La troisième édition de la Rentrée du Droit d’Auteur (RDA) aura lieu à Koudougou du 25 au 27 octobre sous le thème «Cultiver le droit d’auteur pour enrayer la pauvreté».
Depuis des lustres, les artistes toutes tendances confondues cherchent en vain des méthodes idoines qui pourront améliorer leur condition socio-économique et professionnelles. L’opinion nationale ou les simples observateurs pensent qu’il y a iniquité sociale entre les artistes et l’ensemble des travailleurs salariés. Raison pour laquelle, d’aucuns continuent encore à penser que le métier d’artiste, n’en n’est pas un.
Certains artistes les plus avisés vont même jusqu’à admettre qu’ils ne reçoivent pas leur juste part des sommes investies par les pouvoirs publics, pourtant ils y contribuent énormément. Plus encore, ils ne reçoivent pas de façon conséquente, les dividendes des œuvres qu’ils créés. Leurs œuvres sont même abusivement exploitées. Malheureusement, notre pays ne s’est pas encore suffisamment baigné dans cette culture de droit d’auteur.
Certaines structures affichent plutôt une réticence au paiement de la redevance, ce qui entraine cette précarité des créateurs. Les artistes professionnels doivent impérativement bénéficier d’un revenu minimum garanti, d’où l’importance du BBDA. Mais également d’une assurance santé complète, d’une sécurité de travail et de ressources suffisantes pour se permettre une formation continue et une carrière viable.
C’est la raison pour laquelle, la RDA a vu le jour. Un outil dont le seul but, est de participer à la promotion des talents artistiques, du droit d’auteur et des industries culturelles et créatives. Depuis donc 2016, cet évènement apporte beaucoup de clarifications sur plusieurs zones d’ombres inhérents aux questions de droit d’auteur. Ce ramdam perspicace et efficient n’a pas laissé indifférent le Ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Harouna Kaboré qui a accepté de parrainer cette 3è édition de la RDA.
Au-delà de son caractère informel reparti en deux entités majeures à savoir : Les journées du Droit d’Auteur (JDA) et la Nuit du Droit d’Auteur (NDA), c’est le séminaire international qui sera, cette année, l’attraction majeure. Placée sur le thème «Cultiver le droit d’auteur pour enrayer la pauvreté», la RDA réunira une bonne palette de conférenciers panafricains et professionnels du droit d’auteur. On peut citer entre autres : Moses Djinko / Côte d’Ivoire, Akotchae KOULA / SACEM, M. BATHILY Aly / SODAV (Sénégal), Sam N’Bendé / PACSA (Cameroun), Balamine Ouattara du Burkina Faso…Ils vont se répartir sur 5 panels subdivisés en cinq sous thèmes. «Etat des lieux du droit d’auteur en Afrique», «Mécanisme de gestion collective du droit d’auteur», «Rôle de l’Etat dans la promotion du droit d’auteur», «Rôle des médias dans la promotion du droit d’auteur» et «Contribution du droit d’auteur au développement».
Placée surtout sur le patronage du Ministre de la Culture des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango, la RDA en particulier et le Burkina Faso en général, seront également honorés d’accueillir des structures internationales telles que : L’OMPI, la CISAC, l’OIF, la CEDEAO, l’UEMOA, l’ONDA. Le Directeur du BBDA, Wahabou Bara entend donc offrir aux créateurs, des bouées de sauvetage lors de cette 3è édition de la RDA, à la faveur de ce séminaire international.
Ce que nous avons toujours malheureusement constaté est ce cas de figure suivant :
Sans fonds de pension d’employeur ni économies suffisantes, les artistes burkinabè qui ont connu la gloire sont obligés, s’ils veulent être en mesure de payer leur loyer à la fin du mois, de quémander ou de travailler pendant les dernières années de leur vie.
Vivement que ce séminaire international jugule cette nécrose.
Jabbar !