12 Femmes en «tournage»
En marge de cette biennale du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO) qui célèbre le cinquantenaire, une équipe de techniciens et producteurs avait lancé un appel à candidature à Ouagadougou en décembre 2018, pour un scénario exclusivement écrit par des femmes. A l’issue de ce concours, 12 femmes ont été retenues et elles participent en ce moment à un atelier unique du genre en Afrique baptisé «7 jours pour 1 film ». A l’issue de cet atelier qui se déroule du côté de l’ISIS, le meilleur scénario sera choisi et un film court métrage sera immédiatement réalisé avec la présence de l’ensemble des participantes. Ce film sera même projeté le 1er Mars 2019, à Canal Olymia Yennenga.
«7 jours pour 1 Film» est un concours lancé en France par ACAJOU Productions avec le soutien de Canal+ et d’autres partenaires. Tout est parti d’un appel à scénario exclusivement réservé aux femmes où cinquante scénarios ont été déposés et 13 sélectionnés. L’école ISIS (Institut Supérieur de l’Image et du Son) accueille cet atelier avec 12 femmes (une absente) venues d’horizons divers. Jeunes, moins jeunes, étudiantes, professionnelles, amatrices….
A l’ouverture du FESPACO, le 23 février prochain, le comité désignera la lauréate du meilleur scénario et le 1er mars à la Salle CANAL OLYMPIA YENNENGA, pendant la remise du prix Thomas Sankara, le film lauréat sera projeté. Donc pendant une semaine, du vendredi 23 février au vendredi 1er mars, le film lauréat devra être réalisé à cette période. Celles qui n’auront pas gagné, participeront dans l’équipe de réalisation et de tournage du film. Deux jours de préparation, deux jours de tournage et deux jours de post production.
Selon Pascal Judelewicz (Producteur et Président de ACAJOU Productions) : «Cela permet d’avoir un rythme et connaître surtout toute la chaîne de la production et la post production. Après nous allons le faire passer sur Canal+ car, c’est notre partenaire officiel. Ensuite, nous allons vendre ce film et les recettes de cet argent retourneront à celles qui l’ont fait »
Lors des deux dernières éditions qui se sont déroulées respectivement au Cameroun et au Sénégal, le lauréat a reçu 15.000 euro (Les OREILLES de Gilbert Tio Babena) et 17.000 euro pour celui du Sénégal (L’ARME de Pape Bouname Lopy).
Le module consiste donc à : écrire, tourner, produire, diffuser et vendre. C’est d’ailleurs le seul atelier qui couvre l’ensemble de la chaîne. Chaque année, l’opération «7 jours pour 1 film) se greffe aux évènements cinématographiques d’envergure panafricaine pour lancer son atelier. C’est la raison pour laquelle, il se réalise pensant ce FESPACO. Le choix exclusif des candidates Femmes a été fait à dessein. «C’est parce qu’on s’était aperçu lors des précédentes éditions, que 90% des scénarios sont proposés par les hommes. Donc les deux malheureuses femmes n’avaient aucune chance d’y arriver. Grâce aussi à notre partenaire CANAL+ avec son émission «l’Afrique au Féminin», les femmes pourront bénéficier d’une large diffusion.» renchérit le Président d’Acajou Productions.
Les modules sont dispensés en ce moment par des enseignants et techniciens chevronnés du 7è Art tels que ; André Ceuterick (Chef de service Cinéma de la direction des Affaires culturelles de la province de Hainaut), Pascal Judelewicz (Producteur et Président de ACAJOU Productions), Arice Siapi (Réalisatrice et productrice Camerounaise), Philippe Roux (formateur principal) Olga Tiyon et Anne Laure Poulet qui coordonnent la production et la communication.

Créé en 2009, «7 jours pour 1 film» est un concept de découverte, de formation et de promotion des jeunes cinéastes à travers le monde et particulièrement en Afrique. L’un des objectifs majeurs de cette opération, c’est de professionnaliser les jeunes candidats, à tous les axes de la chaine de production d’un film : de l’écriture à la diffusion en passant par la préparation et la fabrication. C’est donc une véritable formation pluridisciplinaire sur les métiers de cinéma dans le but d’accompagner ces jeunes dans l’aboutissement leur projet, en tenant compte des règles stricte de l’art et surtout de développer un véritable réseau. «J’ai appris par les réseaux sociaux sur Facebook, qu’il y avait un concours intitulé «7 jours pour 1 film». J’ai décidé de postuler et j’ai été désigné à participer à l’atelier…Tous les jours de 10h à 17h, on nus apprend les B-A-BA de l’écriture et comment travailler en équipe. Des groupes sont formés et les différents intervenants nous aide dans l’amélioration des scénarios afin qu’ils aboutissent tous… Mon scénario parle d’une histoire de trahison. Je ne voudrais pas tout dévoiler (rire) au cas où je peux être lauréate. Je suppose que c’est ce scénario qui les a motivés à me sélectionner…Ma formation en l’ENAM c’est en cinéma, donc je suis sur mon chemin» affirme Awa Kabore (Etudiante à l’ENAM)
Le 1er mars 2019 dans la salle Canal Olympia, l’ensemble des festivaliers et professionnels du cinéma découvriront le film de la troisième lauréate de «7 jours pour 1 film » pour Fatimata Ilboudo, candidate et comptable dans une entreprise de la place : «Ma participation a été vraiment un hasard. J’ai vu l’annonce sur les réseaux sociaux. Au départ, je suis passionné par l’écriture. Je note régulièrement dans mon petit carnet mes petites histoires de façon informelle sans aucune notion de l’art. J’ai rédigé mon scénario en trois avec une nuit blanche (rire) et je l’ai proposé au concours. Me voici présente à l’atelier ! Dans ce scénario, je parle de la condition de la Femme…Après si (rires)…je pense que je suis déjà sur la route du cinéma sans le savoir tant mieux. Au départ c’est l’écrire qui m’a guidé. Si cela m’ouvre les portes, tant mieux !»
LECHAT!