Titre des œuvres : Attention aux confusions des noms
Point de vue

Titre des œuvres : Attention aux confusions des noms

Une perte substantielle des droits

Je ne cesserai jamais de vous le dire : Le manager est un moteur, un stratège en développement de carrière. Il conseille l’artiste, trouve et coordonne l’ensemble des partenaires qui sont impliqués dans la carrière de son  artiste. C’est à la fois un développeur de notoriété qui va chercher les meilleurs partenariats pour son artiste et lui prodiguer des conseils, en aidant l’artiste à prendre des meilleures décisions pour sa carrière.

Mais ce qui anime la relation entre le manager et son artiste doit être fondé sur la confiance et la défense des intérêts communs.

Parmi donc les intérêts qui doivent être scrupuleusement défendus par le manager, c’est l’œuvre de son artiste. Bien qu’il ne soit pas auteur, le manager doit veiller, non seulement à la qualité de l’œuvre, mais également sur la conformité de son identité.

TANYA avec “Ma bague d’abord”

Depuis le mois de novembre quelques artistes musiciens sont confrontés à une ambiguïté de titre éponyme de leur œuvre. Tanya, Pamika et Makamsa en l’occurrence ; sont dans une impasse. Toutes les trois possèdent sensiblement et je dirai même, à la virgule prête ; le même titre de leur tube.Pourtant, c’était aux staffs et plus précisément aux managers des différents artistes de faire preuve de vigilance en rectifiant le tir.

Le titre d’une œuvre de l’esprit fait toujours l’objet d’une protection au même titre que l’œuvre qu’il nomme. Cette protection par le droit d’auteur ne peut qu’être accordée qu’aux titres originaux. Dans ce cas de figure, quel est le titre original parmi les trois œuvres de nos artistes ? Est-ce celle qui aura été inscrite en premier au BBDA ? Ou est-ce l’artiste la plus ancienne membre de cette structure?

PAMIKA avec “Ma Bague au doigt”

La jurisprudence est stricte sur l’appréciation de l’originalité d’un titre. Cependant, l’originalité d’un titre s’apprécie plus strictement que l’œuvre dans son ensemble. Si l’auteur constate que le titre de son œuvre est exploité par une tierce personne, en l’occurrence un autre artiste, il  peut s’opposer à l’exploitation commerciale dudit titre. Parce qu’il estime que son exploitation peut porter ombrage à son œuvre. C’est pour cette raison qu’il est toujours recommandé de requérir l’accord des auteurs ou des tiers habilités à autoriser les exploitations de ces titres. Je pense au Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur.

Normalement, il revient au manager ou au producteur…sur la base de ces fondements de s’opposer à certains usages de leurs titres par d’autres auteurs. Cela pourrait tirer ainsi à profit la notoriété ou le succès de votre œuvre. Le titre d’une œuvre discographique, c’est comme le prénom de son enfant. C’est aussi un sésame qu’il faut jalousement protégé. Certains titres peuvent faire jaillir immédiatement la notoriété de l’artiste,parce qu’il marque les mélomanes. Le pouvoir d’un titre est tel que le droit considère qu’il peut être dissocié du contenu et protégé en tant que tel. Donc par conséquent, vous pouvez aussi exclusivement protéger le titre à part entière.

MAKAMSSA avec “La Bague au doigt”

Malheureusement le risque de la confusion dans l’esprit du public est très grand. L’usage du titre sèmeun doute pour les consommateurs et les mélomanes. Surtout les distributeurs et notamment les médias. Conséquence : perte d’argent pour avoir soit mal écrit le titre ou l’avoir confondu à celui d’un autre auteur. Le moindre mot ou la moindre lettre confuse, même si la signification est identique, peut être un manque à gagner très préjudiciable pour l’artiste et son staff. Il faut éviter ce que les professionnels de Droit d’auteurs appellent «le parasitisme» !

«Le premier a déclaré peut par exemple, exiger que le second change de titre. La confusion des titres peut faire perdre les droits aux différents titulaires de l’œuvre en raison de la non-conformité avec le logiciel de traitement » affirme le Directeur Général du BBDA, Walib BARA.

J’ai bien peur que de toutes ces trois artistes musiciennes qui ont pourtant sorti des œuvres de qualité, se voient toutes perdre en termes de droits.

De nos jours, la concurrence est rude dans le milieu de l’industrie musicale. Des milliers de gens veulent la gloire et la fortune d’une carrière de chanteur à succès ; Mais sachez que les chanteurs les plus couronnés de succès passent des années à travailler leur voix et à faire des concerts faiblement rémunérés avant de faire les choses en grand.Ne perdez pas de vue votre objectif et faites preuve de patience, de vigilance, tout en vous informant scrupuleusement de votre profession.

LECHAT !

 

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