«J’ai eu la chance d’être accompagnée »
Mannequin de profession, Top model dans le sens propre du terme, Directrice d’agence de mannequinat et de communication. Lydia Bancé est désormais actrice de cinéma. Elle incarne le rôle de SYBIA dans le tout premier long métrage d’Alima Ouédraogo dénommé «LA GRAINE». En ce moment en plein tournage, l’équipe d’OXYGENE MAG est allée le 29 aout 2020, s’entretenir avec la néo comédienne sur le plateau de tournage à Ouagadougou.
Tu es l’héroïne principale du long métrage «LA GRAINE» très attendue par les cinéphiles du continent et même de la planète. Premier film réalisé par Alima Ouédraogo et première apparition pour toi dans le 7è Art. Comment est née la petite histoire?
Tout est partie de la rencontre d’une Dame que j’admire dans le domaine du cinéma en la personne d’Alima Ouédraogo. J’accompagnais un de mes agents à passer le casting du film «LA GRAINE », après que tous les comédiens ont été auditionnés, Alima m’a demandé aussi de passer devant la caméra. Car elle avait vu son personnage en moi dans le film. Elle a observé mon jeu d’acteur et a estimé que je pouvais bien incarner le personnage qu’elle recherchait.
Quel est donc le rôle que tu incarnes dans ce film ?
J’incarne le rôle de Sybia ; Madame Traoré dans le film dénommé «LA GRAINE» de la réalisatrice Alima Ouédraogo qui est également à sa première expérience en tant que réalisatrice. Ce projet cinématographique m’impressionne ! Une première pour elle et une première pour moi (Rires) que Dieu veille !
Vous vous connaissiez avant ou c’est pendant le tournage que vous avez lié des amitiés ?
C’est une grande amie à moi. On se connaissait avant.

De quoi parle exactement ce film ?
Sybia est une dame éprouvée par la difficulté de mener à terme ses grossesses. Cette question épineuse n’est malheureusement pas gérée dans la société. Les vraies raisons n’ont pas été élucidées ni du côté de la dame et encore moins de son époux. Malgré les difficultés que moi Sybia, je rencontre dans la société, mon époux et moi, avons décidé d’adopter un enfant. Malheureusement la mère de mon époux a excisé ma fille à mon insu après l’avoir kidnappée. Lors de l’excision, le drame est survenu : ma fille a succombé à une hémorragie. Face à toutes ces épreuves, je me retrouve en conflit fratricide avec ma belle-mère et ma famille etc.
Tu fais tes premiers pas dans le cinéma en présence des icônes du secteur. N’es-tu pas considérée comme un cheveu qui tombe dans une soupe ?
Bien au contraire, je me suis sentie très bien accueillie ! Je suis dans une famille très hospitalière. J’ai également une qualité qui est celle d’accepter et de recevoir les critiques, les apports des uns et des autres. Le fait d’être réceptive, ça m’a été bénéfique. Ces grands comédiens et techniciens ont plutôt beaucoup envie de me donner et j’ai vraiment besoin d’apprendre. Pour que ce film soit une réussite, je dois apprendre, pas pour moi seulement, mais pour toutes ces personnes qui se sont engagées dans ce film et espèrent un bon résultat. Je me suis retrouvée à porter une responsabilité dont je ne peux pas me permettre le luxe de manquer à ma mission. Pour réussir, il faut donc réunir toutes les conditions. C’est ce que je suis en train de faire. J’ai eu la chance d’être accompagnée par toute l’équipe du tournage et des grands noms tels que : Gérard Ouédraogo, Odilia Yonli, Alassane Dakissaga, Delphine Ouattara, Désiré Yaméogo, Ibrahim Traoré, Eliane Somé et surtout Alima elle-même sont à mes côtés ! Elle a été d’un grand soutien pour moi, car pendant le tournage ; quand elle sentait parfois que je ne me retrouvais pas ; elle était toujours là pour m’orienter selon ses aspirations. Finalement, je pense que c’est mon école de cinéma ça ! Etre avec les grands techniciens, cadreurs, ingénieurs de son, producteurs, comédiens etc. C’est vraiment mon école comme ça ! Je les remercie énormément.

Comment tu travailles à la fois ton scénario et ton personnage dans ce film, surtout pour une débutante comme toi ?
J’ai été beaucoup coaché par l’illustre professeur d’art dramatique, Ildevert Meda. C’est lui qui m’a inculqué les premières techniques de jeu d’acteur. Grâce à ses techniques, j’ai réussi à assimiler comment loger le texte dans mon cerveau et surtout comment comprendre le texte et l’ensemble du scénario. Peu importe la longueur, c’est à nous en tant qu’acteur de savoir connaître certains repères. Tout gravite autour de la maîtrise du texte. Une fois que c’est fait, la partie est partiellement gagnée. C’était magnifique !
En tant que Top Model et professionnelle dans l’industrie du mannequinat. Est-ce qu’il y a un rapport direct entre le mannequinat et le cinéma ?
Je suis tentée de dire oui. Par contre ; je souhaite rajouter quelque chose : Il faut vraiment que ce soit vraiment un mannequin professionnel avec un sens poussé de l’intellect. Ce n’est pas seulement savoir marcher qui te donne directement le quitus de devenir acteur de cinéma. Il faudrait à mon avis que le mannequin soit d’abord une référence dans son métier avant véritablement de tenter une expérience dans le 7è Art. Avoir un bagage intellectuel pour un mannequin qui veut se lancer dans le cinéma, c’est important. Ce n’est pas seulement la beauté physique qui est importante, mais il faut aussi avoir du contenu dans la tête.
Hervé David HONLA