Nuits Internationales de la Plaisanterie
Tapis Rouge

Nuits Internationales de la Plaisanterie

Entériner l’encrage culturel

Les Nuits Internationales de la Plaisanterie (NIP), loin des évènements strasses et paillettes est une manifestation culturelle et surtout artistique qui fait un point  d’honneur sur la sauvegarde du patrimoine culturel, notamment la parenté à la plaisanterie. C’est ce qui caractérise son dynamisme et sa constance dans l’organisation malgré les moyens précaires dont dispose le comité d’organisation dispose. Cette 7è édition annoncée à la presse le 17 octobre 2019 au siège du CARTEL sous le thème «Parenté à plaisanterie ; Facteur de cohésion sociale», battra le rappel  des artistes comédiens locaux invités. Cinq espaces ont été choisis pour accueillir les spectacles qui auront lieu du 21 au 27 octobre 2019.

le comité d’organisation face à la presse

 Le Burkina Faso est un pays multiethnique où cohabitent plus de soixante groupes culturels. Des échanges multiformes ont toujours caractérisé leur cohabitation. Le fait important né de ces  échanges, est le jeu verbal et gestuel des relations de plaisanteries, véritables joutes oratoires faites d’invectives, de menaces  et de railleries dans une ambiance détendue. Les relations de plaisanterie ou encore de «parentés à plaisanterie» visent le soutien, la solidarité et la camaraderie entre les différents acteurs sociaux, spectateurs comme acteurs du moment. C’est dans cette optique que l’Association Grâce Théâtre du Burkina (AGTB) présidée par Anatole KOAMA a initiée ces NUITS INTERNATIONALES DE LA PLAISANTERIE. D’autant plus que l’un de ses objectifs majeurs est de sensibiliser les collectivités territoriales sur le rôle fédérateur de la culture en générale et de l’humour en particulier. Le thème choisi donc pour cette année n’est pas fortuite, bien au contraire, il colle avec la triste actualité qui prévaut en ce moment au Burkina Faso. «La parenté à plaisanterie ; facteur de cohésion sociale». L’un des «hommes forts» du théâtre en Afrique du CARTEL en particulier en l’occurrence Ildervert Medah, n’est pas aller de main morte devant les hommes de médias à ce sujet ; «je voudrais rendre un hommage à Damien Glez, qui est a écrit la série mythique «3 hommes, 1 Village». A cette époque, il parlait de la possibilité qu’un coutumier puisse vivre en symbiose avec deux entités de personnages totalement contradictoires. Tout cela, c’était il y a quinze ans en arrière qu’un artiste l’avait pensé.  Rendez-vous compte, qu’un artiste a devancé le politique quinze ans en arrière, en parlant d’un thème sur la cohésion sociale, qui est d’actualité de nos jours, c’est dire  que les artistes sont des pacificateurs…» (Lire l’intégralité de ses propos dans la rubrique PAROLES D’INTÉRÊT).

Anatole KOAMA Président de l’Association Grâce Théâtre

Par la même occasion, les NUITS INTERNATIONALES DE LA PLAISANTERIE célèbrent le 10è anniversaire de l’existence du festival. Une opportunité pour son comité d’organisation composé d’Athanase Kabré (Compagnie du Fil), Ildevert Medah, Anatole Koama et la révélation humoriste Eric Gaégo, de dérouler un programme d’activités alléchants. Plus d’une quinzaine de spectacles et animations qui auront lieu du 21 au 27 octobre 2019. Cinq espaces culturels accueilleront les NIP (Rimkiéta, le Cercle des arts vivants/Atelier du Rire, Collectif des architectes du rire, Maison du peuple et l’Espace Grâce Théâtre). Cet évènement a battu le record de participation d’artistes comédiens locaux. Plus d’une quinzaine pour les plus célèbres et plus d’une vingtaine toutes les catégories confondues. Moussa Petit Sergent, Son Excellence Gérard, El Présidenté, Ali Ponré, Génération 2000, Aladji Cliachi, Soum le sapeur, Philo Nanéma, Gurunga et sa Femme, Adèle Badolo, le Seigneur du Rire de la Côte d’Ivoire (seul humoriste international), Eric Gaégo, les Homotockés, Balla le Citoyen…pour ne citer que ceux-là. Au-delà des planches, des prestations de danse, musique et projections cinématographique seront offert à Rimkiété à la faveur des animations publiques tous les soirs à partir de 19h.

la série “3 hommes 1 village” est l’illustration parfaite du vivre ensemble. Dixit Ildevert Medah

Une conférence publique sur le thème de l’édition aura lieu au collège Notre Dame de Kolgh Naaba le 24 octobre 2019 à 15h et sera animée par le PR Alain Sissao auteur de l’ouvrage le plus répandu sur la parenté à plaisanterie intitulé «Alliance et parenté à plaisanterie au Burkina Faso». Comme tous les organisateurs d’évènements culturels au Faso, le «nerf de la guerre» est toujours l’épineux dilemme. Certes le soutien d’AFRICALIA et de la Coopération Suisse sont salutaires  Néanmoins, le comité d’organisation espère qu’avec le parrainage du Ministre de la Culture des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango, quelques niches et points en suspens pourront  être comblés.  «Quand on dit que le Ministre n’a rien donné, ce n’est pas forcément de l’argent qu’on parle. Déjà ; le fait de parrainer l’activité, c’est déjà un grand geste. D’ici-là, on espère que des actions concrètes suivront. Que cela soit dans la logistique, la prise en charge de certaines charges…Nous l’attendons avec beaucoup d’espoir. On espère qu’il sera là pour la grande soirée du 25 octobre et qu’il ne se fera pas représenter.» précise Anatole KOAMA.

Un tel  festival ne peut qu’être salutaire dans le contexte actuel, d’autant plus que l‘objectif des NIP selon son comité d’organisation, n’est pas de se partager le pèze à l’issue des festivités mais de consolider et de fortifier les bases de cette solidarité des peuples à travers cet outil cher au Burkina Faso, qui est la parenté à plaisanterie.  «C’est un festival qui travaille sur les fondamentaux de notre culture, notamment la parenté à plaisanterie. Nous ne faisons pas du showbiz pour remplir des salles avec des places à 10.000 F CFA en martelant la com’ sur des plages publicitaires des chaînes TV. Nous voulons ramener les gens sur la pratique de la parenté à la plaisanterie. L’accent n’est pas mis sur l’aspect festif, mais plutôt sur le côté encrage, réflexion, cogitation sur un aspect particulier de notre culture» Conclut le Président de l’AGTB.

Hervé David HONLA

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