Liby LOUGUE (Artiste peintre) De Dubaï à Ségou grâce à sa technique néo-expressionnisme
Edito Tapis Rouge Zoom

Liby LOUGUE (Artiste peintre) De Dubaï à Ségou grâce à sa technique néo-expressionnisme

Vivre l’Art dans sa passion

Tout commence par l’inspiration. Un artiste peintre dans sa plénitude est avant tout un concepteur, car il réalise une œuvre à partir de son imagination. Généralement, on ne le devient pas mais on le cultive dès l’enfance à la faveur du milieu familial et social dont on est issu. C’est exactement le cas de l’artiste peintre burkinabè Liby Ousmane Lougué, qui a hérité de ce métier par l’entremise de son père artiste peintre également. C’est grâce à la bande dessinée que Liby s’est forgé un véritable talent pour en devenir aujourd’hui, l’une des porte-étendards de l’art plastique au Burkina Faso et en Afrique.

Liby Ousmane LOUGUE, la peinture de père en fils

La compréhension de l’espace, le sens des couleurs et le don pour le dessin se révèlent précocement.

«A l’école primaire ; j’avais dessiné un canari presqu’à la perfection et l’enseignant avait douté de mes compétences, prétendant que ce n’était pas moi qui l’avait fait. Plus tard, il a été stupéfait et a montré mon dessin à tous ses collègues», raconte Liby LOUGUE. Il avoue avoir beaucoup travaillé à l’époque avec de la peinture aquarelle. Pendant sa tendre enfance, il considérait la peinture comme un jeu d’enfant et au fur et à mesure, il a commencé à en faire une activité principale. Après son baccalauréat, Liby est allé s’installé en Côte d’Ivoire à Abidjan dans le but de s’inscrire à l’Ecole des Beaux-Arts d’Abidjan. Malheureusement, à cette période de l’année, le pays subissait des conflits sanglants. Il est donc rentré au Faso pour s’inscrire en Génie-Civil tout en dessinant parallèlement.

“Hamed Ouattara m’a beaucoup aidé et surtout guidé dans mes choix »

En 2008, il fera la connaissance de l’artiste peintre/Designer, Hamed Ouattara, dont il avoue ; ce dernier «m’a beaucoup aidé et surtout guidé dans mes choix »

L’Avantage qu’il possède, est qu’il a connu les difficultés de la peinture avant d’être officiellement peintre de métier. Grâce à l’amour qu’il porte sur la culture, cela ne l’a pas empêché de relever certains défis et surtout d’affronter des véritables challenges. «Je suis à la quête de l’excellence»

 

«Les génies me regardent la nuit quand je travaille»

 

Liby est un agent de la fonction publique, mais parallèlement il arrive à joindre les deux bouts. «Ce n’est pas facile car le plus difficile c’est d’interposer deux mondes carrément différents. La journée, je fais un travail de bureau et la nuit je reviens dans un monde de folie. Au final, j’ai su m’adapter. Je travaille surtout la nuit et les week-end également…quand je travaille, les génies me regardent dans la nuit»

En compagnie du Directeur général de l’Institut Français de Ouagadougou

Le véritable déclic à l’international a commencé en 2010. Plusieurs expositions, Europe, en Afrique et dans le Moyen Orient. Liby a représenté le Burkina aux Jeux de la Francophonie, ce qui lui a ouvert de nombreuses portes. Il a côtoyé les peintres du monde et également représenté le Faso à Ségou au Mali à la faveur du Festival «Ségou’Art».

Son expertise l’a également conduit à Dubaï et à Oman pour des expositions dans les plus grandes galeries du monde. La particularité de Liby est qu’il ne travaille plus avec le pinceau. Il a développé une technique propre à lui qui consiste à réaliser ses œuvres à l’aide des branchages d’arbres, des ustensiles de cuisine, des morceaux de papiers et surtout ses doigts. «Travailler directement avec ses doigts, c’est une symbiose entre l’artiste et sa peinture. Je vis dans ma peinture et ça me permet de me plonger dans mes tableaux. Je vis l’art, je vis ma peinture et je vis mes personnages. J’appelle cette technique : du Néo-expressionnisme ! »

Tout se passe donc entre l’abstrait et le figuratif dans ses œuvres avec une forte dose d’africanité et surtout inspirée de sa ville de Sya où il réside. Installé à Bobo-Dioulasso depuis 2013, Lily Lougué a intégré l’Association Couleurs Pinceaux où il a été président en 2018. Grâce à cette association, les peintres membres échangent leurs expériences et mènent plusieurs activités à travers les expositions collectives.

«Je suis à la quête de l’excellence»

Il affirme grâce à l’Association, avoir souvent de l’assistance avec le Ministère de la Culture des Arts et du Tourisme. Notamment, certaines toiles ont été achetées par le ministère issu des artistes de l’association. Les artistes de manière générale à Bobo-Dioulasso travaillent régulièrement avec la Maison de la Culture. «Cette Maison nous fait de la visibilité à travers les expositions que nous organisons. La dernière en date est l’Exposition CLIN D’œil qui nous a davantage ouvert les portes à l’international. Grâce à nos expositions à la Maison de la Culture, nous arrivons à expliquer au public, les contours de notre profession et nos différents styles»

Selon l’artiste peintre, il souhaiterait que le Ministère continu davantage à apporter son soutien à cette filière qui fait surtout vivre le Burkina à l’extérieur. La peinture est le véritable ambassadeur de la culture à l’extérieur. «Malheureusement, dans d’autres domaines, les acteurs peuvent avoir facilement les accompagnements des différentes banques de la place, mais, nous artistes, c’est la croix et la bannière. Si on avait eu cet accompagnement financier, cela allait vraiment booster notre secteur» renchérit-il.

Tout en décriant la manière dont l’accompagnement se fait dans le secteur de la peinture de façon individuelle, Liby Lougué souhaiterait que cela se fasse de façon collective. «Il ne suffit pas seulement d’appeler un artiste et lui donner 10 millions….le gouvernement doit soutenir les artistes à travers par exemple l’aide à mobilité, notamment la facilité de l’obtention des visas des artistes» conclut-il.

Liby était attendu aux expositions en Europe mais tout a été reporté en 2021 pour des raisons de pandémie.

Hervé David HONLA

 

  

X