Une collaboration réussie
La collaboration artistique est l’un des plus gros moteurs créatifs de la musique de nos jours. Si vous êtes un artiste indépendant, c’est-à-dire sans maison de production, et que vous cherchez à avoir une plus grande audience, c’est certainement l’une des meilleures stratégies à adopter. C’est encore plus aisé si vous appartenez à une structure de production. Nous vivons dans une ère où la collaboration est reine. Les collaborations apportent des opportunités pour découvrir de nouveaux horizons et stimuler la carrière des plus établis.
Sans certainement le savoir ; ce que la jeune structure «Andream Production» que dirige Andrea Carole Ouédraogo est en train de réaliser, laissera des séquelles positives dans l’industrie musicale de l’Afrique de l’Ouest.
Le plus gros challenge dans l’industrie musicale actuelle, c’est sans doute d’être écouté par une plus grande audience. Les collaborations permettent de travailler avec des artistes dans la même situation que vous, et vous permettent de regrouper vos fans tout en vous inspirant mutuellement. Si vous trouver le bon partenaire, cela peut vous apporter une nouvelle étendue de sons, de styles et d’opportunités. Vous évoluerez plus rapidement que seul dans votre coin.
Mais, trouver des artistes avec lesquels collaborer n’a jamais été aussi facile.
Ce qui est bien avec la collaboration à notre époque, c’est qu’on n’a pas besoin d’être dans la même ville ou encore le même pays pour travailler avec quelqu’un. C’est encore plus intéressant de pas habiter au même endroit ou d’avoir le même le style musical pour atteindre un autre public. Les meilleures collaborations sont souvent celles qui mélangent des styles différents.

C’est exactement dans cette philosophie artistique Andream Productions s’est lancée d’entrée de jeu. En saisissant non seulement la communication de cette triste pandémie qui ravage les nations entières, cette structure sort de sa coquille avec une œuvre musicale bien étoffée et riche en oligoéléments artistiques. Baptisé AFRICA VICTIME COVID-19, c’est un collectif d’artistes composé de sept (7) artistes chanteurs : NAXX (RDC), GETMA (Sénégal), SOKE (Burkina Faso), SEYNI (Guinée Conakry), ABU SADIQ (Ghana), VIRGINIE DEMBELE (Mali) et 2MB (Togo).
Enregistré dans sept studios en Afrique de l’Ouest, ce tube met en exergue la quintessence même de la méthodologie d’une collaboration musicale. Tout est partie de la colonne vertébrale qui jalonne l’identité de cette chanson. C’est un style afrobeat/musique urbaine qui sert de dénominateur commun. Ensuite, de façon substantielle teintée de culturalité propre à chaque pays, les artistes viennent apporter leur génie créateur.

Le choix judicieux de ces artistes dénote également le sérieux et surtout les moyens techniques qui ont été associés dans cette production. La première note musicale entonnée par Virginie Dembélé du Mali plante immédiatement le décor de cette chanson. On s’immerge de pleins pieds dans un afrobeat transfrontalier badigeonné à la sauce mandingue. Ce qui laisse présager l’apport identitaire de chaque artiste quand ils interviennent. La transition entre artistes et instrumentistes ne souffre d’aucun algorithme. L’on garde la même clairvoyance de la chanson, mais avec des variations acoustiques originales. Ce qui laisse transparaître l’authenticité des chœurs. On se croyait dans un opéra à Hambourg avec sur scène, une grande symphonie de musiciens et choristes africains. Même l’intervention magistrale du Ghanéen Abu Sadiq n’a rien entaché dans la qualité de cette musique. Bien au contraire ; c’est de l’émotion qu’il a apporté. La voix suave du Burkinabè Soke, transporte l’auditoire dans une justesse cadencée mettant sur orbite, une panoplie d’instruments modernes et transitionnels y compris ; la partition éloquente du saxophone.

En écoutant, cette musique cosmopolite, l’on délecte avec gourmandise l’apport des nouvelles musiques urbaines qui ont su trouver dans les instruments traditionnels africains, un souffle et un jus nouveaux avec un spectre d’inspirations infinies. Preuve que la musique africaine, surtout quand elle collabore, a toujours été une source intarissable de rythmes depuis des siècles. Elle nourrit nos sociétés de leurs nombreuses et diverses originalités.
Andream Productions vient encore de nous le démontrer de façon professionnelle. Retenez bien cette structure ANDREAM PRODUCTION, on entendra parler d’elle fréquemment au Burkina Faso, mais surtout en Afrique.
Hervé David HONLA