Conscient de sa cible
Emmanuel Kansy Bonkian est enfin confirmé dans son statut d’artiste musicien peut-on dire. Au regard de la sortie officielle de son premier album «Waza» qu’il a présenté à la presse et aux nombreux mélomanes hier soir (17 juillet 2020) à l’Institut Français de Ouagadougou, tout porte à croire qu’une étoile continentale est née.

Pour certains, l’album «Waza » était sorti il y a un an à Paris à la faveur d’une série de spectacles qui l’avait fait bourlinguer sur une partie de l’Europe pendant deux mois. Pour les autres, c’est le 17 juillet 2020 que «Waza» voit le jour à Ouagadougou devant un parterre de journalistes et mélomanes.
Kansy qui signifie «ancêtre» en bwamu est lauréat d’un concours «Jam’in Paris» qui est une plateforme de tremplin destinée aux groupes d’artistes émergents. Ce qui lui avait valu en juillet dernier, cette tournée européenne. Mais tout est partie de la structure MERVEILLES PRODUCTION que dirige Ismaël Papus Zongo (Producteur de l’émission à succès GRAND CAFE). Depuis huit années, Kansy est aux bons soins de son producteur qui le confine dans un travail artistique épicé. Formation, création, composition, direction artistique etc. et surtout ; il peaufine un choix méthodique de son univers musical. C’est ainsi que «l’ancêtre» opta pour une musique dite de recherche avec des mixtures de folklores bwamu à l’Afro-soul saupoudrés de blues.

Pour se faire ; concomitamment avec la structure MERVEILLES PRODUCTIONS, l’équipe artistique prendra forme pour officiellement adopter une formule live de quatre musiciens (Guitariste, batteur, percussionniste, bassiste).
Nonobstant le fait que KANSY est un puriste de la musique groove mandingue, il a intelligemment fait des recherches musicales pour enfin retrouver son style. Tout est parti de ses influences puis ensuite, l’équipe a énoncé des suggestions pour enfin harmoniser la direction technique et artistique de l’œuvre. Mais qui d’autre mieux que l’arrangeur Eliezer Oubda de Hope Musiks pour enduire cet album en studio ? C’est donc un opus de onze titres qui a vu le jour. Les longues années de cogitation pourrait-on dire ; se sont avérées payantes.

En présentant cet album hier à l’ensemble de la presse, Kansy et son Producteur sont conscients de la complexité de l’œuvre et surtout de la cible qui lui est réservée. «Je vis ma musique mais je ne vis de la musique pour le moment» clame l’artiste. C’est un public élitiste et très avertis sur les questions musicales et du solfège qui s’arrachera l’œuvre. Le staff en est conscient et c’est même fait à dessein. Car l’artiste refuse d’avilir son art au profit des musiques dites commerciales qui inondent le monde du showbiz.
Des tubes comme : «Mortalité maternelle », «Mariage Forcé» «Waza» et surtout «Aï Du » en feat avec Vieux Farka Touré, passent déjà pour être des grands triomphes prisés par les mélomanes occidentaux.

Féru du live ; un public averti attendait impatiemment la fin de la conférence de presse pour se délecter des sonorités Afro-soul de l’artiste.
Le KANSY Band a ensuite assiégé la scène de la cafète de l’Institut Français de Ouagadougou sous le regard d’éminentes personnalités culturelles telles : Patrick Hauguel (Directeur délégué de l’Institut Français et Attaché culturel), de Madess (Commissaire Général des Marley d’Or), de Cyrile Yéyé (Responsable d’Afrique Evènementiel), Patrick Kabré (Initiateur de SCENE LAB), KPG (précurseur de Parole de Forgeron), Oscibi Yohan (artiste musicien), Ibrahim Keita (Promoteur de SOKO Festival), Fredy Lino (Communicateur), Amsa Barry (Artiste musicienne) et bien d’autres. L’artiste Amsa Barry, en guise de soutien pour son jeune collègue, a acheté cinq albums de KANSY.
Un live savamment orchestré par Kansy et son équipe dans une ambiance groove, comme l’a toujours voulu la tradition de l’institut Français. Malgré que l’ingénieur de son était parfois, quelque peu absent et surtout pas au diapason avec les instrumentistes sur scène, le spectacle de KANSY aura confirmé tout le bien que les directeurs des festivals pensent de lui.
«C’est un artiste complet ! J’ai vraiment adoré.» S’exclame Madess après le spectacle. «KANSY a encore beaucoup à donner au peuple burkinabè. Son talent est immuable» conclut KPG.
Hervé David HONLA