La fourberie de Wedra
On ne peut pas être artiste musicienne en dégénérescence et jouer les abonnés absents dans un spectacle où un public impatient vous attends. Cela pose une fois de plus, le problème d’amateurisme et de laxisme organisationnel de certains artistes.

La discothèque light Club Yin Yang, organise depuis un mois, des soirées musicales dédiées à la musique burkinabè depuis le mois d’aout 2019. Les célébrités nationales défilent tous les jeudis dans ce complexe pour des prestations en live ou en playback. De Floby à Dicko Fils en passant par David le Combattant, Pamika, Tiness, Imilo Lechanceux, Awa Boussim ou encore Nana Bibata, tous sont passés tour à tour (sans accros) dans cette discothèque moyennant une communication digne de nom.
Le promoteur de cet espace Luc Noundia Kabore a voulu combler cette journée de jeudi pour susciter l’adhésion massive des mélomanes lors de ces soirées. Bien que les autres journées soient consacrées à toutes les autres musiques y compris celles du Burkina, le Jeudi faisait la part belle à celle du pays des Hommes intègres. «Avant tout ; ma discothèque est une entreprise commerciale. Je prends en charge une cinquantaine d’employés fixes. Mais j’ai voulu mettre un point d’orge à cette journée de jeudi, uniquement dans le but d’apporter ma contribution dans la promotion de la musique de chez-nous » affirme Luc Noundia Kaboré.

Au regard de ce projet noble au moment de son lancement, la structure SODIBO/BRAKINA est tombée sous le charme et a décidé d’accompagner ces soirées en associant un de ses produits dans l’organisation de cet évènement.
Après deux mois d’exercices, le bilan s’avère mitigé, c’est malheureusement la seule soirée où l’affluence est chancelante.
Mais là où le comble du boycott a atteint son paroxysme, c’est quand le jeudi dernier (10 octobre), l’artiste WEDRA a joué les abonnées absentes. Elle aurait délibérément sabordé la soirée au grand désespoir du public qui avait fait le déplacement. Pourtant, malgré cette journée ouvrable, ses fans ont décidé de se pointer dès 20h au Yin Yang, l’attendant désespérément. Annoncée à 21h par l’animateur de la SODIBO/BRAKINA qui faisait sa plage promotionnelle et le DJ de la maison, l’artiste n’a même pas pointé sa silhouette dans la salle. Déçu par ce manque de considération, le public a vidé la salle aux environs de 23h. Heure à laquelle, son manager annonçait au gérant du Yin Yang, Moustapha Porgo, qu’elle est en route.
Comment pourrait-on qualifier cet acte ? Est-ce un manque de professionnalisation de l’artiste ou une volonté délibérée de sa part de marquer son dédain au concept ? Pour une artiste qui est en quête d’une relance optimale de sa carrière, de tel comportement est à proscrire. Toute forme de représentation surtout validée par l’artiste devrait être exécutée. Planter son public y compris les journalistes pendant trois heures sans donner la moindre information aux organisateurs, ni un signe de vie, c’est perçu selon certains, comme un acte d’arrogance.
«C’est maintenant que le Manager de l’artiste m’annonce qu’il est en train de venir » souffle le gérant de la salle à un journaliste à 23h45, au moment où ladite salle s’est vidée. Seuls l’artiste Prince Jeffrey (venu constater le triste décor) et les hôtesses du Yin Yang étaient présents.

Pourtant, nombreux des collègues de Wedra sont montés jouer aux heures indiquées respectant les clauses du contrat et sont repartis sans tambours ni trompettes. Le cas de Tiness était salutaire et exemplaire. Sa prestation le 3 octobre dernier a été méthodiquement bien goupillée. Venue à 20h30, elle est montée sur scène à 21H. 45 mn plus tard, elle avait fini sa prestation et quitter aimablement la salle avec son staff.
Le moins que l’on puisse faire aux artistes c’est de leur apporter notre soutien en leur offrant des plateaux de ce genre pour leur visibilité. En retour, de grâce ; qu’ils nous rendent cette hospitalité, en respectant leur engagement.
LECHAT !