9 mars 2020 – 9 mars 2021 : COVID-19 au Faso
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9 mars 2020 – 9 mars 2021 : COVID-19 au Faso

Le bout du tunnel est encore loin

Déjà une année que le Burkina Faso essaye de vivre avec cette pandémie surréaliste qui affecte le monde. COVID-19 : C’est l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui a choisi cet acronyme. «CO» signifie CORONA, le nom de la famille  du virus ; «VI» à virus ; et «D» à disease (en anglais qui signifie «maladie»). Le chiffre 19 indique l’année de son apparition.

 

La COVID-19 affecte les individus de différentes manières. La plupart des personnes infectées développent une forme légère à modérée de la maladie et guérissent sans hospitalisation. Les symptômes les plus fréquents sont entre autres : la fièvre, la toux sèche et la fatigue. Les plus graves sont : les difficultés à respirer ou l’essoufflement, des sensations d’oppression ou douleur au niveau de la poitrine, les pertes d’élocution ou de motricité.

Depuis donc l’apparition des premiers cas du Covid-19 au Burkina Faso le 9 mars 2020, le gouvernement avait pris  des mesures visant à restreindre les libertés afin de limiter la propagation du virus. L’arrêté du 23 mars 2020 du Premier Ministre portant restrictions temporaires de libertés au titre des mesures spéciales de réduction de la propagation du Covid-19 avait été pris contre toute attente. Une sorte de psychose générale s’était aussitôt emparée au sein du secteur culturel qui venait d’être subitement paralysé.

Ce décret annonçait jusqu’à nouvel ordre, à compter du 9 mars 2020 à 00h,  l’interdiction de regroupements ou de rassemblements, la suspension de l’opération d’enrôlement biométrique et des opérations spéciales de délivrance de Cartes Nationales d’Identité Burkinabè, la fermeture des aéroports de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso aux vols commerciaux et des frontières terrestres et ferroviaires, de la suspension des spectacles et manifestations culturelles sur l’ensemble du territoire nationale.

Abdoul Karim SANAGO, un des acteurs principaux dans la gestion de la crise

Les événements culturels étant le lieu par excellence où il y a des regroupements de plusieurs personnes. Dès lors que l’on interdit le regroupement d’au moins 50 personnes en tout lieu, les événements culturels sont automatiquement visés. C’est ainsi que les spectacles de Tiken Jah Fakoly prévus à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso dans le cadre des activités d’une structure associative AURAF TRANSPLANT BURKINA (Association pour l’Utilisation du Rein Artificiel en Afrique et la Promotion de la Transplantation Rénal (AURAF TRANSPLANT) ont été annulé.  Elle s’apprêtait à mener une vaste campagne de sensibilisation entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou sur l’insuffisance rénale. Deux concerts solidaires géants devraient avoir lieu les 13 et 14 mars dans les deux métropoles. Une grande partie de l’équipe technique avait déjà fait le déplacement de Ouagadougou. L’artiste Fadeen se préparait à donner son premier spectacle live au CENASA le 20 mars 2020. Que ce soit le théâtre, le cinéma, la musique, les défilés de mode, les bibliothèques, tout avait été annulé. D’autant plus que le 31 mars 2020, la ville de Bobo-Dioulasso se préparait à accueillir la Semaine Nationale de la Culture (SNC). L’ancien Ministre de la Culture des Art et du Tourisme Abdoul Karim Sango, avait mené à cette période beaucoup de plaidoyers auprès du gouvernement et même des artistes. Le Ministère avait commencé à accompagner un certains nombres d’activités dans les limites de ses ressources. Les artistes se sont beaucoup investis dans la sensibilisation sur les bonnes attitudes à adopter face au covid-19. Les musiciens, les humoristes, les cinéastes, les conteurs ont fait preuve d’imagination pour aider les populations à traverser la tristesse du au Covid-19. On n’en dénombre environ 103 œuvres musicales et artistiques sorties autour de la COVID-19. Des promoteurs et artistes ont même fait preuve d’ingéniosité en organisant des spectacles viraux. A l’instar du concept COVI-LIVE initié par le groupe K.I-Zerbo (Kenzo, Issouf Baima et Zerbo Ibrahim), ou encore la fête de la Musique à huit clos à BF1 et des spectacles d’humour sur la toile dans un CENASA vide.

Le secteur a suffisamment démontré qu’il est résilient. Le Ministère est allé jusqu’à appuyer toutes les initiatives privées allant dans le sens de garantir l’accès à la culture. Un protocole avait été signé avec le ministère en charge de la communication pour la diffusion de films burkinabè sur les chaînes de télévision. Les réalisateurs ont accepté mettre gratuitement leur film à la disposition des télévisions publiques ou privées. Ils renonçaient ainsi à des droits qui avoisinaient 500 millions de franc CFA. De l’autre côté, au niveau des travailleurs de nuit (Disc-jockey, propriétaires e débits de boissons, garçons et filles de bars etc.) ont mené une vaste grogne qui a poussé le Ministre à rencontrer quelque uns. Les mois de mars et avril étaient donc complètement muets pour l’ensemble du secteur culturel. Plus tard ; des mesures d’allègement sont venues «au plus haut commandement». Le Président du Faso en personne, est monté au créneau !

Le rappeur SMARTY auteur du tube Monsieur CORONA” a Ă©tĂ© sollicitĂ© sur les chaĂ®nes internationales

Au mois de juillet 2020, plus précisément le 20, pendant que le déconfinement se matérialisait progressivement, le Ministre Sango a mis en place un comité de gestion du Fonds d’appui exceptionnel aux acteurs de la Culture et des Arts.  Leurs rôles étaient d’évaluer les préjudices subis par la Covid-19, et de déterminer les montants qu’on pourrait affecter aux différents demandeurs.  Ce fonds était né suite aux instructions du Président du Faso de mettre, dans un premier temps : 1 milliard 25 millions à la disposition des acteurs. Puis, après le plaidoyer du Ministre Sango, il avait ajouté 225 millions. Soit un total de 1 milliard 250 millions F CFA. 

Ce geste aura largement contribué à soulager les acteurs et surtout à amoindrir la grogne. Aujourd’hui, le secteur culturel dans son ensemble tente de reprendre progressivement ses activités. D’où la pléthore des évènements culturels dans le pays, malgré que les frontières extérieures restent toujours hermétiquement fermées. C’est l’industrie culturelle interne qui est davantage développée.

Tout compte fait ; la pandémie demeure toujours et respectons toujours les consignes sanitaires.

LECHAT !

 

 

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