Des concerts solidaires pour une prise en charge effective
L’Association pour l’Utilisation du Rein Artificiel en Afrique et la Promotion de la Transplantation Rénal (AURAF TRANSPALNT) multiplie des rencontres entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou depuis le 7 mars 2020. L’objectif premier, c’est de parler de cette maladie dans l’optique d’améliorer l’offre de soins de santé au Burkina Faso. Une série d’activités ludiques, sanitaires et culturelles vont se dérouler entre ces deux grandes métropoles du 7 au 20 mars 2020. Le bureau exécutif d’AURAF TRANSPLANT France et BURKINA a donné un point de presse, sans langue de bois, sur les conséquences lourdes de cette pathologie.
L’insuffisance rénale chronique est une maladie grave qui entraîne une détérioration graduelle et irréversible de la capacité des reins à filtrer le sang et à excréter certaines hormones. Les produits du métabolisme et l’eau en excès passent de moins en moins dans l’urine et s’accumulent dans l’organisme. Sans pouvoir guérir cette maladie, le traitement peut ralentir ou même stopper sa progression. Certains symptômes, comme la fatigue peuvent être la seule manifestation de la maladie pendant longtemps. Une fois la maladie installée, voici quelques symptômes qui peuvent se manifester : Enflure des pieds, des chevilles, des jambes, des paupières. Urine mousseuse, hypertension artérielle. Fatigue et faiblesse plus marquée. Nausées et vomissements. Perte d’appétit. Perte de poids inexpliquée. Somnolence, maux de tête, troubles de sommeil. Douleur dans le milieu, le bas du dos ou sur les côtés du bassin. Contractions volontaires des muscles. Démangeaisons persistantes.
En somme ; c’est une maladie qui tue silencieusement. Le nombre de malade augmente de jour en jour. Il y a une sorte d’explosion de la fréquence de l’insuffisance rénale. La prévalence de l’insuffisance rénale augmente. Pour se faire depuis donc 2015, AURAF TRANSPLANT BURKINA en collaboration avec celle de la France, mène des initiatives louables qui gravitent autour du plaidoyer, des campagnes de dépistages et surtout des créations des centres de dialyse. Leur slogan en dit long «Tous pour des reins sains, tous contre l’insuffisance rénale».

Parmi les activités de cette association, il y a entre autre ; la sensibilisation et la communication de masse sur la maladie. C’est la raison pour laquelle, les médecins ; Dr Boulma Roland Kintega (Président Fondateur de AURAF TRANSPLANT), Dr Pascal Sanou (AURAF TRANSPLANT BURKINA) se sont longuement attardés sur le rôle régalien que doivent aussi jouer les médecins dans la prévention, en réalisant régulièrement des spots, des conférences et échanges directs entre le patient et le médecin. «Nous devons créer une relation de proximité entre nos patients. Les médecins n’ont pas souvent cette promptitude à mener des communications autour de leur métier. C’est important que le malade sache de quoi est constituée sa maladie et au besoin, communiquer en guise de prévention » Affirme Dr Pascal Sanou.

L’autre volet non des moindres pour cette association, c’est ce plaidoyer qu’elle mène pour une meilleure organisation de la prise en charge de la maladie au Burkina Faso. «Au Burkina, il n’y a qu’une seule méthode, c’est la Dialyse. Mais ce que nous disons et au vue des patients que nous avons en dialyse, tout le monde entier aujourd’hui va vers la transplantation. C’est la meilleure technique pour le patient. Toutes les études l’ont démontré. Elle coûte encore moins chère à partir de la première année par rapport à la Dialyse. La Dialyse coûte très chère et en plus, ce n’est pas forcément la meilleure. On est arrivé à un certain moment, ici au Burkina particulièrement, si vous êtes en Dialyse, vous attendez simplement la mort. Ça vous met dans une dépression terrible ! Ça c’est difficile à dire. Je l’ai vécu personnellement, donc je sais ce que c’est. La Dialyse c’est pour se maintenir. Mais le mieux, il faut se battre pour la transplantation ! Il faut qu’il y ait une subvention pour ça ! » Analyse Dr Roland Boulma Kintega Président Fondateur de AURAF TRANSPLANT.

