Ciné Droit Libre:  La justice passe à la barre
Edito

Ciné Droit Libre:  La justice passe à la barre

«C’est pour exprimer notre colère. Ça fait 20 ans… quand même vingt ans !! Ah quand même, ça là…c’est trop maintenant ! Mais faites le procès de Norbert Zongo! Vraiment…Trop c’est trop quoi ! 》

C’est en ces termes que le coordonnateur de Ciné Droit Libre, Abdoulaye Diallo a bouclé l’entretien qu’il a eu avec l’équipe de OXYGENE MAG à l’issue du point de presse tenue ce matin à l’Espace culturel Gambidi.

La 14è édition de CINE DROIT LIBRE aura effectivement lieu du 8 au 15 décembre respectivement à l’Espace Culturel Gambidi, au CENASA et à l’Espace Bogodogo. Le thème choisit pour cette édition est évocateur ; «Justice, levez-vous !»

«Nous avons été influencé par le contexte actuel. D’abord par le procès du putsch qui commençait au Burkina Faso, Les questions du procès de Khalifa Sall au Sénégal, du procès de Laurent Gbagbo à la Haie. Il y a le dossier Thomas Sankara qui revient à la UNE. On sait qu’il n’y a pas mal de questions de justice qui sont posées. La justice est malmenée un peu partout. Pourquoi ne pas mettre cette thématique sur la place publique ? C’est tout cela qui nous a motivé à choisir ce thème sur la justice. D’où cette formulation : «Justice, levez-vous ! » analyse le coordonnateur du festival.

En effet, avouons que la justice traverse une sérieuse crise. Elle est depuis quelques années au centre des vastes problématiques et même au milieu de nombreuses polémiques. Un sentiment de méfiance voire de de suspicion anime certains justiciables à l’égard de leur justice qui fait l’objet de nombreuses critiques de la part des citoyens, des hommes politiques  et de la société civile qui doutent de son efficacité. C’est également l’une des raisons qui a poussé le comité d’organisation, à actionner ce ramdam médiatique autour de la justice.

«Ça dort un peu partout, les dossiers sont en empilés, rien n’avance. Quand on lit les rapports sur les différents Etats en matière de justice, c’est lamentable. Faites un tour à la MACO, le nombre de gens qui croupissent là-bas et qui ne sont pas jugés est énorme»  renchérit Diallo.

De nombreux acteurs et activistes viendront participer durant 7 jours à la pléthore d’activités qui jalonneront le festival. Déjà à partir du 8 décembre et ce jusqu’au 11 décembre 2018, l’Espace Culturel Gambidi sera assiégé. Des projections de films, plateaux TV, expositions, master class, animation humour, espace enfants ou encore le dialogue démocratique spécial Sahel squatteront les lieux. Le CENASA quant à lui accueillera l’évènement du 10 au 12 décembre avec la projection d’une quinzaine films, ayant bien sur attrait au droit de l’Homme. On peut citer entre autre le célèbre film de Salam Zampaligré «La République des Corrompus », «Kinshasa Makambo » de Dieudo Hamadi, «Freedom for the Wolf » de Rupert Russel, «Fahrenheit »11/09 » de Michael Moore ou encore «Ils n’ont pas choisi » de Luc Damiba et Gidéon Vink. En plus la célèbre émission de Rfi pilotée par l’intrépide Claude Syar «Couleurs Tropicales » sera réalisée devant de nombreux artistes, étudiants et journalistes dans cette salle. Le côté spectacle grandeur nature sera réservé du 12 au 15 décembre à l’Espace de la mairie de Bogodogo. Avec une pléiade d’artistes locaux et internationaux tels que : Hamed Faras, Youssoupha, Ismo Vitalo, Dicko Fils, Zougnazagmda, Maréchal Zongo, Jo le Rapide et bien d’autres…

Cet espace recevra surtout un évènement majeur : la simulation du procès de la justice burkinabè sur l’assassinat de Norbert Zongo. Selon le comité d’organisation, ce n’est pas le procès du dossier Norbet Zongo lui-même, mais c’est le procès du manque de Justice pour Norbert Zongo. Des comédiens viendront incarner en plein air le rôle des avocats, juges, procureurs, témoins etc. bref, ils mettront en place un dispositif  pour juger ceux qui ne veulent pas juger l’affaire Norbert Zongo. D’autres lieux d’échanges et de projections ont été identifiés à l’Université de Ouagadougou avec le traditionnel «10 mn pour convaincre », la MACO pour des projections, l’Institut Goethe…

C’est devenu presqu’une activité incontournable : des artistes musiciens vont reprendre l’hymne du festival sur la chanson «J’étais au Procès» de Black So Man. Un autre hommage sera également rendu à l’artiste Slameur Hamidou Vallian, membre du groupe «Qu’on Sonne et Voix Ailes».

 

Youssoupha et Claude Syar très attendus

Youssoupha de son vrai nom Youssoupha Mabiki est né à Kinshasa en 1979, il est aujourd’hui français et l’un des rappeurs les plus virevoltant du moment. C’est en France à Béziers qu’il s’installe avec sa famille à l’âge de 10 ans. Détrompez-vous, ce rappeur a fait l’Université de Sorbonne à Paris III en option médiation culturelle et communication où il en est ressorti avec une maîtrise. Son nouvel album, le 5è de sa carrière «Polaroid Expérience » est sorti en septembre 2018. Cet opus fait mal en ce moment ! Il rappe continuellement  sans s’arrêter ni respirer durant toute un beat. Cet album a été inspiré par ses photos d’enfance. Sa présence est très attendue au Faso.

Claude Syar quant à lui, est une véritable icône des médias. Né dans le 11è arrondissement de Paris en 1969, il possède aujourd’hui plusieurs cordes à son arc. Chef d’entreprise, chanteur, animateur de radio et de télévision français. Il est également Producteur de « Couleurs Tropicales » sur Rfi. Sachez qu’il est aussi le fondateur et le copropriétaire de la Radio Tropiques FM. Animateur-producteur d’Africastar t du Claudy Show. C’est lui qui présente «The Voice Afrique Francophone qui est diffusé sur Voxafrica. Ce n’est pas fini : Claude Syar est Vice-Président du CEFROM (Conseil représentatif des Français d’Outre-mer). Il a été délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’Outre-mer. Aujourd’hui il est devenu un fervent défenseur de la légalité des races et très attentionné sur la question genre.

En sommes, lors de la 14è édition du Ciné droit libre, on ne parlera que le langage de la justice : Verdict, avocat de la partie civil, de la défense, procès, la barre, le témoin, les dossiers, pièces à convictions, sentence, recours, non-lieu, condamnation, contumace…

 

La séance est levée !!!

LECHAT !

 

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