Communication et transparence
Originellement créée en version radio, Faso Academy s’est substituée, d’année en année en une émission de télé-réalité. Grâce à la volonté des initiateurs dont Maguy Leslie Oka (Pour ne pas dire la Oprah Winfrey de FAC), Faso Academy aujourd’hui a grandi en termes d’audience et d’émulation de talents en matière de musique. A la limite, FAC est devenue la cheville ouvrière de toutes les émissions de divertissement et de concours de musique au Burkina Faso. Mais comment la grande équipe de réalisation fait-elle pour gamberger une telle émission aussi complexe et lourde en termes de logistiques et de ressources humaines ?

Les émissions d’information et de divertissement sont souvent opposées sous prétexte que leurs missions principales, respectivement informer et divertir, ne peuvent pas être confondues parce que trop différentes. Si la notion de divertissement est parfois opposée à celle d’information c’est aussi probablement parce que l’on a tendance à considérer que l’information instruit et que le divertissement distrait. A chacun de faire sa petite analyse là-dessus. Toujours est-il que Faso Academy (FAC) forme les artistes musiciens en herbe et instruit les spectateurs et téléspectateurs de la Télévision Nationale du Burkina (TNB).
Ce qui suscite beaucoup d’engouements dans cette émission c’est principalement : la prestation des candidats, la prestation des animatrices et pour certains ; les commentaires et notes du jury. Pourtant, ce n’est que la face visible de l’iceberg. Ce qui se passe dans les coulisses, c’est tout autre chose !
Deux mois avant le lancement et les diffusions, une vaste équipe se met en place au niveau de la direction générale de la Télévision Nationale du Burkina sous l’égide de son directeur himself, Evariste Kombary. Ce dernier fixe les objectifs primordiaux au réalisateur de FAC, Pierre Komdaogo dit «Pitchichi» qui assure l’équipe de production depuis la première édition en 2005. Puis ensuite s’enchainent des réunions avec tous les acteurs intervenant dans cette chaîne de production. Même les partenaires extérieurs sont conviés aux réunions pour assurer une transparence dès le départ de cette émission.

C’est une équipe technique d’une quinzaine de personnes qui s’attèlent presque jours et nuits à réaliser et à diffuser chaque année cette émission. C’est entre autres : l’ingénieur Zakarie Ilboudo dit Zacky, Aimé Nikiema le « Tonton des académiciens» qui est chargé de gestion. Les cameramen assidus Gérald Some, Moussa Ouedraogo, Adama Guiti, Koala Nebié. Les machinistes Souleymane Compaoré et Boureima Koussoube. Boukary Ouédraogo assure avec bravoure la communication de Faso Academy.
Pour Faso Academy, il n’y pas véritablement de chef. Tout le monde met la main à patte dans un esprit convivial et collégial tout en sachant le rôle régalien de chacun. Bref ; chacun est responsable de sa mission. La transparence et la communication sont les maîtres-mots de FAC. Chaque secteur est briffé et défriffé. Les coachs Big Ben et El Taffa Siboné sont aux côtés des animatrices Larissa et Sandrine. Parfois, ils font leur apparition auprès des candidats que dirige avec pédagogie, Bil Aka Kora et son orchestre «Djongo Junior».
Les candidats sont transportés et soigneusement pris en charge par la Télévision Nationale avec une assistance sanitaire stricte. Bien que les membres du Jury présidés par Télesphore Bationo sont sous la charge de l’équipe d’organisation, aucune ingérence d’appréciation technique ou organisationnelle n’ai fait de leur part. Le Jury est complètement libre de son choix, de son devoir et de son commentaire.
Le plus magistral dans l’ossature de cette émission, c’est le moment important de l’enregistrement. Devant un public de jeune très nombreux à chaque tournage, l’équipe technique est entièrement mobilisée. C’est Pitchichi qui choisit même la position des caméras, leur angle de vue, et les plans qui seront diffusés. Le conducteur est respecté à la lettre et les temps impartis notamment le scripte joue un rôle primordial. Il gère son équipe de prise de vue et synchronise les actions et les cadres avant leur enregistrement. Parfois, dans les moments de contrainte soit de la salle ou du retard du public, l’équipe s’adapte rapidement au rythme et à la direction artistique de l’émission que détermine le réalisateur. Avant et après le tournage, le déclamateur de la foule et «le Père Noel » du sponsor officiel ONATEL, Bertrand maintien la foule en haleine tout au long des enregistrements.
C’est dans une ambiance bonne enfant que l’équipe de FAC arrive tant bien que mal à tourner environ une trentaine d’émission entre Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et d’autres villes. Incroyable mais vrai : Aucun écart de langage, ni de la part des candidats, ni de l’équipe technique, ni des animateurs encore moins des membres du jury ne sait jamais produit.
Après l’enregistrement de chaque manche, peu importe la localité, toute l’équipe sans distinction de secteur, se retrouve dans un kiosque d’à côté pour ingurgiter quelques litres de potions selon sa convenance. Une façon de «décompresser » comme diraient les sportifs.
Hervé David HONLA