«Nos doléances seront présentées au Conseil des Ministres »
Une poignée de jeunes passionnés du travail de nuit depuis des décennies s’est retrouvé ce matin 2 juin 2020, dans les bureaux feutrés du Ministre de la Culture des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim SANGO, pour présenter leur mémorandum afin que leurs doléances puissent connaître un dénouement heureux auprès du Gouvernement.
Pour certains ; la levée du Couvre-feu résout de facto tous les problèmes des travailleurs de nuit. Pour le collectif ; «C’est bon, mais ce n’est pas encore arrivé». Pour ce collectif composé d’un promoteur culturel (Abdoul Aziz Tiemtoré), d’un artiste musicien DJ Jef LE MASSA, d’un Manager d’espace de réjouissance (AL Fouss Faso) et d’un Disk Jockey (Marex Zender) : «Certains ne comprennent pas pourquoi les maquis sont ouverts mais les discothèques restent toujours fermées».
C’est l’une des raisons majeures qui a poussé ce collectif à rencontrer le Patron de la Culture au Burkina Faso. Ce dernier a pris connaissance du document remis par le Collectif pour ensuite et pendant 45 mn, écouter individuellement chaque membre du collectif à tour de rôle. «Monsieur le Ministre, certes nous venons auprès de vous souriants…mais ça ne vas pas ! Trois mois ce n’est pas évident. Celui qui connaît le milieu, nous vivons au jour le jour….Il y’a beaucoup de personnes qui travaillent autour de nous. Les restaurants, les parqueurs, les vigiles, les plongeurs, les serveuses etc. Nous souhaitons que le Gouvernement prenne notre situation en compte. C’est dur !» affirme Abdoul Aziz Tiemtoré.

En effet, depuis le 15 mars 2020, les travailleurs de nuits sont en arrêt de travail pour les raisons de couvre-feu et surtout pour la fermeture des salles de spectacles jusqu’au mois de juin. «Le couvre-feu est levé, les maquis fonctionnent, mais les boites de nuits et les bars climatisés ne sont pas concernés. L’ouverture était prévue au mois de juin, pour l’instant, rien n’est encore fait. Donc nous n’avons pas encore l’autorisation d’ouvrir les boites de nuits » renchérit le responsable de la délégation, Aziz.
Tout en échangeant avec le Ministre, ils ont également pris le soin d’ébaucher quelques propositions. Notamment celle-ci; Toutes les discothèques devront disposer des lave mains au savon, des gels hydro-désinfectants et chaque client recevra des mains des agents de sécurité, des cache nez qu’il portera pendant trois heures. Un autre dispositif sanitaire sera déployé dans la salle. Les fauteuils de 12 personnes seront occupés par 9 personnes et ceux 4 personnes seront occupés par 2. Des gels hydro-désinfectants seront disposés sur toutes les tables. La question de la limitation du nombre de personnes à 100 dans une grande discothèque. La désinfection quotidienne des toilettes et les diffusions régulières de messages sur les mesures barrières ont été mentionnées.

Prenant la parole la parole, le Ministre Abdoul Karim SANGO a toute suite félicité l’approche des Travailleurs de nuit qui ont plutôt opté pour la méthode du dialogue et de la rencontre. «Nous allons regarder ça de prêt. Car c’est sujet qui ne dépend pas de moi tout seul. Il y a le Ministre du Commerce, le Ministre de l’Administration territoriale … Je vais voir avec le Ministre du Commerce concernant les formes de réajustement qui n’nécessitent d’être opérés et je vous reviendrai. Je pense que ça doit être possible. Il faut juste sensibiliser. Surtout que votre document comporte beaucoup d’éléments qu’on peut utiliser…L’idée selon laquelle, vous demandez que l’on vous permette de travailler et non qu’on vous subventionne, c’est assez encourageant. C’est une idée forte. Demain au Conseil des Ministres, je vais poser le problème de façon globale pour qu’on en discute au niveau du Gouvernement. Comme tout le monde ne connaît pas votre métier, les gens regardent ça de loin. Il faut surtout que vous vous organisez et ça vous permettra de vous défendre au haut niveau».
Au sortir de la rencontre, le Collectif affirme qu’il est satisfait. «Le Ministre de la Culture des Arts et du Tourisme, nous a promis qu’il en parlera d’abord à son homologue du Commerce ensuite, il soumettra nos doléances aux Conseils des Ministres. Le Ministre a vraiment aimé notre technique d’approche et il avait pensé que le problème était réglé sans se rendre compte que ; Boites de nuits et maquis étaient différents. Nous avons rencontré quelqu’un de gentil, humble et il nous a même donné des idées. Nous pensons que grâce à lui et au Ministre du Commerce, notre problème sera résolu» Conclut DJ Jeff LE Massa.
Hervé David HONLA