Il force l’ admiration
Treize années déjà que ce natif de Ouahigouya au Nord Burkina Faso s’illustre dans la musique. Personne ne voyait à cette époque, tenir la flamme olympique de la musique Burkinabè. Pourtant depuis huit ans, il fait partie des quatre artistes musiciens burkinabè les plus célèbres de son pays. Son sixième album «BEOGO» sortie le 13 juillet 2019 est en train de connaître, contre toute attente, un succès éblouissant.

De «Bon Dieu» son premier album à «Beogo», le tout dernier en passant par «Mam Né Foo» qui lui consacra Kundé d’Or en 2013, Tiga Wendwaoga Désiré Ouédraogo dit Dez Altino, empile pierres par pierres avec une telle précaution. Il a fait de sa carrière musicale, le principal centre d’intérêt de ses activités. «C’est grâce à la musique que j’ai pu construire une villa à ma mère» affirme-t-il. Disque d’or Saga MUSIK Award’s 2009, Kundé du public 2013, Kundé de l’artiste le plus joué en discothèque 2013, Kundé d’or 2013, Kundé du public 2014, Kundé du public 2017, Kundé du Meilleur clip 2019…il a presque raflé toutes les distinctions musicales de son pays. Depuis donc son disque d’or en 2009 avec «N’dolé» à SAGA Musik Awards, le Prince National comme il se fait appeler, s’est également lancé vers une opération de conquête et de charme dans la sous-région et dans le cercle de la diaspora européenne et américaine. Il est l’artiste le plus sollicité dans les communautés burkinabè de la diaspora. Pas un mois, ne s’écoule sans que l’auteur de «Sabaabo» ne foule le Vieux continent pour des spectacles. Depuis le 27 avril 2019 (après les KUNDE), il a joué onze fois en Europe. Sa dernière prestation remonte au 25 octobre 2019 à Brescia en Italie. L’autre pan de sa triomphe, c’est la République de Côte d’Ivoire : Depuis quatre ans et de façon successive, il a réalisé avec brio, le tour de ce pays dans une dizaine de villes. Le public ivoirien et plus précisément celui de la communauté burkinabè y résidant, lui voue une admiration démesurée. Du Palais de la Culture d’Abidjan au Stade Municipal de Ouagadougou, Dez Altino a drainé du marée humaine dans ses spectacles.
Afin de raffermir et surtout de renforcer les méandres de l’orchestration, il se dote d’un back line haut de gamme complet. Les dividendes de ses concerts sont immédiatement réinjectées dans le fonctionnement de son industrie musicale. Il soigne son image, accroit le look et le standing de ses quatre danseuses, renforce son matériel de sono, équipe son studio et surtout communique astucieusement sur son image grâce à son dynamique manager et certains journalistes influents de son pays.
L’industrie culturelle et créative prend des proportions diverses voire incontrôlable. Les œuvres des artistes musiciens voyagent aujourd’hui dans le monde comme une traînée de poudre. Par conséquent, les créateurs doivent se constituer en chefs d’entreprises. Se munir d’un staff professionnel comprenant ; un manager, un tourneur, un ingénieur de son, un attaché de presse etc. Le Prince National semble être conscient de cette nouvelle donne : «Je viens de créer ma structure ALTINO PROD. Une structure de production d’œuvre musicale destinée à la fois à coordonner l’ensemble de ma carrière mais également à lancer la perche aux artistes en herbe» renchérit-il. Des productions ont même déjà débuté dans ce sens et des artistes figurent dans son écurie.

Grâce à ALTINO PROD, la carrière de l’artiste semble avoir pris un virage décisif : l’auteur «Bangue Pinda» est surbooké sur un trimestre. «Difficile de l’avoir pour un spectacle avant un mois. Il a souvent besoin de repos et de répétition. C’est pour cette raison qu’on publie chaque mois, son calendrier de spectacle», analyse son manager DG LA Légende.
Ainsi donc, le Kundé d’Or 2013, se retrouve sur une vingtaine de dates au mois de novembre. Un mois qui va surtout connaître son apothéose le 1er décembre 2019 par un spectacle déterminant aux Nuits Atypiques de Koudougou (NAK). Cinq jours plus tard, c’est le CENASA qu’il domptera à travers un concert géant aux côtés de ses parrains du soir ; Amety Méria et Alif Naaba. C’est à l’issue de ces deux spectacles, que l’opinion pourra dresser des pronostics fiables pour la suite des challenges qui s’annoncent en 2020.
Hervé David HONLA