câest un message que je voudrais lancer à tout le peuple burkinabĂš, car nous sommes beaucoup plus touchĂ©s par le terrorisme. Selon moi ; la rĂ©ponse nâest pas forcĂ©ment violente, mais pacifiquement, on peut vaincre le terrorisme et aller de lâavant» Conclut-elle
Le film est prévu sortir en grande premiÚre en salle, entre juin-juillet 2021.
Hervé David HONLA