L’art plastique, pour booster l’identité culturelle
Ouagadougou abrite, pour la première fois, une manifestation internationale de la sculpture. C’est un évènement, à caractère bisannuel, ouvert le 8 octobre dernier à l’Institut français. Perçue comme une bouée de sauvetage, des associations, constituées de professionnels d’art plastique, multiplient les actions afin d’apporter leur contribution au rayonnement de l’évènement. C’est ainsi que, des expositions off se laissent dégustées, un peu partout (une dizaine de lieux), dans la capitale Burkinabè.
Moins privilégié, en termes de promotion, comme la musique, la danse, le théâtre, …, l’art plastique, a, à son tour, un cadre d’expression non des moindres à Ouagadougou. En effet, la capitale burkinabè abrite depuis le 08 octobre dernier, une biennale de la sculpture. Il s’agit de la «BISO», la Biennale Internationale de la Sculpture de Ouagadougou. Elle est un tremplin, une inédite occasion d’affaire directe entre les personnes qui œuvrent dans le secteur d’art plastique, avec des acheteurs. Dans le cadre de cette 1ère édition, le «Hangar 11», un atelier et espace d’art plastique contemporaine, sise au quartier «Kolognaba», procède, depuis la nuit du vendredi 11 octobre, à des expositions off («biso off», dit-il), afin de présenter le savoir-faire des artistes et d’interpeller les autorités sur l’avenir de ce secteur d’activité. La BISO, est en effet une lueur d’espoir retrouvé par les artistes plasticiens. Selon Pierre GAREL, plasticien et professeur d’art plastique (l’un des organisateurs des oppositions off), les autorités Burkinabè ont tout intérêt à la faire perdurer. « Elles ont tout intérêt à le faire pour de la promotion de l’identité culturelle du pays » affirme-t-il.
A l’occasion, des œuvres impressionnantes (œuvres d’artistes de renoms tels que Abou SIDIBE, Moussa SAWADOGO alias Mouss Black, Boubakar NASSERE, Patrick Kodjo AGBOWADAN, …, Laurant SAWADOGO, Pierre GAREL, …), abordant différente thématique, ont été discernées dans l’enceinte dudit atelier. L’œuvre du sculpteur Abou SIDIBE par exemple, aborde la thématique de l’immigration. Pour ce faire, d’une sculpture en bois (construction improvisée et éphémère), il enlace des coupeaux de bois à des objets électroniques, enrobé par un filet qu’il suspend ensuite. C’est le symbolise d’un navire culbuter déclare-t-il, et de poursuivre, «Je sensibilise sur les dangers de l’immigration». C’est en effet, l’expression d’une frustration profonde que l’artiste partage avec les visiteurs, à travers l’ouvrage qu’il baptisa « Lampedusa». Un titre tout à fait interpellateur….
A l’instar de cette œuvre, combien éloquente, plusieurs autres thématiques ont été développées par les exposants. Des thèmes tels que : « Où va l’Afrique ?», s’interroge Boubakar NASSERE, un artiste peintre scénographe ; Sylvestre ZOUNGRANA, artiste plasticien, quant à lui parle du paludisme, de la tuberculose, du VIH-SIDA, Certains cas crise politique en Afrique comme le départ du colonel Kadafi ou encore l’implication de l’Afrique dans la colonisation, à travers des tableaux qui forcent la réflexion ; Patrick Kodjo AGBOWADAN, plasticien, exhorte à la cohésion sociale à travers des poupées fumées et boites de talibé. Une façon pour lui d’appeler de l’aide pour toutes les personnes déplacées suite aux multiples attaques terroristes au Burkina. Ainsi, l’art plastique parle et nos artistes, si on les écoutait suffisamment, ont, peut-être par devers eux, des clés de voute pour nombre d’épreuves dont travers nos sociétés contemporaines. Et c’est dans cette dynamique que «le collectif hangar11 » s’est donné la mission d’accompagner la Biennale internationale de la sculpture de Ouagadougou (BISO). Ouverte par le ministre de la Culture Abdoul Karim Sango le 8 octobre au sein de l’Institut français, elle fermera ses portes le 15 novembre prochain.
Magloire Serge DABIRA