Grandes Nuits du Conte : Magnifier nos héros
Humeurs

Grandes Nuits du Conte : Magnifier nos héros

Quatre soirées dédiées à la parole

Ce mardi 23 mars 2021, le samandé du Naaba Tilgré a accueilli les Grandes Nuits du Conte Burkina Faso. Devant femmes, hommes et enfants d’ici et d’ailleurs, des contes ont été contés. Marquant ainsi, le début de quatre soirées entièrement dédiées à la parole et aux contes en particulier avec un dosage musical et d’humour.

 

Il est 19h, et de nombreuses personnes parées, entre autre, du lwili peende, du faso dan fani, de la tenue traditionnelle des forgerons, défilent dans le samandé du Larlé Naaba. Pas pour faire un défilé de mode mais pour avoir une place assise pour ne rien rater des grandes nuit du conte. Ce n’est pas toujours qu’on accède à cette grande cours, pour partager des moments de souvenir et de modernité. C’est pourquoi, Massamba Gueye en sa qualité de conteur et de co-organisateur, et en prélude aux prestations et à la scène, s’exprime en ces termes : «Sa majesté, avec votre permission, je voudrais saluer la présence des enfants du peuple. Car lorsqu’une nation veut grandir, elle transmet ses éléments de vie, de mémoire et de patrimoine à ses enfants, porteurs de vie et de futur. On dit chez nous en Afrique de l’ouest que, lorsqu’on veut redresser un arbre, on le redresse quand il est tout petit, mais quand son tronc est déjà dur, on ne peut que regretter de l’avoir laisser. Voilà pourquoi au cœur de l’Afrique de l’ouest, ici dans votre majestueuse cours, vous nous avez donné l’autorisation de prendre la parole. »

Le public ne désemplit pas au fil des spectacles

Sur le remblai de terre rouge qui fait office de podium, d’éminentes personnalités dont la force réside dans la parole et le conte, animent un atelier pratique de la réduction du faire. Parmi eux, ont peut citer KPG, François Moise Bamba, Mareshal Zongo, Abdoulaye Farouk, Ozaguin, Bassitey, Sawani et les forgerons Dogons. Ils ont su mixer les rimes, les récits, le mouvement du corps et outils pour montrer au public le procédé ancestral d’obtention de fer à partir d’une forge traditionnelle. Pendant que les conteurs contaient les symboliques et le récit de la forge, les forgerons de Dablo, eux, procédaient à la réduction du fer simultanément et avec de l’harmonie. «Ici c’est l’atelier de la forge, l’entrée du ‘’kientega’’, un espace essentiel pour l’épanouissement de tous outils. Au sortir de cet espace, chaque outil décarburé sera nommé pince, hache,  marteau, aiguille, etc.» a-t-on pu entendre au début du spectacle par les conteurs.

Le rendez-vous de la parole et de la transmission

L’équipe a travaillé pendant deux ans pour faire naitre le spectacle Supiim. «Le travail technique a commencé depuis deux ans. Et ce temps, a été expérimental pour moi, et ça me réjouit. Dans la forge, il y a plusieurs outils et chaque outil a un rôle et c’est tout ça qui donne la force à la forge. Le message qu’on veut transmettre à travers ce spectacle, est que vous et moi nous pouvons arriver à vivre ensemble. Si je veux que vous soyez ce que je veux, et que vous voulez que je sois ce que vous voulez que je sois, pour vous faire plaisir, on n’aura pas d’harmonie. Il faut que chacun joue son rôle et occupe ça place dans la société, et que nous puissions nous accepter pour construire une société harmonieuse» a indiqué Maréchal Zongo, comédien dans le spectacle Supiim.

“…lorsqu’une nation veut grandir, elle transmet ses éléments de vie, de mémoire et de patrimoine à ses enfants, porteurs de vie et de futur.” affirme Massamba Gueye, conteur

En plus, L’honorable Juliette Kongo, député et conseillère à la présidence du Faso, n’a pas voulu se faire raconter les contes des Grandes Nuits du conte. «Je suis simplement émue, parce que je vois que de plus en plus les africains, ont envie de retourner à la source. C’est là aussi m’a lutte, car j’ai un musée de la femme à Ziniaré. A travers ce musée on forme les jeunes à nos valeurs endogènes et traditionnelles. Ça fait que quand j’ai vu leur poste sur facebook, ça m’a touché et je ne regrette pas du tout d’être venue, d’avoir participé. Je crois que toute la semaine, je serai là pour suivre le déroulé

Le Larlé Naaba Tigré et quelques ministres du Moogho Naaba ont répondu présent à cet événement. De même que des figures politiques, culturelles et sociales. Cette 1ère journée a été également marquée par la remise symbolique du livre du Mogho Naaba Bâongho, Poèmes de l’empereur, à des enfants. Pour la deuxième journée, au programme, contes et musiques, avec Dez Altino, Soul Bang’s, Massamba Gueye, et bien d’autres.

Priscille Yenntéma

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