DONSHARP DE BATORO : «Nous poursuivons le même objectif que la Réponse du Covid-19»
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DONSHARP DE BATORO : «Nous poursuivons le même objectif que la Réponse du Covid-19»

 “Seule la Réponse n’est pas au courant de nous”

Artiste musicien/parolier, Donsharp DEBATORO a initié depuis deux semaines des séances de capsules vidéo sur la sensibilisation à la lutte contre cette pandémie qu’est le Covid-19. Ces différentes productions connaissent une audience considérable. Nous sommes allés à sa rencontre le 1er avril 2020, afin qu’il nous présente ce projet.

Séance de tournage

Vous détendez l’atmosphère en ces moments pénibles de confinement dû au Covid-19. Comment est née l’idée de concevoir des capsules de sensibilisation ?

Il faut dire que c’était autour d’une causerie que tout est parti. Autour d’une causette entre amis que j’ai eu le déclic suivant : et si je devenais acteur en tournant des capsules dans ce sens sous forme d’épisodes et qu’à la fin de chaque capsule, je traitais le thème. Le même soir je suis rentré en contact avec le commandant Papus. Le jour suivant nous étions déjà sur le terrain de tournage.

Comment vous trouvez le thème et le scénario ?

Il faut dire que les thématiques sur la prévention du COVID-19 sont connues. Ce sont: tousser dans le coude du bras. Tousser dans un mouchoir jetable. Respecter les distances de un mètre. Se laver les mains au gèle hydro alcoolique etc. Le thème des spots sont consignés dans ces différentes mesures. Ensuite nous avons adapté un scénario avec une mise en scène qui va aboutir à la réalisation de la capsule. Voilà comment nous procédons.

Seydou Batoro, producteur/réalisateur

Est-ce que le comité de Réponse au Covid-19 vous assiste dans le choix et l’explication de cette maladie ?

Dans le choix et l’exploitation de cette maladie la coordination de réponse au COVID-19 ne nous assiste pas. Je profite aussi de votre question pour dire que nous n’avons jamais été appelés par les responsables de la coordination du COVID-19. Nous n’avons jamais eu un soutien quelconque d’une manière ou d’une autre. Pour être franc je le dirai c’est comme si ces responsables n’étaient pas au courant de nous. Tout le monde le sait sauf eux.

Vos acteurs sont pour la plupart des «amateurs» surtout des artistes musiciens. Comment se fait le casting ?

Il faut avouer qu’on n’a pas de budget nous  utilisons nos fonds personnels. Nous ne sommes pas à Hollywood ou au FESPACO. Nous travaillons avec les moyens de bord. Nous avons aussi bien des professionnels comme DJ Abdel le Manitou, Adama Pamtaba. Des amateurs comme Abass Zongo et autres qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu.

Zongo Abbass (comédien)

Un parmi ces acteurs se démarque. Il s’agit de Zongo Abass (Manager de l’artiste Floby). Comment a-t-il été coopté dans ce projet ?

Il faut dire que le cas d’Abass Zongo est un peu spécial. Il n’était même pas prévenu, il n’était même pas associé ni appelé. L’idée est née la veille et le lendemain, nous nous sommes mis à tourner aux environs de 14 heures. Abass Zongo est arrivé pour manger dans le même restaurant que nous. Nous voyant en plein tournage, il s’est intéressé à la chose mais malheureusement la première capsule était déjà engagée. La deuxième capsule était celle du boutiquier qui fait de la surenchère. Abass Zongo s’est proposé de jouer le rôle du boutiquier. J’ai voulu tester et c’est parti.

Combien de spots de sensibilisation avez-vous déjà produit jusqu’à ce jour ?

On a déjà mis onze (11) en boîte côté sketch, cinéma. Pour les autres ce sont des artistes musiciens, des arrangeurs, des managers qui laissent un mot la dessus que nous avons aussi mis en boîte, environ une dizaine d’artistes.

Un tel projet vous reviens à combien financièrement ?

Il faut dire que c’est un projet, si l’on doit l’évaluer peut atteindre, une vingtaine de millions. Comme c’est un projet à but non lucratif et que c’est aussi la réponse culturelle face à une pandémie pareille, on le fait par réflexe, par amour et par patriotisme. Maintenant s’il advient qu’il y ait une subvention qui existe ou qui a été mise en place que la nature face que cela nous revienne aussi de droit afin de pouvoir soutenir les charges et pourquoi pas, de passer à la traduction de ces capsules vidéos dans au moins deux langues. Notamment ; le Mooré, le Dioula ou le fulfuldé.

Comment se passent les diffusions dans les différents médias locaux ?

Concernant des médias comme BF1 les choses se sont faites du tic au tac. Au moment où nous mettions les capsules en boîte j’ai eu le Directeur général en ligne à qui j’ai demandé de nous aider à la diffusion il n’a pas hésité. Le lendemain les capsules étaient en pleine rotation sur BF1 à la hauteur de dix (10) diffusions par jour jusqu’au soir.

“Je lance un appel à l’équipe de coordination de la réponse au COVID-19 à voir dans quelle mesure si cela existe de mettre des fonds dans ce domaine parce que c’est le moment”

Tant que le Covid-19 ne sera pas encore éradiqué sur notre sol national, vous allez continuer donc à tourner…

Malheureusement je suis au regret de vous le dire que nous avons arrêté la diffusion des capsules faute de moyens pour continuer sinon les idées ne manquent pas. Quant aux capsules vidéo et les voix des artistes qui sont en boîte ils n’ont pas été diffusés. On aurait souhaité continuer un tout petit peu parce que les gens regardent, ils s’y accommodent, ils y prennent goût. Maintenant quand il n’y a pas de moyens et que le peu que nous avions est épuisé, que nous devons à des réalisateurs, des metteurs en scène, des scripts, le matériel, les cameramen. Ce n’est pas simple. On a beau aimé son pays mais à un moment donné ce n’est pas simple.

Y-a-t-il des difficultés majeures que vous rencontrez lors des différents tournages ?

En ce qui concerne les difficultés, il faut dire que sans subventions et quand on n’a rien malgré son génie, sa contribution au service du pays cela devient problématique. Pour terminer, je lance un appel à l’équipe de coordination de la réponse au COVID-19 à voir dans quelle mesure si cela existe de mettre des fonds dans ce domaine parce que c’est le moment. Surtout que nous poursuivons le même but, le même objectif ; épargner au maximum les burkinabè. Merci à vous !

Interview réalisé par Bessy François SENI

 

 

 

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