Des conventions ont néanmoins été paraphées entre AURAF TRANSPLANT BURKINA et le Ministère de la Santé mais quel rôle l’Etat pourrait jouer pour endiguer cette pathologie qui dissémine surtout la jeunesse ? «L’insuffisance rénale est une pathologie qui demande une prise en charge collégiale et solidaire qui va inclure les associations, la société civile et l’Etat. L’Etat à lui seul ne pourra pas prendre en charge toutes les insuffisances rénales au Burkina. L’Etat doit prendre ses responsabilités et nous devons tous, accompagner l’Etat en allant chercher les fonds ailleurs. Vous (Ndlr : s’adressant aux journalistes) avez dit qu’ici au Burkina Faso, il y a des gens qui ont des milliards…mais l’Etat ne peut pas aller les voir. Mais nous pouvons nous approcher de ces milliardaires-là et leur demander de financer ce secteur. L’Etat peut aussi permettre, sur le plan fiscal, de dire à ces milliardaires, si vous soutenez ce type d’association d’utilité publique, vous aurez des allégements fiscaux. Ça se fait ainsi en France, ça va leur permettre de participer à la prise en charge sanitaire de ce pays. C’est d’ailleurs capital !» Renchérit le Président Fondateur d’AURAF TRANSPLANT.
L’activité de masse qui préoccupe AURAF TRANSPLANT BURKINA, c’est l’ouverture prochaine du premier centre associatif de Dialyse au Burkina. De nombreuses activités phares viendront appuyer ce projet. Le 12 mars 2020 à la Maison de la Culture Mgr Anselme Titianma Sanon à Bobo-Dioulasso, une soirée de plaidoyer pour la cause AURAF aura lieu. Elle va consister à communiquer avec les leaders d’opinion, les responsables administratifs, les décideurs sur la problématique de la maladie et proposer la vision de AURAF TRANSPLANT. Des levers de fonds se feront au profit du centre de dialyse et aux familles des soldats victimes des attaques barbares. Deux concerts solidaires géants se dérouleront le vendredi 13 mars 2020 au stade Wobi de Bobo-Dioulasso à 20h (1000, 2000, 5000 F CFA) et le samedi 14 mars 2020 au palais des Sports de Ouaga 2000 à 20h (3000, 5000, 10 000F CFA). La présence des artistes Daisy Franck Siabo, Karim Jahkasa sur le présidium de la conférence de presse témoigne de l’engament des artistes burkinabè dans la réussite de ce vaste concert solidaire. «J’ai accepté donner ma voix et mon image à ce projet de AURAF TRANSPLANT parce que c’est pour une cause noble et solidaire. Il faut savoir partager l’amour qu’on te donne. En ma qualité d’ambassadrice de cette association, je ne ménagerai aucun effort pour communiquer grâce à mon image et ma notoriété. Tout ceci se fait avec l’approbation des médecins car, il faut aussi savoir donner la bonne information» témoigne Daisy Franck.

C’est le célébrissime artiste Tiken Jah Fakoly qui portera artistiquement ces deux concerts solidaires. Il sera accompagné des artistes burkinabè de grands talents à savoir, Dez Altino, Zougnazamda, Djeli Karim, Saly Z. Daisy Franck, Nourat, Karim Jahkassa, Duni Yam…
«C’est en toute spontanéité que Tiken Jah a bien voulu accompagner ce projet AURAF et nous en sommes grandement fiers surtout pour le plaidoyer qui s’en suivra » acclame Dr Roland Boulma Kitenga.
La ville de Bobo-Dioulasso va également bénéficier le 13 mars prochain de 8h à 12h, d’une journée de dépistage de la maladie rénale, suivie d’une vaste campagne de sensibilisation dans les écoles, universités et marchés de la ville.
Tiken Jah Fakoly est attendu au Burkina Faso, le 12 mars prochain.
Hervé David HONLA