Dez Altino à propos du Covid-19
Entretiens

Dez Altino à propos du Covid-19

« C’est de mon devoir de sensibiliser à fonds personnel»

 

En exclusivité sur OXYGENEMAG, votre magazine, s’est rendu au studio du PCA 2019 en plein confinement dans la journée du 26 mars afin qu’il s’exprime sur cette maladie et les réajustements qu’il a apporté dans son quotidien et sa vie d’artiste musicien.

 

 

 

Depuis l’annonce le 09 mars dernier de l’arrivée du Covid-19 au Burkina Faso, les manifestations culturelles sont suspendues. Comment occupez-votre journée au quotidien ?

D’abord je vous remercie pour votre démarche. Pour répondre à votre question je dirai avant toute chose que le COVID-19 est une maladie qui suscite beaucoup d’interrogations. Depuis son apparition au Burkina Faso nous nous sommes confirmés à de nouvelles habitudes. Pour nous qui étions habitués à voyager tout le temps nous sommes maintenant dans une autre dynamique. Maintenance la majeure partie de notre temps de confinement est consacré à des compositions, à des montages vidéo pour donner de nos nouvelles à nos fans qui sont sur les réseaux sociaux et les sensibiliser également. Ce temps nous le mettons à profit pour revoir notre audience sur ces nouveaux outils de communication en boostant des vidéos. En travaillant davantage sur certaines chansons qui étaient en préparation.

“nous qui étions habitués à voyager tout le temps nous sommes maintenant dans une autre dynamique”

Vous venez d’ouvrir votre studio d’enregistrement. A quoi va-t-il vous servir ?

Le studio que je viens d’ouvrir a pour but de contribuer au développement de la culture au Burkina Faso et en Afrique de façon générale. Il y a des artistes qui ont déjà enregistré des sons, des arrangeurs comme Kevinson ont procédé déjà à des attachements de sons dans ce studio, sans compter les artistes que je veux produire. Je peux dire que c’est un projet qui était déjà bien lancé. Mais compte tenu du contexte actuel du COVID-19, nous sommes obligés d’interrompre les enregistrements pour un temps afin de ralentir sa propagation. Nous allons attendre que la maladie s’estompe avant de reprendre. Pour l’instant, nous nous contentons de réviser certaines notions de base musicale et chercher à les améliorer en attendant que tout rentre dans l’ordre.

De plus en plus, les artistes ont rejoint les institutions mondiales pour participer à la sensibilisation et la prévention de cette pandémie. Vous avez opté pour des spots vidéo. Pourquoi ce choix ?

J’ai opté pour les spots en image et en vidéo parce-que nous avons une très forte audience sur les réseaux sociaux. Quand par exemple vous avez plus de 500 000 personnes qui vous suivent c’est énorme. Aussi il y a le fait que beaucoup ne connaissent par l’ampleur de cette maladie c’est pour nous une manière de les sensibiliser. Pour nous les artistes c’est important. Nos chansons les aident à comprendre certaines choses.

En compagnie de son arrangeur Kevinson

Vous n’êtes pas comédien encore moins réalisateur. Pourquoi ne pas avoir fait une chanson?

D’abord j’ai commencé par les vidéos parce que c’est rapide. Les vidéos en direct aussi. Par exemple actuellement, je suis en train d’enregistrer avec le groupe Wend Ya Wendé où tout le monde va chanter depuis le chauffeur en passant par les danseuses etc. C’est une chanson de sensibilisation et ce n’est pas bien qu’une seule personne chante. En groupe cela aura plus d’impact.

Qui financent vos spots ?

Je ne pense pas qu’il y a quelqu’un qui finance les spots. Déjà que nous sommes dans des soucis de dédommagement, des complications existent aussi pour la prise en charge des malades et la situation économique de notre pays n’est pas aussi reluisante même si certains artistes sont dédommagés. Nous essayons de prendre le minimum que nous avons pour contribuer à aider nos populations. C’est de notre devoir de sensibiliser avec des fonds personnels. Par exemple avec ce son qui est en préparation sur le COVID-19 les guitaristes, arrangeurs, danseuses et danseurs tous sont payés sur fonds propres, de même que leurs tenues d’équipements. C’est notre façon de contribuer à stopper cette maladie qui est en sévir dans le monde entier.

“je suis en train d’enregistrer avec le groupe Wend Ya Wendé où tout le monde va chanter depuis le chauffeur en passant par les danseuses etc.”

Comment voyez-vous l’issue de cette crise ?

L’issue de cette crise dépend de la discipline des uns et des autres dans le respect des consignes. Si la maladie a pris une telle propension c’est parce qu’au début personne ne prenait cela au sérieux. Mais ce n’est pas encore tard. Il suffit de respecter les consignes. Je sais qu’à un certain moment on va nous annoncer que les chiffres sont en train de baisser et c’est par le respect des consignes que cela peut arriver.

Interview réalisé par Bessy François SENI

 

 

 

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