DEZ ALTINO, en Live au siège du FESPACO
Live Zoom

DEZ ALTINO, en Live au siège du FESPACO

Le résultat d’un travail délectable

Qui l’aurait cru, il y a quelques mois que ce Kunde d’Or 2013 allait dompter une scène en live digne de ce nom. Le «Prince National» vient de faire taire les critiques le dimanche 20 octobre, huit ans jour pour jour après le décès de Djat Ilebou. L’esplanade du siège du FESPACO a été le théâtre d’un festival qui a connu son apothéose en cette journée dominicale. 

les prestations ultras élégantes et sulfureuses de ses charmantes danseuses

Après l’excellent passage de NOURAT malgré son état de santé chancelant, elle a une fois de plus confirmé tout le bien que l’on pense d’elle. C’était au tour d’un des artistes les plus capés du Burkina Faso, Dez Altino de faire son apparition sur ce gigantisme podium meublé en son et lumière.

Dans l’encyclopédie des représentations musicales en live, il y a certains facteurs que les puristes jugent et sautent à l’œil nu. Du constat général, Dez Altino aura admirablement bien mis en application quelques consignes fondamentales.  Donner un concert live, c’est d’abord et avant tout transmettre quelque chose d’authentique et de passionnel aux gens qui sont en face de vous. Lors de la prestation de Dez, le public a reçu cette onction donnée par l’artiste. Spontanément, ils ont quitté leur siège pour se rendre devant la scène et communier avec l’artiste. D’autres sont restés debout devant leur siège tout au long de sa prestation, esquissant surtout des déhanchements veloutés.

 

“Mon Histoire” Tube d’ouverture

Tout artiste qui monte sur une scène de ce genre en live, doit être capable d’intérioriser dans sa conscience, qu’il joue comme si c’était son dernier concert. Pour les quarante-cinq minutes qui étaient offertes à Dez Altino, il s’est éclaté et toute l’armada de son orchestre y compris les danseuses étaient en phase avec lui. C’est dix musiciens sur scène et quatre «amazones» danseuses en extasie sur scène. Le côté spontané d’un artiste fait également sa particularité. Cela s’est pleinement ressenti sur scène au moment où cette osmose s’est créée entre son public et le «Prince National».

Cette osmose a pris différentes formes : Il a fait chanter le public qui, spontanément après chaque tube, ne lésinait sur les applaudissements. Il s’est retrouvé comme un ecclésiastique accomplissant son homélie dans son clergé. Les «fidèles » levaient les bras en guise d’oraison. Ils allumaient leur portable à la demande de l’artiste. Bref, la messe était dite. Pour rendre davantage succulent son spectacle, l’auteur de «Mak Daore» est monté sur l’estrade où se trouvait son batteur. Comme pour monter le mercure et surtout faire un zoom sur ce dernier qui démystifiait la batterie. Idem pour son guitariste solo qui a été régulièrement mis à contribution sur la scène avec des démonstrations des glissandos hauts et bas de sa guitare,  mettant le public en émoi. En fin stratège, dans le but de réguler ses déplacements intenses et de contrôler sa respiration, il a fait la part belle à ses «amazones» en s’asseyant sur les retours. Ceci lui a permis, non seulement de récupérer en chantant, mais aussi et surtout de laisser délecter à son public, les prestations ultras élégantes et sulfureuses de ses charmantes danseuses.

C’est donc un Dez Altino, tout transfiguré en live. Lui que bon nombres de mélomanes ne vendaient cher sa peau concernant le live. «Je travaille tous les jours depuis trois ans ! Quand je n’ai pas de spectacle, je travaille avec mes musiciens. Je possède maintenant une équipe de musiciens professionnels avec qui, nous avons un contrat d’exclusivité» Affirme l’artiste à notre reporter après sa prestation. Tel était donc le secret  de sa prestation héroïque au siège du FESPACO.

Une véritable osmose avec son public

Sa voix est restée au même diapason tout au long de son spectacle. Une harmonie parfaite s’est conjuguée sur la scène avec ses musiciens. Malgré quelques réglages de précision que l’équipe technique a opéré avant que l’artiste ne monte sur scène, le back line a répondu présent. Sa traditionnelle mélodie dédiée à son «Histoire» a ouvert le contenu de son répertoire. Il a égrené les tubes phares de son répertoire que le public raffole «wend ya wendé » «Mak Daore»  ou encore «beogo». Le rôle prépondérant des cuivres avec cette batterie qui donnait toujours le tempo, a permis de donner du rythme aux différentes prestations. Tout en sachant que Dez Altino possède cette particularité à mettre beaucoup de cadences dans ses chansons, une partition honorable de ses choristes a apporté ce côté prestigieux et professionnel dans son spectacle.

