226 Wood : le cinéma burkinabè passe à la vitesse supérieure
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226 Wood : le cinéma burkinabè passe à la vitesse supérieure

“Coup d’Etat” en ligne de mire

En Afrique en général, l’industrie cinématographique reste encore inégalement développée. Nombreux sont les pays qui n’ont pas encore mis en place des politiques visant à promouvoir les œuvres artistiques locales et surtout à codifier ce secteur. Le Burkina Faso fait partie de ceux-là.

Les pays anglophones restent pour l’instant, les mieux organisés avec la naissance plus particulièrement au Nigéria d’une vraie industrie, que l’on ne présente plus : Nollywood

Parti de rien, Nollywood est aujourd’hui une machine à chiffres… La production cinématographique et musicale a généré 4 milliards de dollars au Nigeria. Nollywood est aussi le deuxième employeur du pays après l’agriculture.

Au Burkina Faso, l’industrie cinématographique ne doit pas seulement être source de divertissement. Ça doit être aussi et surtout une activité lucrative. Les débuts de Nollywood par exemple ; tout le monde prenait sa caméra et allait sur le terrain pour tourner. Amateurs, professionnels, passionnés tous étaient dans cette dynamique de produire des films à petit budget qui collent à leur réalité. Peu importe la qualité technique, l’essentiel était de présenter à l’écran, la société nigériane. Aujourd’hui elle est devenue une grosse industrie qui brasse des milliards de dollars. Rendez-vous compte que ; Le Nigeria, c’est entre 1 500 et 2 000 films par an, ce qui place le pays au deuxième rang mondial en matière de production. Les films de la nouvelle ère de Nollywood, sont en général de bien meilleure qualité que les films du début des années 2000. Tout simplement parce qu’ils se sont améliorés  au fur et à mesure qu’ils tournaient.

Comment donc s’inspirer de l’exemple nigérian ?

Une nouvelle structure vient de voir le jour à Ouagadougou : 226 Wood. L’objectif de cette maison de production, c’est sortir sur nos écrans, tous les trimestres, trois films burkinabè. «Nous sommes repartis en fonction des compétences diverses et variées. L’essentiel est que nous devons réaliser des films tous les mois. Notre cinéma doit être consommé par nous-même. Ce sont des longs métrages fictions produits à coûts réduits avec des scénarios reflétant le quotidien des burkinabè avec des doses d’actions» analyse Rakis Rodrigue KABORE responsable de 226WOOD.

C’est une équipe réduite et homogène qui a été constituée autour de cette structure. Comédiens, techniciens, réalisateurs etc. forment un bloc autour de 226wood. On verra sensiblement les mêmes acteurs jouer dans plusieurs films avec des rôles différents. «C’est aussi pour évoluer en vase clos et promouvoir nos acteurs. Les acteurs nigérians sont aujourd’hui des stars mondiales parce qu’on les apercevait régulièrement dans plusieurs rôles» renchérit Rakis.

Rakis Rodrigue Ouédraogo de 226 WOOD

226WOOD voudrait bâtir à travers cette équipe, un empire cinématographique prolifique.  L’autre aspect prépondérant dans cette nouvelle industrie, c’est la pertinence des thèmes qui seront abordés dans ces films.

Une bonne production cinématographique doit être  porteuse d’identité, de valeurs et d’éthique, pouvant mener au dialogue et à l’entente entre les peuples. Ceci pourrait à court termes, accroître le  développement économique du pays. Sans toujours pour autant, compter sur les financements publics.

Des thèmes tels que l’amour, l’action, la trahison, la vengeance, les rites, seront essentiellement traités dans 226 WOOD.  Au fil du temps, le spectre va s’élargir. Il y a aujourd’hui une diversité de thématiques et de genres qui n’existaient pas il y a dix ans. Ceci est dû à un public qui gagne en maturité et qui devient beaucoup plus exigeant. Les bricolages du début ne sont plus permis. Même s’il faut préciser que l’objectif est d’abord de produire en grande quantité.

Le premier film qui sera lancé très bientôt par 226WOOD c’est ; COUP D’ETAT avec des acteurs principaux tels que : Gustave Sorgho, Rakis Rodrigue KABORE, Serge OUEDRAOGO… Trois autres films sont déjà dans les bacs.

Hervé David HONLA

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