Un festival pour annihiler le playback
La quatrième édition du Festival de la Musique Live de Gounghin (FEMILIG) aura lieu du 29 novembre au 1er décembre 2019. L’association organisatrice Ensemble Musical le Levain du Burkina Faso (EMUL-BF) a réuni la presse le 29 octobre dernier pour présenter les grandes articulations de cette 4ème édition.

C’est sur le thème «La valorisation de la Musique live, facteur de développement et de lutte contre le chômage : Défis et perspectives» que l’esplanade du stade du 4 Août à Gounghin accueillera cette quatrième édition. Serge Désiré Ouédraogo (Président d’EMUL-BF), Firmin Lompo (SG) et le coordinateur Maximilien Aristide Some. en se présentant face à la presse, ont épluché le programme de cette édition. Au-delà des soirées live, les masters class, la soirée des trophées de reconnaissance «Tam-Tam du Faso Awards» une parenthèse sera ouverte pour des partages d’expérience et la découverte des talents.
Réputé pour s’illustrer comme étant une plateforme qui met en exergue les musiciens instrumentistes et surtout promouvoir la musique live, le FEMULIG voudrait valoriser le live au détriment du playback. Cette forme de synchronisation rythmique que les chanteurs et les instrumentistes utilisent sans que leur voix ou leur instrument ne soit capté par un micro est farouchement condamnée par EMUL-BF. Cela alangui l’industrie musicale renchérirent-ils. Certes les instrumentistes sont relativement sollicités sur des plateaux mais, ils évoluent en rangs dispersés. Le renforcement d’une cohésion entre les musiciens instrumentistes et les chanteurs serait l’idéal. D’où cette ces rencontres de partage. Les orchestres et les ensembles musicaux doivent être redynamisés. L’EMUL-BF ne ménagera aucun effort pour faire entendre leur voix. La question de l’exonération des instruments de musique au niveau de la Douane a aussi été abordée face à la presse. «Il est inconcevable qu’une guitare, une batterie ou encore un piano soit imposable au même titre qu’un réfrigérateur ou un véhicule occasion. Nous souhaiterions porter notre voix à travers un vaste plaidoyer» analyse Serge Désiré Ouédraogo, Président d’EMUL-BF.

Tous des passionnés de musique live et réunit il y a déjà douze ans, les membres d’EMUL-BF offrent entre deux festivals, des formations par groupe et individuelle. L’expertise qu’ils ne cessent d’apporter dans cet environnement musical, n’est plus à présenter. Mais malheureusement, ils sont abandonnés à leur propre sort. «C’est en étant dépourvu et même avide de moyens financiers que nous organisons le FEMULIG. Pourtant, c’est un combat consensuel qui permet de créer une transmission au sein de cette discipline. Nous sortons régulièrement avec des dettes immenses. Rendez-vous compte que jusqu’à présent, nous n’avons pas encore soldé la dette de 6 millions de l’édition précédente. Mais avant la quatrième édition, tout sera soldé par la grâce de Dieu» affirme Maximilien Aristide Some.

Le FEEMULIG 4 s’annonce donc à grands pas. C’est une quinzaine d’artistes musiciens instrumentistes et chanteurs qui défileront tous les soirs sur le podium ouvert et gratuit à l’esplanade du stade du 4 Août. Le volet master-class reste prépondérant dans ce festival. Des modules seront dispensés aux instrumentistes sous la forme d’un recyclage. «Il est important et même nécessaire de toujours se mettre à niveau et à jour des nouvelles connaissances dans le domaine de l’art» précise le comité d’organisation. La rubrique «Découverte de Talent » rentre en droite ligne avec le combat que mène cette association contre le playback. En offrant des scènes live aux jeunes gracieusement, le FEMULIG voudrait, dès leurs premiers pas dans la musique, s’imprégner du live. Conscient que le playback «tue» les artistes chanteurs, EMUL-BF voudrait arrêter l’hémorragie.

Un tel festival ne peut évoluer en vase clos, on ne peut pas promouvoir la pratique de la musique live sans conjuguer les expériences et s’ouvrir vers d’autres structures ou formations musicales. C’est la raison pour laquelle, le FEMULIG a eu l’ingénieuse idée d’inviter à titre honorifique l’orchestre BELLA MONDO AFRICA de la Côte d’Ivoire. Des moments de partage forts s’annoncent à l’horizon. C’est le premier orchestre exclusivement féminin de la Côte d’Ivoire ; Fondé en 2007 le groupe est composé de sept instrumentistes et quatre choristes. Des ondes vibratoires naîtront entre EMUL-BF et les instrumentistes qui bénéficieront de ces rencontres.
Pendant donc 72H (29, 30 Novembre et 1er Décembre 2019) du côté de l’esplanade du stade du 4 Août, les férus du live seront aspergés de décibels d’une originalité sans faille. Le Ministre de la Culture des Arts et du Tourisme Karim Abdoul Sango, patron de cette édition n’a pas hésité à afficher son image et son département pour accompagner cette initiative. Le Maire de l’arrondissement N°2 Lassané Pierre Yanogo, Christian Sore (opérateur économique), Adama Venegda Dadas (DG de FSCOI), Sarah Barro et Boniface Kabré (PDG de EBMT) lui ont également emboité le pas. L’Emblématique chateur traditionnel Zougnazagmda et Floby ont été cooptés comme des parrains artistiques.
Hervé David HONLA