L’auteur de «Ya mam » dans son album «Barka» a tout simplement déjoué certains pronostics. Le progrès substantiel de cet artiste n’est pas à mettre au compte du dilettantisme,  mais de la ténacité au travail. Il a toujours su accepter humblement les critiques tout en améliorant ses insuffisances.

C’est d’ailleurs ça le leitmotiv d’un l’artiste qui veut gravir les marches et écumer les scènes. Il est toujours important, après sa prestation de demander, soit au  barman, au programmateur, ou encore au responsable de l’organisation du spectacle, ce qu’ils ont pensé de votre live. Ils auront peut-être un point de vue différent des autres. Vous pouvez également demander à votre manager, ou encore à vos amis ou votre famille. Soyez juste sûr que les personnes à qui vous demanderez,  vous disent la vérité car vous mentir ne vous rendrait pas service. Quel que soit la façon d’obtenir les échos de votre prestation, vous trouverez certainement des remarques utiles et des remarques moins utiles. Peut-être qu’il y aura des remarques récurrentes, et ce sont sur ces remarques que vous devez vous baser afin de rectifier le tir pour vos prochains concerts. Le succès dans le monde artistique comme la plupart des autres domaines, c’est le travail. C’est une évidence, si votre groupe ne répète pas, alors il ne s’améliorera pas. Dez Altino en est la parfaite illustration de l’adage qui dit ceci : «Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front».

 

Hervé David HONLA

 

Vu et entendu

 

La qualité de la sono agace une expatriée

  • Pendant que d’autres, pour une fois, saluaient la qualité impressionnante de la sonorisation qui avait été déployée sur le site du FESPACO, d’autres par contre criaient au scandale. En effet ; rendez-vous compte que les décibels qui sortaient des satellites de cette sono se faisaient entendre jusqu’à la sortie de Pissy. Une expatriée a sauté de son lit à 23h, depuis les faubourgs de «Petit Paris » pour venir se plaindre auprès des organisateurs en disant qu’elle n’arrive pas à dormir à cause de cette sono qui crève ses tympans.

 

 

 

 

 

 

 

Jacky El Feno, besoin de réguler sa voix

  • L’un des animateurs/présentateur les plus capés du Burkina Faso ne serait-il pas en train de dormir sur ces lauriers ? Quel que soit le spectacle qu’on offre à un MC, il doit au préalable, comme les artistes, faire aussi une balance avant de monter sur scène. Ceci permet d’éviter des éclats de voix mal régulés ou des saturations extrêmes. Malheureusement, c’est ce qui s’est passé pendant sa prestation. Le PCA 2018 possède une voix qui se trouve entre les barytons et les ténors, à telle enseigne que, quand il l’élève, ça éclate les tympans surtout pour ceux qui le reçoivent en face. Il serait préférable qu’il balance sa voix avant le spectacle et au besoin, qu’il s’attribue son propre micro. Une voix se travaille, s’entraine comme au sport. Les cordes vocales font appel aux muscles et par conséquent, elles ont besoin d’une respiration performante pour garder une bonne endurance vocale.

 

 

 

 

Nourat, malgré son Etat de Santé

L’auteure du tube de l’année «BURKINA SOLDAT» a surpris plus d’un au siège du FESPACO dimanche dernier. Malgré son état de santé chancelant, NOURAT et Lions ont donné un spectacle en mode réduit stupéfiant. C’est depuis le chevet de son lit qu’elle s’est rendue au spectacle pour donner, toute timorée, sa prestation. «Je suis malade, car une fièvre m’empêche d’être à 100% de mes capacités ce soir. Mais j’ai tenu à venir pour respecter mes engagements avec le comité d’organisation et vous ». Mais malgré ça, aucune fausse note technique n’a été enregistrée lors de sa prestation. Sacrée Nourat !

 

 

 

 

 

 

 

Kys, un slameur souple

Étonnant de voir un artiste qui fait dans le slam aussi timide et renfermé sur soi-même. Est-ce une qualité au un défaut ? L’avenir nous le dira. Toujours est-il que l’artiste Kys est apparu durant toute sa prestation aux côtés du groupe Faso Djarabi, tout flegmatique. Pour un artiste dont sa force devrait résider dans la parole et sa gestualité, il ne le démontre pas sur scène. On dirait un agent de la fonction publique sur scène.

LECHAT !

 

 

 

 

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