Le reggae et l’Afrobeat en partage
C’est un bassiste d’origine camerounaise qui a trouvé cette formule magique. Réussir à fusionner deux genres (Reggae et Afrobeat), notamment Bob Marley et Fela Kuti à travers son dernier tube «Me nga yene Fela» Moss Aya serait-il en train d’uniformiser deux styles d’anthologies ?

Résident en France depuis l’âge de 8 ans, Jean Baptiste N. de son vrai nom est d’origine camerounaise. Ce bassiste de formation a commencé sa carrière dans les lycées français en tant qu’instrumentiste et chanteur plus tard. Tout est parti dans les 1980 avec la musique Rock qui battait son plein à cette époque. C’est aux côtés d’un jeune groupe afro-antillais «Punka Wala» que Jean-Baptsite fera ses premiers pas dans la musique. Il bourlingua à travers les lycées entre les groupe qui se formaient spontanément dans le but de faire vibrer le public estudiantin.
De Paris à Orléans, le jeune artiste en herbe éprouvait des difficultés à financer plus tard, ses études supérieures. C’est ainsi qu’il avait décidé entre 1984 et 1986 de jouer dans les bouches de métro. Muni de sa guitare et sa voix, il fredonnait des chansons pour financer ses études jusqu’à obtenir plus tard une bourse. Ce passage dans les métros parisiens lui apportera une justesse vocale saluée par ses pairs. Diplômé en Informatique, le jeune artiste venu du sud du Cameroun, fera la rencontre de son compatriote et ami, le célèbre «Gospéliste» Emmanuel Djob à Montpellier. Ensemble, ils formèrent l’association «Ludemus» dont le but est de promouvoir la musique et le théâtre à l’université. Ils se produiront régulièrement dans les cafeterias du campus. Afin de mieux s’affirmer, Moss monte en 1991, un groupe de Zouk baptisé «Atouno».Composé de quatre musiciens, cette formation musicale lui aura permis d’intégrer progressivement ce métier o’combien complexe d’artiste musicien. Ils écumèrent ensemble de nombreuses discothèques, restaurants, bars et autres pour des prestations rémunérées. En 1992, il intègre le groupe reggae KG Sound à Montpellier qui durera trois bonnes années. Trois années pendant lesquelles le groupe a donné 75 concerts. Il deviendra donc successivement bassistes dans plusieurs groupes, dont le célèbre groupe afro-antillais «Tropic show».

L’année 2000 sonna comme un glas. Jean Baptiste N. deviendra Moss Maya. Commence alors une véritable carrière d’auteur-compositeur. C’est dans la ville de Grenoble en France, que ce Camerounais fera son apprentissage dans l’industrie musicale. Il donna plusieurs concerts entre 2000 et 2001 dans les différentes dans de la région et même en Lausanne en Suisse. Il opta pour le style reggae chanté en français. Dans des thématiques d’actualités. Notamment ; l’injustice, les relations humaines, l’Afrique, les histoires quotidiennes etc.
Installé à Paris en 2004, d’abord en tant que bassiste de circonstance, Moss Aya entame des concerts aux côtés de ses amis Patrick Noah dans un rythme propre au Cameroun, le Bikutsi badigeonné à la sauce latino. La parenthèse de la collaboration se referme en 2007 où l’artiste reprend le commandement de sa carrière musicale. Le 17 mars de la même année, il donne un concert époustouflant aux côtés des célèbres musiciens le Backing Band, Artikal Crew.
Au regard de ses multiples expériences à travers la France et l’Europe toute entière, Moss Aya, rentre enfin en studio entre 2015 et 2018 pour l’enregistrement de son premier opus et des clips. Les différents tubes seront enregistrés entre Montpellier et Yaoundé au Cameroun.
Sur la plateforme Youtube, les abonnés découvrent en Mars 2019, le tout premier clip de Moss Aya baptisé «Partir pour toujours». Puis en novembre 2019 le deuxième tube «Me nga yene FELA» sortira également sur cette plateforme. C’est une caricature musicale d’une rencontre imaginaire entre Bob Marley et Fela Kunti. Une sorte de fusion entre l’afrobeat et le reggae.

«Me nga yene Fela» est une excellence envolée lyrique et instrumentale, chantée à la fois en Français et en Ewondo (une langue vernaculaire du sud du Cameroun). Tout commence par le roulement de la batterie pour ensuite ouvrir une vaste plage aux instrus tels que la basse et la guitare solo. Mais les instruments à vents jouent un rôle prépondérant dans cette mélodie qui s’entonne aisément avec des choristes bien aguerries dans les backs.
Un tube qui laisse entrevoir une perfection dans les harmonies. La place des instruments atteste que l’artiste aura eu raison d’approfondir l’apprentissage musical pendant dix-neuf ans. Une reggae mélodieux qui qui se fait admirablement sampler par moment, sur de l’Afrobeat.
Tout porte à croire que Moss Aya serait en train de fusionner deux rythmes contemporains qui perdurent sur toutes les générations et les cultures.
Les puristes de la musique vivante en Afrique, n’ont qu’un souhait en ce moment ; voir Moss Aya écumer les scènes africaines avec ce tube.
Hervé David HONLA