«Tout sera scénarisé, même l’arrivé du Président ! »
A chaque biennale, du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO), c’est la cérémonie d’ouverture qui est souvent la plus attendue. A 48h du lancement de ce cinquantenaire, les commentaires vont bon train dans la cité. D’aucuns s’interrogent sur le plateau artistique, son contenu, le cérémonial, la surprise, les effets spéciaux, surtout la logistique et bien sur le backline. Oxygenemag.info s’est infiltré au stade municipal où se déroule les préparatifs. Plus de 200 personnes sont à pied d’œuvre sous la direction artistique du double détenteur du KUNDE D’Or Bil Aka Kora. C’est dans un esprit d’attendrissement et malgré la pression de l’organisation, qu’il nous a accordé cet entretien franc et spontané, il y a à peine 20 mn.
A presque 48h de l’ouverture du FESPACO, où en es-tu dans l’organisation ?
Nous avons presque tout monté, on va commencer le filage de la cérémonie demain et après-demain. Donc ça se prépare bien. Les chorégraphes ont été prompts, les costumières ont bien travaillé. Bref, j’suis bien encadré et surtout bien entouré. Il y a Ildevert Medah pour la mise en scène qui fait un boulot formidable. Vraiment, on veut couper avec ce qu’on voit d’habitude, afin que les gens aient une vraie qualité de son, une vraie qualité d’image et tous les éléments sont là. Maintenant, il y a toujours quelques petites difficultés, mais je crois qu’on va y arriver.
En jetant un regard panoramique dans ce stade, j’observe des tonnes de matériels audiovisuels qui jonchent la pelouse. Comment comptes-tu les déployer ?
Il faut plutôt dire, en termes de distribution. Normalement, on se dit que : si on met quatre personnes par m2, on devrait y avoir les mêmes fréquences selon l’espace. C’est sur ça que nous avons travaillé. On a envoyé la fiche technique à l’Algérie. Puisque ce pays a signé une convention avec le FESPACO et le Ministère de la Culture des Arts et du Tourisme pour nous fournir du bon son. Nous avons donc envoyé cette fiche technique y compris la lumière, raison pour laquelle tu vois ce matériel. Ils sont arrivés assez tôt, le montage a pris deux jours. On veut pouvoir faire des choses comme ce qui se fait partout dans le monde concernant des évènements de cette grande envergure. Donc c’est la raison pour laquelle, on ne pouvait pas le faire seul. Il faut être bien entouré, mettre un bon staff en place et puis nous allons faire rêver….
…En somme, tu travailles donc à la fois avec des techniciens burkinabè et algériens…
Oui…oui…Il y a presque tous les techniciens qu’on connaît ici au Burkina qui sont présents dans ce projet. C’est aussi la bonne volonté des gens et également, on ressent le besoin que les gens veulent aussi apprendre pour réussir l’évènement.
Parlons de cette création que tout le monde attend avec impatience. Comment tu l’as goupillé ? Quels sont les acteurs qui sont impliqués ?
Je ne vais pas tout dire (rires)…juste te donner quelques éléments…Déjà, j’ai identifié trois accents forts : C’est les cinquante ans du FESPACO. Nous avons travaillé autour de ça. Il y a une chanson qui a été reprise et réarrangée par mon groupe Djongo et moi. Ensuite, nous avons invité des artistes. Je peux te les citer : Issouf Compaoré, Dicko Fils, Smarty Roger Wango, Nourat. Bref, il y a au moins six artistes sur le morceau phare de ces cinquante ans. Nous y avons travaillé pendant un mois et demi. Il y a des choses sur lesquelles on a essayé de travailler, au regard du contexte actuel. On a mis aussi l’accent sur l’hymne national. Nous avons repris le Ditanyé d’une façon plus musicale. Pas parce que ce qu’on a présentement n’est pas bon, mais nous avons réadapté. Ce qui est bien dans tout cette création, est que, j’utilise la fanfare de la garde nationale comme musiciens…
…ah bon ???
…Ouais…ouais ! Ils ont répété avec nous…
Est-ce qu’il y aura ce côté traditionnel dans cette création ?
Bah ! oui ! Qui me connaît, sait que le côté traditionnel ne manquera jamais. Mais je préfère comme je l’ai dit… (rires) laisser quelques surprises au public.
En termes d’apport humain, on peut dénombrer combien d’acteurs qui participent à cette création ?
Nous avons à peu près 250 personnes ! Avec la Chorale…
…Ah bon, il y a également une chorale ?
(Rires aux éclats)…LECHAT…(rires) tu vas me tuer oooh ! tu veux me faire cracher le morceau…
…C’est un spectacle qui dure combien de temps ?
Ce n’est pas un spectacle à part ! C’est-à-dire que toute la cérémonie d’ouverture sera scénarisée !
…Y compris le Groupe Magic System qui est annoncé ?
On veut créer justement un lien avec tout ce qui va se passer ce jour-là !
Donc rien ne se fera de façon séquentielle ?
Non, non…même les discours des gars qui viennent s’exprimer-là ! Même l’arrivée du Président sera scénarisé ! (rires)
Nous avons vraiment hâte de voir ça !
Je ne vais pas tout te dire (rires)…
Hervé D. HONLA