Le BBDA approche la presse
C’est avec beaucoup d’attention voire d’apriori que les journalistes et éditeurs de presse assistent depuis ce matin, 27 novembre 2019, dans la Salle de réunion du Liptako Gourma à une rencontre assez surprenante concernant la gestion des droits de reproduction par reprographie dispensée par le Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA).

L’idée d’une telle rencontre notamment, la question de la gestion des droits liés aux productions intellectuelles par les organes de presse écrite avait commencé à germer depuis quelques années au sein du BBDA. Au regard de ce premier programme provisoire qui a été présenté à la presse, tout porte à croire que le Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur serait en train d’ajouter une autre corde à son arc.
Pourquoi créer un droit de reproduction par reprographie pour les éditeurs ?
Cette disposition permet aux journalistes, éditeurs et agences de presse d’être rémunérés pour la réutilisation de leurs productions. Après moult réflexion, il faudrait néanmoins admettre que de nos jours l’information coûte chère. Une entreprise de presse qui dépense de l’argent pour faire fonctionner une rédaction, imprimer et distribuer un journal doit pouvoir être rémunérée par ceux qui se servent de ses contenus, les distribuent de manière massive et en font commerce.
En initiant donc cette première rencontre ; le Directeur général du BBD, Wahabou BARA a souhaité que cet atelier puisse davantage outiller les journalistes sur les droits de reproduction et de reprographie. «La loi N°032-99/AN portant protection de la propriété littéraire et artistique ainsi que les règles professionnelles de la Fédération Internationale des Organismes gérant les droits de Reproduction par Reprographie (IFRRO) encadrent la gestion des droits de reproduction par reprographie et nous conforte dans notre élan. Par conséquent, le BBDA peut sereinement envisager une gestion des droits de reproduction par reprographie à votre profit » a-t-il déclaré lors de son mot introductif.

Ce n’est pas nouveau dans le paysage de la presse. D’autres pays tels que la France, la Belgique, la Suisse et même les USA l’ont déjà longtemps adopté.
Ces droits de reproduction par reprographie s’appliqueront aux publications de presse, des articles d’œuvres de nature journalistique ayant pour objet de fournir des informations sur l’actualité. Les journalistes auteurs de publications auxquelles s’appliquent ces droits pourront obtenir une part de la rémunération due aux éditeurs et aux agences de presse et d’autres parts sur les répartitions du BBDA selon les conditions qui seront déterminées dans cet atelier.

Ainsi donc, quatre communications ont été données. La première par Kohoun Lanssa Moise (SG du BBDA) sur « les généralités du droit d’auteur et les droits voisins », la deuxième par Mme Forgo Chantal (Directrice des Affaires Juridiques et de la Coopération Internationale du BBDA) sur «la gestion collective des droits de reproduction par reprographie », la troisième par Mme TRAORE/SOU Célestine (Directrice de la Documentation générale du BBDA) sur «le Processus d’adhésion et de déclaration des œuvres » et enfin le quatrième par Mme SOME/ZONGO Delphine (Directrice de la Répartition du BBDA) sur «la répartition des droits de reproduction par reprographie»
Une première séance qui a vu la partition de l’ensemble des responsables et représentants d’organes de presse de tout genre et de toute catégorie.
Après donc les auteurs et éditeurs de livres et après plusieurs années de cogitations, le BBDA a souhaité renforcer cette gestion, en considérant notamment les auteurs et les éditeurs de la presse écrite.
Cet atelier devrait aboutir à une répartition transparente des droits au profit des journalistes et des éditeurs de presse.
Hervé David HONLA