Dimanche Yaméogo (Jeune réalisateur)
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Dimanche Yaméogo (Jeune réalisateur)

Le cinéma burkinabè de demain

Si le cinéma est un art du spectacle ; un réalisateur doit savoir scotcher les spectateurs le temps d’un film. C’est la doctrine, la philosophie, l’esprit qui anime le « maniaque » de l’audio-visuel, Koudbi Dimanche Yaméogo. Il est l’un des réalisateurs Burkinabè les plus convoité du moment. C’est un mordu de l’informatique converti en cinéaste, qui s’est rapidement hissé une place de choix dans le monde du septième art. Devenu aujourd’hui incontournable, l’autodidacte nous confie en ces quelques lignes, ce qu’on pourrait qualifier de « secret de son aura », dans le monde du cinéma.

Dimanche YAMEOGO, « les bonnes choses se font toujours dans le silence ».

UN DESTIN DEJA TRACE

 «Je n’ai jamais fait une école de cinéma » dixit d’entrée de jeu, le monteur-réalisateur. Pourtant, à son actif : Plus, d’une dizaine de courts métrages, plus d’une centaine de reportages télé et des films documentaires tels que « Sur les traces du lion » (52mn), «le RNA» (30mn), les tracasseries routières “Une entrave à la sécurité Alimentaire” (42mn), des émissions télés sur les droits humains et la liberté d’expression au sein de l’association Semfilms pour ne citer que cela. Des films qui ne sont pas passés inaperçues  sur le petit écran et dans certaines salles de ciné.

Le baptême d’amour avec sa passion, le septième art, remonte en 2002. Il était subséquemment informaticien, puis monteur vidéo, réalisateur et responsable technique dans une télé communautaire. En 2007,  il rejoint l’équipe de Manivelle Productions comme monteur et ingénieur vidéo. Pétri de talents et d’expériences, il fonde Kino Burkina en 2008, puis Kino Togo et Kino Sénégal respectivement en 2010 et en 2011 avant de lancer la même année, le Kabaret International de Ouagadougou.

Toutes ces années durant, l’homme vivait en fait, dans l’expectative de fonder un jour sa propre entreprise. Et un certain 12 novembre 2014, le projet voit le jour. Il fonde sa structure de production « Initiatives Productions » et lance sa web TV www.culturdev.net,  avec l’ambition d’apporter une révolution dans le secteur. « Une dimension plus professionnalisante » dira-t-il. Et de poursuivre, « On ne fait pas de l’à-peu-près ; ça ! c’est une rigueur qu’on s’impose ».

“J’ai vu qu’avec l’image je peux mieux me faire comprendre”

UN POURVOYEUR D’EMPLOI ET EXEMPLE POUR LA RELEVE

 «J’ambitionnais créer une structure qui réponde à ma vision de l’audio-visuel, une audiovisuelle qui concilie le développement, la culture et la vraie communication institutionnellePour moi, un domaine comme l’audio-visuel reste un secteur où la quête permanente de mieux faire doit être de mise pour satisfaire ceux qui croient en vous. Et pour ça, il faut être rigoureux envers soi-même et envers ceux qui travaillent avec soiJ’ai vu qu’avec l’image je peux mieux me faire comprendre…» dit-il.  Je suis venu au cinéma par ce que « j’étais hanté par la soif de m’exprimer, le désir de me débarrasser de mes complexes et l’obsession de faire quelque chose pour ma société. Je reproduis toujours une version de mes films en langue nationale… » confie-t-il.

Un peu tatillon, indubitablement obstiné par les détails, il est aujourd’hui l’un des réalisateurs les plus sollicité du moment. Pour être en phase avec ses ambitions, il s’est fait entourer d’une équipe de professionnels (sept permanents et une dizaine de collaborateurs). Et c’est peut-être ce qui fait de lui un homme très sollicité à l’intérieur du pays et au-delà des frontières.  Ce réalisateur et monteur qui a plusieurs cordes dans son arc est assurément un exemple à suivre pour la jeune génération de cinéastes.

DIMANCHE YAMEOGO, UN GENIE DE L’AUDIO-VISUEL TAPIS DANS L’OMBRE

“Je reproduis toujours une version de mes films en langue nationale”

« Ça ne sert à rien de trop parler de soi ». Vous l’aurez compris, l’artiste est par essence un homme « timide ». Il parle peu et travaille beaucoup. C’est un homme convaincu que « les bonnes choses se font toujours dans le silence ». On est tenté d’affirmer que le secret de la réussite de « Dimanche Yaméogo » réside, peut-être, dans la sagesse qu’il incarne, son humilité, son aptitude à apprendre et à se laisser apprendre. Car il est difficile de comprendre comment cet homme a pu gravir les échelons en si peu de temps, un homme qui n’a fait aucune école de cinéma. Mystère ?

Magloire Serge DABIRA

 

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