«Polougou » pour commencer l’année
Il y a des artistes qui, contre vents et marrées, quelques que soit la conjoncture socioéconomique et culturelle, ils ne vont jamais plier l’échine encore moins, être en manque d’inspiration.
Ceux-là, je les qualifie de «génies créateurs» !
Pour arriver à ce niveau de professionnalisme, il faut observer son environnement. Se faire sa propre autocritique et surtout écouter toute sorte de musique. Composer par exemple une chanson, n’est pas chose hasard, contrairement à ce que certains tentent souvent de nous le faire croire. Certains se basent sur un aspect de la musique qu’il affectionne. Ça peut être par exemple, une ligne de basse qu’il s’en sert comme point de départ pour sa nouvelle composition. Ça peut être, le Doum-Doum que joue un instrumentiste traditionnel de son village lors des baptêmes.
C’est pour cette raison que j’insiste en disant, qu’il est important qu’un artiste musicien écoute vraiment toute sorte de musique. Pas uniquement celles qu’il apprécie tout particulièrement. L’autre méthode, c’est aussi de faire parfois le vide dans sa tête en changeant parfois d’environnement pour créer. Il ne suffit pas de sortir à tout venant des albums ou des singles car à la longue, ça deviendra monotone et on vous trouvera vulgaire. Faites souvent un peu de recul dans votre carrière pour rebondir. Je dis bien «un peu de recul», pas beaucoup ! Prenez ce temps pour découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles personnes et de nouvelles cultures. C’est un excellent moyen de générer de l’inspiration. Voyagez souvent pour découvrir de nouvelles sensations et vous reviendrez ragaillardi.

Comment peut-on rester insensible quand on écoute une telle mélodie riche en ingrédients culturels ? On ne peut pas délecter une telle chanson en tant que journaliste ou communicateur culturel et refuser de faire couler sa plume. Depuis que je l’écoute, mes doigts me démangent, m’obligeant à faire un commentaire. Malgré que ce tube n’est pas encore disponible au public.
Je présente mes excuses au préalable à l’auteure de cette chanson qui a voulu garder l’exclusivité jusqu’au 20 février 2020, date de la sortie de son single.
Sincèrement, je suis abasourdi depuis que j’écoute «POLOUGOU» de M.B (Mariah Bissongo) !
Même quand elle pousse le cri d’attaque de cette chanson «hééééé !!!», elle le fait avec une justesse vocale magnifique ! Vous êtes littéralement électrocuté par l’entame de cette voix, si bien que vous restez scotché jusqu’au bout. Pas besoin de comprendre ce qu’elle dit, c’est tout simplement le roulement de ses consonnes et voyelles qui vous scandalisent.
Pensant avoir tout entendu en 2020 comme musiques jouées par nos artistes féminins, je ne voyais pas Mariah Bissongo arriver à l’horizon. Certes, son talent ne souffre d’aucune contestation (je le dis tout le temps) mais là là…Elle a dépassé le musicalement correcte !

Quand on dit «Musique moderne d’inspiration traditionnelle» dans le sens vrai de terme, il faut écouter «Polougou» ! Elle a su symboliquement inviter la basse et le piano immédiatement après l’introduction vocale de sa chanson. On se croyait à la fois en train de se trémousser sur des airs de Contry music et de danse issue de la province du Gourma.
Mariah Bissongo chante comme une mère tricotant une laine. De la façon la plus paisible et dans une harmonie musicale dynamique. Même les instruments à vents participent à cette conjugaison des litanies si bien qu’arrivé à la participation des percussions, la cadence rythmique ne pouvait que bénéficier des cris d’ambiance des acteurs. On se croyait dans une fête nocturne au village autour du baobab avec un grand feu au milieu. Après cette accalmie ambiante, Mariah fait revenir les «ventistes» entrainant un épilogue langoureux de «Polougou» que j’ai jugé brusque. J’en voulais encore ! En 3m51 secondes seulement, elle fait vibrer tout l’auditoire. Imaginons cette chanson s’exécuter en live à l’ouverture d’un FESPACO ou d’une SNC ! Pourquoi pas à l’ouverture de la CAN.

Mariah Bissongo représente à mes yeux, une artiste dont le talent ne se conjugue pas au singulier. Certes, elle prend du temps avant de choisir et de s’engager, mais quand elle décide, le résultat est irrévocable et sans bavure.
Dans cet engrenage à la fois excentrique et utopique de la Saint Valentin qui défraie les passions chez les communs des mortels en cette période de l’année, je préfère me faire bercer par «Polougou» de Mariah Bissongo, loin des comportements cupidons.
LECHAT !